Mon fidèle compagnon…

Boris

Il y a des jours qu’on préférerait oublier, des journées qui nous laisse un goût amer dans la bouche. Hier, c’était l’une d’elle pour moi. En arrivant à la maison, j’ai vu mon chat dans un état de souffrance, dans une crise d’arthrite ou d’ostéoarthrose, avancée. C’est très difficile de voir son matou qui allait bien et qui déborde de vitalité être tout à coup frappé par la maladie, par un mal intérieur qui l’empêche d’être lui-même. J’ai la chance d’avoir un chat particulièrement agréable, enjoué, gentil, affectueux et fidèle. Il m’accueille tous les jours à mon retour à la maison avec le même entrain, il saute dans mon lit dès les premières notes du musique du cadran pour venir récolter les câlins matinaux, il joue et s’amuse comme un petit jeunot et met beaucoup de bonheur dans ma vie. C’est, depuis près de 13 ans, mon coloc en quelque sorte.

En le voyant ainsi hier, j’ai eu un coup de poing au visage, la réalité me rattrape : il ne sera pas toujours là. Et à voir la dégradation de son état, j’en comprends que ça ne fera que se dégrader avec le temps et qu’il me faudra un jour lui dire adieu. Chose qui me génère une immense boule dans le ventre car je sais que jamais je ne trouverai meilleur partenaire.

Pour certain, ça peut paraître exagéré, certains me diront que c’est « juste » un chat. Mais, pour moi qui suis très proche et respectueuse de toute forme de vie, c’est important. Et j’ai toujours eu envers ce compagnon un grand respect. J’ai décidé de l’adopter en 2003 et jamais je n’ai regretté ce choix. Il a été à l’image du plus parfait animal de compagnie : divertissant, tendre et présent. J’ai donc beaucoup de difficulté à m’imaginer le vide que son départ engendrera.

Des situations de la sorte remettent en perspective les difficultés de la vie et les broutilles quotidiennes. Car ça permet de voir que la vie ne tient qu’à un fil, cliché trop souvent utilisé mais au fond si réaliste. À quoi bon avoir une belle maison, une carrière et de l’argent s’il nous manque notre petit bonheur, en l’occurrence, comme je l’appelle si souvent, ma petite boule de poils adoré.

C’est vrai, ce n’est pas un humain, ce n’est ni mon frère, ni mon amoureux mais en quelque sorte pour moi c’est mon ami. Quand on passe autant d’année à côtoyé une bête dans la même maison, on finit par développer une fraternité, une complicité et un amour inconditionnel. Et malheureusement, la vie me fait comprendre que ce n’est pas éternel. J’aurai beau lui faciliter la vie et adapter les lieux, il souffrira et dépérira. C’est, je crois, ce qu’on appelle la fatalité.

C’est donc le cœur gros ce matin que je me suis réveillée et que j’ai senti qu’il tardait à venir me rejoindre. J’ai finalement constaté qu’il était là, au pied de mon lit mais dans l’incapacité de faire comme à son habitude, soit de sauter frénétiquement dans ce petit cocon qui a toujours été notre lieu de douceur et de culte matinal.

Je ferai tout ce que je peux pour l’aider mais mon esprit doit se faire à l’idée : son âge le rattrape.

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