Grandir, au contact des autres…

Samuel Zeller

Les relations, amicales, amoureuses et professionnelles, comportent leur lot de plaisirs, de bouleversements, de remises en questions et de fous rires. On grandit au contact des autres, on évolue, on se questionne, on apprend beaucoup et on se transforme. Le plus beau des relations humaines est de voir une personne s’épanouir, voir son regard s’illuminer, sentir que la magie opère.

Malheureusement, avec cette ère numérique, on croise moins de regard, on entre moins facilement en relation avec les autres. Avec ces nouvelles en continu, on se fait bombarder de situations de danger et de mésaventures vécu par des citoyens ce qui a pour effet bien souvent d’amplifier la méfiance des gens envers autrui. Les étrangers deviennent des menaces, les nouveaux venus sont systématiquement louches, on se met à douter de tout.

En discutant avec des collègues hier, on parlait de l’attitude « en région » versus dans les grandes métropoles comme Montréal. Étant originaire de Mont-Laurier, j’ai grandi dans un coin de pays où tout le monde se connaissait, où on était toujours la fille de, la sœur de, la nièce de… Cette toile de connaissances tissée serrée amenait une confiance implicite dans toutes les relations et rendait la vie un brin plus douce. Une personne mal prise ou dans une situation fâcheuse pouvait compter sur l’appui de sa communauté.

Aujourd’hui, j’ai vu des situations navrantes en ville qui m’ont bien souvent crevé le cœur. Une personne âgée tombe sur la glace et les gens lui marche presque dessus, un voisin subit l’incendie de sa résidence et les gens l’ignorent et ne pensent même pas à offrir leur aide… Ça me désole beaucoup de voir qu’on se préoccupe souvent plus des crises vécues à l’autre bout de la planète que de la situation difficile qui se déroule parfois sous nos yeux.

Bien entendu, il y a des gens gentils, altruistes et courageux qui, peu importe leur situation, auront toujours le réflexe d’aider leur prochaine mais je trouve qu’on les voit moins. On a plus tendance à nous démontrer l’horreur que l’entraide, le sang plutôt que les sourires… Est-ce que ça ne nous ferait pas du bien de voir plus de bonté dans le monde que de nous passer en rafale les catastrophes?

Dans certains pays moins portés sur la technologie, il se trouve encore des gens pauvres qui partagent leur repas avec une personne dans le besoin, car pour eux, c’est ainsi. Ils ne se questionnent pas, ne mesurent pas l’impact sur leur petite personne… La terre, la vie, leur a donné de quoi se nourrir et une autre personne est dans le besoin. Ça s’arrête là…

Je nous trouve bien individualiste et chaque fois que je vois la générosité de certains peuples, intérieurement je me dis qu’ils sont chanceux de ne pas avoir été contaminé par l’égoïsme et l’indifférence qui nous frappent depuis plusieurs années.

Car c’est au contact des autres que l’on devient meilleur, c’est en partageant que notre cœur se gorge de bonté et c’est en écoutant qu’on grandit intérieurement. Cessons de se regarder le nombril un peu… On pourra peut-être voir que le monde est beau.

 

Photo : Unsplash | Samuel Zeller

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