Dans la société d’aujourd’hui, on performe, on se donne, on s’investit, on prouve nos capacités, on s’améliore, on se forme, on change de carrière, on transforme nos acquis… J’entends à longueur de journée des gens qui ont tout quitter pour aller s’installer très loin, retourné dans leur patelin ou parti découvrir le monde. Ou d’autres qui ont fait un retour aux études, un virage à 180 degrés ou changé complètement leur style de vie.
Mais des fois je me demande pourquoi on est si intenses sur notre vie? Est-ce qu’on essaie tellement de trouver le bonheur qu’on en oublie de simplement vivre? Est-ce qu’on se cherche tellement qu’on ne sent plus rien? Et surtout, on veut tellement être heureux qu’on oublie de savourer nos relations, d’entretenir nos amitiés, nos liens familiaux… On oublie de se dire merci, de s’encourager, de se motiver entre nous, de s’écouter, se soutenir et se divertir… En fait, est-on devenu une société nombriliste? Est-ce qu’à force de trop vouloir tout avoir on n’est satisfait de rien? À force de tellement tenter de faire notre place, on passe à côté de tout?
Dans les dernières années, à me promener d’un client à l’autre, je réalise que même au niveau de la gestion des entreprises, ça semble ardu. La notion de rétroaction, de prendre le pouls de son équipe, de tenter de connaître les employés semble être reléguée aux oubliettes. On veut que ça performe mais on ne prend pas le temps de voir ce qui rendra les gens plus efficaces et performants…
Une tape dans le temps, un petit mot, souligner une implication exceptionnelle, un succès, un effort, une contribution… c’est gratifiant, et ça aide les gens à savoir pourquoi ils travaillent, à trouver un sens à ce qu’ils font. Mais on dirait qu’on est tellement concentrés sur les chiffres qu’on oublie que ce sont des humains derrière qui les génèrent.
J’ai lu un livre dernièrement sur le principe de la carotte. Un livre tout simple, pas particulièrement beau d’ailleurs mais qui était très révélateur de cette philosophie de performance qui est souvent soutenue par des gestionnaires inexpérimentés qui ne savent tout simplement pas comment être un patron stimulant pour son équipe. Et je me disais : mais c’est si simple en théorie, pourquoi les gens ne sont-ils pas capables de mettre cela en application?
Et la seule réponse qui me vient en tête c’est : l’égo… L’égo prend une place importante dans la vie de bien des gens, guidant les moindres faits et gestes et teintant toute décision. L’égo peut être utile pour vendre des produits, conquérir des marchés ou s’imposer dans son industrie. Mais bien souvent, au plan humain, l’égo est destructeur. Au lieu de considérer ses employés, un gestionnaire peut en abuser, les utiliser pour mieux paraître et arriver à ses fins sur le dos de son équipe. Et malheureusement, ceux qui en paieront le prix son souvent ces employés qui nageront dans l’eau malsaine de la gestion égocentrique…
Alors je vous invite à observer autour de vous, à tenter de voir si vous savez pourquoi vous faites ce que vous faites. Peut-être n’êtes-vous simplement pas entourés des bonnes personnes? Ce n’est peut-être pas toute la carrière qu’il faut changer mais simplement la source de motivation…
Bonne réflexion!
Photo : Unsplash | Jared Erondu