Aimons-nous quand même…

Mayur Gala

Trouble. C’est le mot qui persiste dans mon esprit ce matin. Pas dans le sens de « je suis dans le trouble », non. Dans le sens de trouble de l’esprit, de malaise et de mal-être. Il n’y a qu’à parcourir les sites de nouvelles pour comprendre que l’être humain peut, malheureusement, être parfois déconcertant et troublant. De la fusillade à Orlando dans un bar LGBT, à la jeune chanteuse tuée, à l’otage canadien exécuté aux Philippines, et sans compter tous les massacres et violences qui ne font pas la une des journaux, tous ces gestes de barbarie me perturbent.

Comment un homme (ou une femme) peut-il un jour décider de s’en prendre à la vie des autres, au nom de la religion ou par trouble mental? Comment en arrive-t-on là, un jour, dans sa vie, pour décider que c’est ainsi que cela doit se passer. Pourquoi n’est-ce pas l’amour qui domine au lieu de cette haine et cette terreur? Je ne comprends pas…

Difficile d’avoir l’air guilleret ce matin avec ces agressions d’une rare cruauté. Ce sont tous les hommes de la terre qui sont attaqués par ces actes lâches et malheureux. C’est notre liberté qui est atteinte dans ces situations, la liberté de choisir sa vie, la liberté d’être qui l’on est. On ne peut pas restés indifférents devant autant d’éclats d’inhumanité. Charlie Hebdo, les attentats de Paris, le 11 septembre, les génocides, les guerres…

L’humain n’a pas le droit de détruire ainsi la vie, que ce soit son environnement ou l’humain qu’il croise sur sa route. Le respect, de l’autre et de la vie, devrait être au cœur de chaque geste et chaque réflexion. Et ce n’est pas en ajoutant des armes et des lois anti-immigration qu’on règlera le problème (Bravo Trump pour cette réflexion sans égale!). Aimer, au-delà des différences, accepter, accueillir, s’ouvrir aux autres… Ce sont des valeurs qui devraient dominer parmi nous. La méfiance de l’autre ne nous mènera jamais à la paix.

Une chanson revient sans cesse à mon esprit ce matin, tel un mantra, elle s’impose. Aimons-nous, d’Yvon Deschamps. Parfois, il faut savoir se taire et écouter…

Aimons-nous quand même
Aimons-nous jour après jour
Aimons-nous quand même
Aimons-nous malgré l’amour

Aimons-nous de rage
Aimons-nous mais sans pitié
Aimons-nous en cage
Aimons-nous sans amitié

Deux mille ans de haine
N’ont rien changé à l’amour
Pour briser nos chaînes
Sonnent canons et tambours

C’est l’amour qui gronde
L’amour avance à grands pas
Détruira le monde
Par l’amour, tu combats

Je t’aime, tu m’aimes, il m’aime
Nous vous aimons, vous nous aimez
Il m’aime, il t’aime, ils aiment

Aimons-nous quand même
La mort unit sans retour
Aimons-nous, je t’aime
Je te tuerai mon amour

L’amour nous préserve
Des remords de nos tueries
On tue sans réserve
Par amour de sa patrie

On vit sans histoire
Lorsque l’on vit sans aimer
L’amour c’est la gloire
La puissance et l’amitié

Aimons sans contrainte
Aimons-nous comme il se doit
Resserrons l’étreinte
Qui nous étouffera de joie

Je m’aime, tu t’aimes, il s’aime
Nous nous aimons, vous vous aimez
Ils s’aiment, s’aimeront

 

Photo : Unsplash | Mayur Gala