S’autoriser l’imperfection, les bourdes, les prises 2, les excuses sincères pour avoir agi autrement qu’on l’aurait souhaité, pour ne pas avoir été respectueux ou authentique. C’est parfois très difficile de s’avouer avoir tort.
Savoir qu’on a commis une erreur, qu’on a blessé quelqu’un, ça vient nous chercher dans les tripes comme on dit. Et cette expression est très représentative car les tripes, c’est le centre des émotions. Se sentir mal en dedans, c’est un indice réel que quelque chose ne va pas. Qu’il y a matière à réflexion ou même à introspection.
Avec les années, on apprend à se connaître, on s’améliore, on s’assagit parfois… Mais l’erreur est humaine et elle sert parfois de rappel à l’ordre, de retour à la (dure) réalité. On se prend pour acquis parfois, on se croit infaillible mais la vie nous envoie des avertissements, nous montre le droit chemin, avec de petits ou de gros événements. Savoir au fond de soi qu’on a fait du mal ou que notre travail n’est pas à la hauteur de nos compétences, ça vient nous brouiller l’intérieur. Comme un signe qu’on doit s’ajuster, pour retrouver notre équilibre.
Au niveau du corps humain, il y a un principe naturel qu’on appelle l’homéostasie. C’est un phénomène par lequel le corps qui est constamment à la recherche de l’équilibre. Quand on perd connaissance, c’est que notre corps cherche son équilibre et que son moyen de défense dans cette situation, c’est de nous mettre à l’horizontal, pour rééquilibrer les liquides du corps. Comme un gros système de régulation… Notre taux de sucre, nos battements cardiaques, notre pression artérielle ou notre température corporelle constituent quelques éléments que notre corps tente toujours de maintenir à des niveaux tolérables. Quand ça ne va, on fait de la fièvre, on a mal à la tête, on ne file pas… Les signes sont là…
Dans la vie, les signes physiques, les fameux symptômes, sont aussi des repères qui nous aident à nous recentrer, à se remettre dans le droit chemin. Ça nous force à prendre soin de soi, à s’arrêter, à prendre une pause pour nous remettre sur pied. On peut choisir de ne pas les écouter, ne pas y porter attention mais ils finissent toujours par revenir, par s’amplifier ou se transformer pour nous faire comprendre qu’on doit s’y attarder.
On passe parfois des années à être déconnecté, comme si on avait coupé le courant entre notre cerveau et nos tripes… Mais le corps n’est pas dupe et il accumule ces éléments perturbateurs. Je crois que c’est ce qui explique que certaines personnes s’effondrent soudainement sous le poids du déni accumulé.
S’écouter, c’est d’abord accepter d’être imparfait, accepter notre humanité avec ce que ça implique de failles et surtout ça signifie s’aimer assez pour s’attarder aux messages que notre corps nous adresse. Quand on prend le temps de ressentir les signes, on se rend compte qu’on a en nous le meilleur système d’alarme au monde. Notre système à nous, intérieur, profond, intrinsèque à notre être, il est là pour nous guider, nous faire signe quand ça cloche, quand on dérape, quand on n’est pas aligné avec notre « moi ».
Ça peut paraître ésotérique, et ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas une fan des trucs trop flyés, je suis plutôt du genre pragmatique… Mais avec les années j’ai compris qu’on peut vivre dans notre tête mais que notre corps est le réel maître à bord. Notre corps, c’est notre véhicule, notre partenaire dans l’aventure. Ce n’est pas qu’un robot qui obéit à notre cerveau.
Et comme on en a qu’un, qu’on doit vivre avec toute notre existence durant, mieux vaut en prendre soin, l’écouter, le respecter et lui donner ce dont il a besoin pour se maintenir. Car, peu importe, au bout du compte, c’est lui qui va gagner 😉 Soyons donc ami avec lui!