Écrire, c’est une libération, un acte volontaire, quelque chose qui doit sortir de soi, s’exprimer. Ce n’est pas un effort, c’est presque une nécessité, un besoin. Rien avoir avec l’égo, peu importe qui lit ou réagit, c’est le besoin de nommer, de dire les choses comme elles sont.
Parfois, c’est de dire tout haut ce que les gens pensent tout bas. À d’autres moments, il s’agit d’un partage, d’une découverte qui semble valoir la peine d’être connue. Il peut aussi s’agir de réflexion sur une situation, un événement, une pensée, qui résonne et semble être utile ou bénéfique. Entourée de jeunes parents occupés, j’essaie de transmettre ce qui vaut le déplacement, l’écoute ou la lecture. Sinon, ce qui nécessite une réaction, qui me paraît absurde et provoque une montée d’adrénaline, qui m’insurge.
À d’autres moments, je suis plus dans un état de gratitude, j’ai envie de partager des moments savoureux ou des petits bonheurs de la vie, l’histoire de collègues inspirants, des phrases semées au hasard qui ont eu un écho en moi et qui me laissent croire que d’autres pourraient être concernés.
Écrire, c’est laisser libre court à son esprit, donner carte blanche à ses pensées, ses opinions, ses goûts. Par moment, aucune réaction, silence radio, personne sur la ligne. On est seul dans notre petit monde. Et d’autres fois, ça réagit, ça interpelle, ça provoque, ça rejoint la fibre viscérale. Et dans ce cas, on doit assumer pleinement, faire face à la musique.
Mais jamais écrire n’est une corvée, un effort, un sacrifice. Les seuls moments où c’est impossible, c’est quand le train de la maladie frappe de plein fouet, détruisant toute forme d’énergie sur son passage. Dans ces cas où la moindre pensée fait mal au crâne, dans ce type de situation où seuls les besoins primaires sont possibles à combler, le repos du corps et de l’esprit est de mise. On met tout sur pause, on se concentre sur l’essentiel et on attend que l’inspiration revienne au rythme du rétablissement.
Mais dès que la forme revient, dès que la vie reprend son cours, le besoin de rédiger nous regagne et émerge puissamment. Comme s’il manquait quelque chose, comme si tout à coup l’esprit voulait reprendre ses droits, retrouver son équilibre. Enchaîner des mots, composer des phrases, structurer sa pensée, réagir, s’inspirer, se laisser porter… Un processus bienfaiteur, un état de grâce absolu.
Pour certains, écrire génère un stress, des craintes et un défi. Je remercie le ciel de m’avoir donné cette aptitude car j’éprouve un réel plaisir à coucher virtuellement sur papier mes pensées. En discutant hier avec un collègue sur le sujet, je réalise que c’est une force incroyable et le bonheur de pouvoir la partager sur un blogue est très nourrissant. J’adore les mots, ils ont une force étonnante et peuvent changer le cours d’une journée. Les courriels humoristiques de mes collègues me font toujours grandement plaisir et cette joute orale en mode numérique nourrit l’esprit et détend l’atmosphère. Tout cela est gratuit, simple et particulièrement sympathique. Ce ne sont que des mots mais ils ont un pouvoir souvent sous-estimé…