L’exercice d’apprendre à connaître les gens exige de soi une ouverture, un accès à sa sensibilité et sa vulnérabilité. On ne peut espérer connaître quelqu’un sans avoir à ouvrir une partie de soi. Que ce soit un collègue, un ami, un fournisseur de service ou un possible amoureux, il y a toujours un moment où l’on doit exposer qui l’on est vient immanquablement ce questionnement à savoir si compatibilité il y a.
On ne sait jamais comment seront les gens avant quelques interactions. Au contact des autres, on est confronté à notre propre regard sur les choses, sur la vie, à nos valeurs, nos schémas de pensées. C’est confrontant mais aussi révélateur et ça force à se demander qui l’on est et ce que l’on veut ou ne veut pas.
Un nouvel emploi, un cours, une relation professionnelle ou personnelle, peu importe le contexte car le point commun, c’est nous-mêmes. On arrive avec notre bagage, on vient avec nos défauts et nos travers et on doit rester soi-même si on ne veut pas se retrouver coincer dans un rôle qui ne nous ressemble pas.
Certains jouent un jeu, ne montre pas leur vrai visage ou se transforme au fur et à mesure des rencontres. J’ai eu des rencontres enrichissantes dans ma vie comme d’autres questionnables et lucratives en cheminement et en points sur la liste des « ne convient pas ». Des patrons, des collègues, des « dates »… Des rencontres qui ont été positives et d’autres moins. Et tout cela, c’est selon mes critères personnels, avec ma vision et mes envies. Alors il est parfois difficile d’imaginer un arrimage parfait, le coup de foudre, l’union adéquate, le yin et le yan…
On est de plus en plus exigeant envers soi-même et envers les autres. On est dans l’ère du jetable où, si au bout d’une heure on n’est pas subjugué, on passe à un autre appel, un autre prospect, une autre tentative… C’était sa mauvaise journée? On ne prend même plus la peine de le savoir, tout va trop vite. On juge à la vitesse de l’éclair, on catalogue. On ne répond pas assez rapidement ou au contraire, avec trop de mots, on est maladroit ou occupé? Nous voilà relégué au 2e tour, et encore…
C’est extrêmement particulier de rencontrer des gens aujourd’hui, à l’heure où toute la populasse a le nez rivé sur l’écran de l’appareil dit intelligent. On est de moins en moins dans le moment présent, le virtuel nous appelant à tout bout de champs dans son monde en nous éloignant du réel. Les chances de croiser un regard sincère se font de plus en plus rares.
J’ai toujours eu de la misère à décoder les autres, leurs réactions, leur non verbal, comprendre les sous-entendus et les non-dits. Mais j’ai surtout aussi toujours préféré la vérité crue aux devinettes et interprétations.
Je rencontrerai d’autres gens, au niveau professionnel et personnel et qui sait ce que ces échanges m’apporteront. Mais l’être humain en est un de relation et nous avons été forgé pour vivre en meute, communément appelé la société. Cet état ne changera pas, malgré tous les gadgets du monde…
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