Les marées de la vie…

Gláuber Sampaio

Ce matin, manque d’inspiration… Je ne sais pas quoi écrire… j’ai l’esprit complètement embrouillé par la grippe et les décongestionnants. Ça arrive des fois de ne pas savoir quoi dire, même à une personne comme moi qui a toujours son mot à dire. J’y pensais dans le métro en m’en venant au bureau et rien ne me venait. Le vide total dans mon esprit, pu de son pu d’image comme on dit…

Et je me dit que ça fait tout de même plusieurs mois que j’écris pratiquement tous les jours de la semaine (avec une pause le week-end par contre) sur ce que je vis, ce que je lis, ce qui me fait réagir, pleurer, rire ou fâcher… Sur un coup de tête, j’ai créé ce blogue et je me suis étonnée à garder la motivation de recommencer, à chaque nouvelle journée qui se présentait. Je suis aussi clairement étonnée de recevoir des commentaires, d’amis mais aussi de purs inconnus, qui prennent la peine de réagir à mes propos, de me dire ce que mon texte a fait résonner en eux.

Quand on y pense, c’est probablement le plus bel avantage du virtuel, cette prise de contact avec des gens que je n’aurais probablement jamais connu sans ce moyen de communication. Ça a du beau cette sphère parallèle et intangible tout compte fait. Même si le fait d’être assise devant un écran une bonne partie de la journée commence à me peser, je demeure heureuse et reconnaissance de cette rétroaction qui m’arrive de nulle part par moment.

J’ai toujours beaucoup écrit… À l’époque, à l’adolescence, c’était la mode du journal intime. J’écrivais comment je me sentais par rapport à une situation, à une personne, à un rejet, une frustration, un coup de foudre ou une déception… J’ai écrit à mes proches quand je n’arrivais pas à m’exprimer verbalement, j’ai écrit une pièce de théâtre avec mon amie Valérie, j’ai écrit des poèmes, gribouiller des chansons, déverser ma rage de bientôt-adulte-frustrée-qui-ne-comprend-pas-tous-les-changements-qui-surviennent…

J’ai utilisé ce véhicule pour me libérer et pour survivre par moment, pour canaliser mon angoisse, pour faire sortir le méchant. J’ai même retrouvé des pages que j’ai écrites il y a 10 dans une petite boîte il y a quelques jours. Et en me relisant, chose que je fais rarement, j’ai eu beaucoup de compassion pour la jeune femme que j’étais et qui souffrait silencieusement avec toute son anxiété et ses questionnements de vie.

Quand on regarde en arrière, qu’on voit le chemin parcouru, les soucis, les peines, les joies, les rencontres et les défis relevés, il y a quelque chose de fascinant dans tout cela. Sur le coup, quand on vit quelque chose, on se fait happer, on est coincé dans la situation et on peine à croire que des jours meilleurs viendront ou que cette bulle de bonheur ne durera pas toujours. Puis le temps passe, la vie avance et on revient en terrain neutre, dans un moment d’accalmie ou de routine. Jusqu’à la prochaine vague. Car la vie, c’est un peu comme le fleuve sur lequel les vagues se déchaînent, se calment, s’entrechoquent puis se détendent…

Un endroit dans le monde où je suis le plus calme, c’est justement sur le bord d’une rivière ou d’un lac, assise sur un quai ou une roche, à regarder toute la vie devant moi qui se cache sous cette haut, dans ces montagnes, dans cette nature forte et enveloppante.

 

Photo : Unasplash | Gláuber Sampaio

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