S’ouvrir à soi-même

Álvaro Serrano

Depuis maintenant un peu plus de 2 semaines, j’ai débuté mon programme d’entraînement avec la très énergique Sylvie Michaud. En toute sincérité, je n’aurais jamais cru que je ferais le saut un jour et que je plongerais dans la course à pied avec autant de plaisir et de motivation. Je n’ai jamais été une très grande sportive et le fait de consacrer autant de temps à une activité physique est pour moi vraiment nouveau. Oui, j’ai fréquenté à maintes reprises les centres de conditionnement physique, j’ai fait beaucoup de vélo plus jeune, je fais du yoga de manière régulière depuis plusieurs années mais de me sentir aussi investie dans un sport, c’est sans doute la première fois.

Constat? J’adore ça! Je me sens bien dans mon corps, qui suit la cadence bien dosée de mon entraîneuse, et je me sens plus à l’écoute des signes de fatigue, de tension, ou toute autre réaction qu’auparavant je n’aurais pas nécessairement pris en considération. J’ai décidé de me laisser guider, de lâcher-prise et de faire totalement confiance à cette femme qui me transmet sa passion et son énergie. Et ça aussi c’est assez nouveau pour moi mais heureusement, le tout se fait en douceur.

Ayant déjà un attrait important pour le corps humain, ses mécanismes et petits bobos, il m’est assez facile d’intégrer de nouveaux concepts, de comprendre les effets physiologiques des exercices et de demeurer à l’écoute de mon corps. Mais l’effet psychologique représente un atout indéniable de la course à pied. C’est tellement libérateur qu’on pourrait presque comparer cela à une drogue, une bonne. Au revoir le stress, bye bye les préoccupations, une fois le rythme installé, c’est au corps qu’on se consacre et à lui seul. On ne peut que vivre dans le moment présent et s’abandonner dans le mouvement.

Il y a plusieurs années, je n’arrivais pas à ressentir les choses. Émotions, sensations, tensions… Tout ça s’accumulait dans mon corps à mon insu et par moment, tout rompait, je m’effondrais, mon dos lâchait. Je n’étais pas du tout en mesure de sentir les signes avant-coureurs, trop étouffée par mon angoisse et mon anxiété. Alors c’est d’autant plus gratifiant pour moi aujourd’hui de ressentir autant de bonheur en adoptant la course à pied puisque ça représente un nouveau chemin dans ma vie.

J’ai pris soin de mon âme pendant des années et je récolte aujourd’hui le fruit de ce travail acharné. Je peux maintenant aller de l’avant, plus confiante et outillée sans avoir l’impression que tout joue contre moi. Car on ne parle pas assez de l’effet négatif et pernicieux de l’angoisse. Ne pas être capable de répondre au téléphone, de sortir, de s’affirmer, de croire en soi… Je ne souhaite à personne de vivre cela car ça vous pourrit l’existence énormément.

De l’extérieur, les gens ne voient que la carapace qu’on veut bien montrer mais nul ne se doute du torrent d’émotions qui massacre l’intérieur et fait vivre un manège incroyable à notre cerveau. Quiconque a déjà vécu ce genre d’épisode peut comprendre la détresse que cela peut engendrer.

C’est donc avec beaucoup de fierté et d’émotion que je constate le chemin parcouru et je sais que beaucoup de belles années m’attendent à pouvoir savourer la vie, profiter de ces acquis et m’ouvrir à de nouvelles choses.

Dans cette période où on veut toujours plus et mieux, je peux enfin me dire que j’ai atteint un niveau de paix et de plénitude que je croyais impossible il y a peu de temps. On se doit de se féliciter quand on le peut et je vous invite à vous sourire, à vous aimer et à apprendre à être généreux envers vous-mêmes. C’est un cadeau que l’on se donne et les fruits qui en découlent sont extrêmement plus gratifiants que n’importe quel achat. C’est comme un voyage à l’intérieur de soi, sans billet de retour…

 

Photo : Unsplash | Álvaro Serrano

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