Quelle couleur choisir?

Mari Pi

Constat matinal : la vie va beaucoup trop vite.

Je suis dans cet état où je me dis que je passe à côté de quelque chose, que je ne mets pas mes énergies à la bonne place, que je pourrais faire mieux. Être plus en phase avec mes aspirations, être plus connectée, mieux enracinée, groundée comme on dit si bien… Un peu de recul et me voilà à me demander où je m’en vais. À quoi ça rime tout ça?

Si demain matin il devait m’arriver quelque chose, serais-je déçu de ma vie? Aurais-je l’impression d’avoir accompli quelque chose de bien? Ça peut paraître intense en ce petit vendredi matin doux de novembre mais y existe-t-il réellement des moments propices à ces questionnements?

J’ai toujours cru qu’il était sain de se questionner, de se remettre en question en fait. Sinon, on avance aveuglément et on se rend compte beaucoup trop tard qu’on n’était pas sur la bonne voie… Et s’il y a une chose qui me rendrait triste, c’est de réaliser que j’ai passé ma vie en parallèle de celle qui me convenait. J’ai des amis, une famille et un métier, je ne suis ni dans une situation difficile, ni malheureuse. J’ai relativement une bonne santé, je n’ai pas de soucis majeurs. Mais au-delà, de ce constat, est-ce que je suis satisfaite de mes accomplissements? Et quels sont mes projets futurs, ceux qui feront que dans 10 ans, je regarderai derrière avec le sourire de la fierté?

J’ai longtemps regretté de ne pas être allée à l’université, comme si cela faisait de moi une personne moins compétente. Le syndrome de l’imposteur m’a en quelque sorte accompagné pendant une certaine période de ma vie. Mais j’ai compris que ce n’est pas que sur les bancs d’école que l’on apprend la vie. Et ma vie, je l’ai empreint d’une ouverture profonde pour justement compenser ce que j’aurais pu apprendre pendant ces années universitaires que j’ai choisi d’éviter.

Au contact de mes collègues et amis, j’ai absorbé les concepts. À force d’analyser les différentes entreprises dans lesquelles j’ai œuvré, j’ai compris les structures, les méthodes, les diverses philosophies et lignes de pensée. Savoir que je n’ai pas apprise la théorie m’a forcé à contrebalancer par l’observation et la pratique. Et après toutes ces années, je peux dire que je suis contente du chemin parcouru. J’ai pu me réaliser, faire jaillir mes talents, me définir, approfondir mes connaissances et laisser ma marque.

Cette réflexion matinale m’amène surtout à penser au futur : quels seront mes défis des prochaines années? Qu’ai-je envie d’accomplir et de laisser comme trace de mon passage? Comment puis-je aller plus loin? Je ne suis pas du style à rester en place et à me contenter de l’acquis. J’adore me dépasser et aller au-delà ce que j’ai déjà fait. Me sentir vivante et dans l’action. Il ne me reste qu’à définir la couleur, la teinte que prendra la suite…

 

Photo : Unsplash | Mari Pi

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