Hier soir, avant d’aller au lit (ou plutôt directement de mon lit devrais-je dire), j’ai flâné sur Facebook consciemment. Je dis cela car je me tape sur la tête chaque fois que je le fais sachant pertinemment que la lumière bleue de mon appareil affectera la qualité de mon sommeil. Une main flattant mon matou en piteux état, une main faisant défiler les nouvelles sans trop m’y attarder. Mon petit cœur de presque-mère avait besoin de s’anesthésier un peu pour ne pas trop penser à mon compagnon qui dépérit.
Puis, mon regard a été attiré par un texte. Le blogue Les Nerds que je suis avec beaucoup de plaisir titrait : Tout laisser derrière pour recommencer. Hummm…Intriguée, vous dites? Et j’ai lu, et relu, le texte, me sentant personnellement interpellée par les propos malgré la décennie qui me sépare de l’auteure. Il n’y a pas d’âge pour la remise en question…
Lire l’histoire de cette jeune femme qui a tout plaqué du jour au lendemain m’a fait réaliser qu’on n’écoute souvent pas assez la petite voix à l’intérieur de nous qui pourtant nous crie parfois par la tête l’évidence. L’inconfort, le doute, le malaise, la peine… Nos sentiments sont souvent refoulés et enfouis et on peut passer des mois voire des années à les éviter comme la peste. Mais pourtant ils sont là, bien présents, tapis au fond de notre âme, grugeant notre énergie, petit à petit.
S’écouter, prendre le temps de comprendre ce qui se passe à l’intérieur de nous est un des plus beaux gestes d’amour envers soi que l’on peut se faire. Décider d’arrêter un moment et sentir ce qui se brasse, car oui, malgré l’image extérieure, ça peut être un torrent à l’intérieur. Et avec les années, on développe des mécanismes très puissants pour repousser nos émotions, s’en couper et vivre dans le semblant. On nous demande comment ça va? Très bien, et toi? Sans même se rendre compte qu’on dit faux.
Cette jeune femme qui a tout balancé pour écouter cette petite voix l’a bien compris et termine son texte par ceci :
Comme le dit si bien Blaise Pascal : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ».
Ce cher M. Pascal avait bien raison (sans jeu de mot). On devrait tant écouter notre cœur mais la raison, accompagnée de son acolyte, l’égo, nous dirige selon nos apprentissages, selon ce que la société nous dicte, selon les choix qu’on a fait sans trop savoir si c’étaient les bons. On doit décider jeune de quoi sera fait notre vie, on nous dit de trouver notre voie sans nous donner les outils pour la découvrir, on nous dit qu’avoir un emploi, c’est précieux… Tant de modèles strictes et mornes qui sont loin de correspondre à tout le monde.
Et si chacun avait son chemin à lui? Et si on laissait la vie nous guider, se connectant sur notre instinct pour savoir si on doit aller à gauche ou à droite au lieu de suivre les autres en mouton? Malgré la peur qui peut nous habiter devant l’inconnu, c’est souvent dans ces situations qu’on apprend le plus, qu’on se dévoile, qu’on trouve notre force et qu’on laisse jaillir notre vraie personnalité.
De telles histoires font réfléchir et raisonner en nous les inconforts de nos vies. Et la question fatidique trotte dans notre esprit, sans ménagement et avec insistance : suis-je vraiment heureuse ainsi?
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