Ces jours-ci, période morose de l’année où beaucoup de gens cherchent du réconfort, je vois beaucoup d’articles ou de reportages sur le célibat. J’ai d’ailleurs vu sur la chaîne MOI&cie via illico une émission sous forme de rencontre entre des femmes de 4 générations, célibataires ou en couple, discutant des tabous et commentaires de leur entourage face à leur choix de ne pas avoir d’enfant. Si cela vous intéresse, l’émission s’intitule « Non, je ne veux pas d’enfants ».
Je ne ferai pas de discours moralisateur sur la liberté de choix ni l’éloge de la vie de célibataire ici… Mais disons que j’ai trouvé très rafraîchissants tous ces points de vue et témoignages, étant moi-même célibataire sans enfants. Certaines se reconnaîtront dans cette situation alors que d’autres auront des frissons juste à l’idée de s’imaginer dans ma position. Et je le dis d’emblée, tout cela est correct et sans animosité.
Mais je sens tout de même un certain jugement de la société face à une femme qui décide consciemment de ne pas enfanter et c’est ce qui m’a touché dans les témoignages de cette émission. Entendre Geneviève St-Germain qui explique à quel point c’est frustrant de se faire dire : « pense aux femmes qui ne peuvent pas en avoir » ou « un jour, tu vas le regretter et il sera trop tard », c’est assez frappant…
Les commentaires, je les ai presque tous entendus dans ma vie, incluant ceux qui soutiennent que je peux faire du temps supplémentaire ou avoir un horaire atypique et prendre en charge les urgences tardives parce que je n’ai pas d’enfants… Comme si ça impliquait directement que je n’avais pas de vie…
Au même titre que le fait d’être célibataire en dérange quelques-uns. « Voyons, une belle fille comme toi »… Et bien non, une « belle fille comme moi » ne prendra pas le premier venu simplement pour satisfaire votre propre insécurité. Car c’est souvent plus de l’interlocuteur que ça parle que de moi, et quand on comprend ça, on décompresse un peu. Ce sont leurs propres craintes et anxiétés qui les font parler et juger alors je me dis que ça ne sert à rien d’argumenter face à des émotions.
Mais c’est tout de même épuisant parfois de sentir que notre entourage ne respecte pas nos choix ou ne les comprend pas. Dans notre société qui prône le prince charmant et le bungalow avec piscine, quand on décide d’aller à contre-courant, ça frappe l’imaginaire. Pas que je tienne à tout prix à rester seule mais disons que je ne suis peut-être pas le modèle classique qu’on voit dans les films. Tant mieux si ce fameux prince charmant se pointe mais je n’attendrai pas qu’il arrive pour être heureuse. Car il n’y a rien de pire que de mettre son bonheur entre les mains de quelqu’un d’autre.
J’ai toujours cru de toute façon que pour être heureuse avec quelqu’un, on doit d’abord et avant tout être heureuse avec soi, s’aimer et croire en soi. Sinon, l’autre vient combler des vides et on tente immanquablement de le changer, pour tenter de se guérir soi-même à travers l’autre ou tenter d’oublier ses propres blessures. Les fameuses attentes non comblées, les non-dits et les querelles s’installent, et le fossé se creuse. Et ça, je l’ai déjà vécu et je n’en veux plus. Comme on dit Been there, done that… J’ai préféré travailler sur moi, sans rien attendre d’autrui.
Bref, tout ça pour dire que je suis contente qu’on en parle plus, que des gens s’affirment sur leur ras-le-bol des commentaires et du jugement facile. Avoir le droit d’être qui on est, comme on est, ça ne devrait pas être ardu. Peu importe ses choix, ses croyances et ses convictions, il me semble qu’on ne devrait jamais avoir à se justifier.
Noël s’en vient et toutes les célibataires de mon entourage me disent : je vais encore avoir les commentaires plates sur le fait que je n’arrive pas avec un petit ami cette année, une fois de plus. Je vous réponds : soyez donc fière de qui vous êtes et souriez. Ça ne sert à rien de tenter d’expliquer… Faites juste vous rappeler que vous, vous pourrez dormir en diagonale dans votre lit, que personne ne ronflera à vos côtés et que vous pourrez manger dans votre lit sans vous faire reprocher d’y laisser des miettes 😉
Photo : Unsplash | Seth Doyle