Être seule et heureuse…

lee Scott

À une certaine époque, être en couple, fonder une famille, c’était chose courante et même souhaitable. Sinon, on vous jugeait et catégorisait vigoureusement de vieille fille et ça en était presque fini pour vous. J’exagère à peine… Le seul recours envisageable était d’entrer chez les sœurs…

De nos jours, les moyens de rencontrer, les types de relations et la vie de famille ont tous autant de modèles que d’humains sur terre! Les célibataires ne sont plus (autant) jugés, les familles recomposées font légion, les couples gais adoptent, les maisons bi-générationnelles intègrent les grands-parents dans le ménage et si vous vous ennuyez, en quelques clics vous pouvez être en (possible) charmante compagnie en vous croisant les doigts ou du moins, ne pas être seul. Parce qu’être seul en 2015, avec toutes les possibilités inimaginables qui vous sont offertes, ça peut paraître aux yeux de certains comme un problème.

Hier, je lisais un article sur la solitude, qui nous apporte le silence dont nous avons besoin pour intégrer les informations et apprentissages et comprendre les choses. Et je suis assez d’accord avec ce point de vue. Le tourbillon constant de la vie empêche parfois un recul nécessaire à l’absorption de l’information, à l’assimilation des connaissances, au discernement et à l’accueil de concepts cruciaux de la vie. Si on court toujours, comment peut-on espérer évoluer? Pour avancer, à mes yeux, on doit d’abord prendre le temps de s’arrêter, de se déposer, de faire le tri dans tout ce qui nous a sollicité et faire la part des choses.

Car tout cela, c’est extérieur à nous. Et pour être bien, pour ressentir une certaine paix intérieure, on doit se connaître, s’accepter et se comprendre. Et pour cela, la solitude et le calme sont des alliés de taille. Pour qu’il y ait une harmonie entre nos paroles et nos gestes, entre notre corps et notre esprit, entre notre sourire et ce qui se cache derrière, on doit savoir qui l’on est, connaître nos limites, nos acquis, nos opinions, nos forces et nos faiblesses.

Et dans tout cela, se connaître permet aussi à l’autre de nous connaître. Car, selon moi, si on est toujours dans le tumulte et qu’on ne prend pas le temps d’être qui on est vraiment, la personne qui sera à nos côtés sera faite pour la personne qu’on n’est pas. Par expérience, je peux vous dire qu’il est facile d’être quelqu’un d’autre, d’être accompagné de la mauvaise personne, de se laisser embarquer dans une histoire qui n’est pas la nôtre et qui ne résonne pas en nous comme elle le devrait. Et en ce sens, la solitude est pour moi d’une grande douceur comparativement à une vie en décalage.

Chère solitude, tu es parfois trop là, parfois on te cherche en vain, parfois on te craint, parfois on t’admire, par moment on voudrait que tu nous donne une pause, que tu nous quitte pour de bon… Mais malgré tout, ton utilité est indéniable et tu nous permets de nous apprivoiser et de comprendre que tout part de nous à la base. Ce n’est souvent pas à l’extérieur qu’on peut agir et pour qu’on se sente bien, c’est en dedans qu’on doit bouger. Et pour ça, tu es notre amie, notre partenaire de jeu.

 

Photo : Unsplash | lee Scott

Related Posts

Martin Jernberg Mon Everest à moi 28 avril 2017
Annie Spratt L’esprit libre 25 novembre 2016