Croire en tous les possibles

Nirzar Pangarkar

Je me demande parfois pourquoi on a délaissé l’agriculture et plusieurs métiers traditionnels au profit de la technologie qui devait, supposément, nous simplifier la vie et l’améliorer. Je ne sais pas pour vous mais moi, je n’ai franchement pas l’impression que nos vies sont meilleures… Il y a de plus en plus de pesticides dans les repas car on a décidé de mettre entre les mains de multinationales la production des aliments bruts. Ils utilisent des produits chimiques pour traiter les maladies au lieu de travailler la terre pour qu’elle soit apte à se défendre. On a appauvrit nos sols, trop pressés de produire encore plus.

On a trouvé des remèdes à des maladies qui n’existaient pas avant. Ces maladies sont arrivées dans nos vies car on ne prend plus assez soin de nous, qu’on se vautre dans le travail et qu’on se bourre de pilules pour faire passer les maux du corps et de l’esprit, abaissant ainsi nos défenses. On se lève de plus en plus tôt pour faire de moins en moins de choses. On court après nos vies sans trop réfléchir, sans trouver de sens à toute cette mascarade.

On nourrit nos familles de produits transformés sans trop se questionner sur ce qui se cache réellement dans ces ingrédients aux noms incompréhensibles, on se badigeonne de crèmes composées de parabène et autres merveilleux ajouts chimiques. On se trouve blême alors on met de l’auto-bronzant ou on se fait griller au soleil sans protection. Parce que c’est dont beau un hâle…

Et après tout ce bal hallucinant de comportements immoraux, on se demande pourquoi on est encore malade. On va voir le médecin qui prend quelques minutes pour nous expliquer qu’on a tel problème et nous donne une prescription. Rendu à la pharmacie, on nous donne d’autres pilules pour contrer les effets secondaires du médicament primaire. On repart avec notre petit sac de cachets et on se gave sans se questionner.

Ce portrait peut sembler sombre mais c’est malheureusement la réalité de bien des gens. Trop stressées ou fatiguése pour sortir du moule conçu par le marketing des grandes marques, ces personnes avancent sans même se demander si cette vie-là leur plait et s’ils s’y sentent bien.

Mais c’est toujours possible de se lever la tête au-dessus du nuage et de voir plus loin, de penser autrement. Parfois, on regarde des gens qui ont tout quitté pour s’acheter une petite fermette et vivre plus simplement et on les envie tout en ayant l’impression de voir une utopie.

Nul besoin de tomber dans le changement radical pour améliorer son sort et surtout prendre soin de soi. Cuisiner soi-même ses plats, à partir d’aliments biologiques, c’est déjà un pas dans la bonne direction. Prendre une marche de santé, passer moins de temps devant la télé, se questionner quand on achète un produit et en regarder la composition, s’informer sur des voies alternatives, demander de faire du télétravail, réduire son nombre d’heures au boulot… Les possibilités sont grandes et on ne réalise pas toujours qu’elles sont à notre portée.

Au lieu de prendre l’éternelle résolution de perdre 10 livres cette année, pourquoi ne pas prendre celle de changer une petite habitude à chaque mois? Prendre les escaliers au lieu des ascenseurs au bureau, trouver de nouvelles recettes, se faire livrer un panier bio ou visiter un producteur local, lire un bon livre pour remplacer la soirée téléroman…

J’ai compris il y a quelques temps que c’est souvent dans les petits gestes qu’on réussit à changer les choses. Un matin, j’ai décidé d’arrêter de mettre du beurre sur mon pain… Et finalement, de fil en aiguille, je mange moins de pain, je fais mon gruau sans cuisson, et surtout, je m’affaire plus dans ma cuisine que dans les allées de l’épicerie…

Tout est possible, il suffit d’y croire. Et comme dirait Theodore Roosevelt :

Believe you can and you’re halfway there.

 

Photo : Unsplash | Nirzar Pangarkar

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