Être une femme en 2016

Utomo Hendra Saputra

Quand je lis et que j’écoute les nouvelles ces jours-ci, j’essaie de ne pas trop me laisser miner le moral par tous ces sujets qui traitent du comportement envers les femmes. Que ce soit Trump, les agressions lors des initiations à l’université et dans les résidences ou le traitement réservé aux médecins au comportement inacceptable envers des patientes, il y a de quoi déprimer. On est en 2016 mais j’ai parfois l’impression qu’on a oublié d’évoluer sur certains aspects. Du moins, certaines personnes…

Être une femme, c’est encore aujourd’hui plus risqué que d’être un homme. Dans les milieux de travail, à l’épicerie ou dans le métro, il m’est arrivé de faire face à des hommes de Cro-Magnon assez arriérés merci. Des commentaires désobligeants, une attitude misogyne, des coups bas ou un sentiment d’inégalité… J’ai vu beaucoup de choses qui m’ont dérangé.

Je n’arrive pas à croire qu’encore aujourd’hui, des hommes puissent se permettre de traiter une femme comme plus faible que lui, qu’une personne puisse être persuadé qu’une femme n’est pas l’égal de l’homme. Et je trouve toujours triste de constater que des femmes se considèrent comme telles. Car oui, ça aussi, ça existe.

Des femmes qui ont eu un père qui dégradait ou rabaissait la gente féminine, ou peut-être était-ce un oncle un prof ou autre. J’en ai rencontré quelques-unes et j’ai eu des échanges houleux car jamais personne ne me convaincra qu’une femme ne peut pas équivaloir à un homme, peu importe dans quoi.

Un candidat à la présidence des États-Unis, avec tous ses millions en banque, qui parle de façon si déplacée que je ne répèterai pas ses propos ici, c’est épeurant et troublant. Mais dites-vous que c’est la pointe de l’iceberg car des hommes tenant ces propos, il y en a plus que vous pensez.

Vous êtes parent d’une jeune fille? Préparez-la à y faire face car tôt ou tard, ça arrivera. Ce n’est pas défaitiste mais bien réaliste. Et pensez à vos propres propos, parfois, sans même vous en rendre compte, vous pouvez influencer sa perception de la place des femmes dans la société.

Je rêve du jour où nous n’aurons même plus à y penser, à en parler. Malheureusement, ce n’est pas demain la veille que ça arrivera. J’ose croire qu’on peut influencer les nouvelles générations et qu’avec le temps, le fossé s’amenuisera de lui-même. Mais je crains qu’on doive y mettre beaucoup d’efforts et d’énergies, en tant que femmes mais aussi, avec l’aide et la participation des hommes.

Comme tout changement, c’est collectivement qu’on peut y arriver, un pas à la fois. En accueillant des femmes mariées de force dans d’autres pays, mais aussi, en reconnaissant les forces des femmes pour des postes de direction, en politique comme en entreprises privées, dans des milieux de travail jugés plus masculins et en cessant de juger les autres.

Si on dépensait autant d’énergie à être positifs qu’on le fait à critiquer les autres, on avancerait peut-être plus rapidement…

 

Photo : Unsplash | Utomo Hendra Saputra

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