Il m’est souvent arrivé dans la vie de me retrouver dans des situations où j’ai décidé de faire passer l’humain avant tout. De choisir consciemment de prioriser les gens plutôt que la technologie, l’argent ou même les plans qui avaient été définis auparavant. J’ai toujours cru que l’on grandissait plus au contact des autres et en évoluant dans l’adaptation qu’en restant entêté sur un programme élaboré à la lettre sans se poser de question.
Plus jeune, moins expérimentée et surtout moins mature, je me laissais influencer beaucoup et j’arrivais mal à me concentrer sur mes priorités. En fait, je crois que je ne connaissais pas vraiment le sens réel du mot priorités. Ni vraiment ce qu’était une valeur ou une croyance profonde. J’avançais dans la vie, un peu à l’aveugle, en espérant ne pas faire trop d’erreurs et que ce ne soit pas trop douloureux.
Heureusement, avec les années, on acquiert une certaine sagesse et surtout, on se forge des repères. Les essais-erreurs de notre parcours nous permettent d’éviter les pièges, de repérer les personnes toxiques et de se fier à son instinct, d’écouter sa petite voix intérieure qui nous guide et sait ce qui nous convient.
J’ai choisi volontairement d’écarter de ma route des gens que je jugeais malsains pour moi, des personnes qui ne m’apportaient rien de très positif et qui pouvait même, malgré moi, m’influencer négativement. Ce n’est pas toujours évident de faire ce genre de choix mais une fois la décision prise et assumée, on se sent toujours plus léger, voire libéré.
J’ai aussi favorisé certaines rencontres, ouvert mon cœur à de nouvelles personnes qui me semblaient pouvoir m’apporter du bonheur, de la paix ou du moins qui me paraissaient avoir le même système de valeur que moi. Quand on sent que nos consciences connectent, c’est toujours plaisant de partager de bons moments, des fous rires, des peines, des confidences et des moments de vie enrichissants.
Hier, j’avais un brunch à l’horaire avec 2 femmes que je connaissais bien mais pas intimement. Et plus le temps en leur compagnie passait, plus je me sentais choyée que la vie ait mis sur ma route des personnes si extraordinaires. Et je crois que ce fut aussi agréable pour elles aussi puisque notre brunch s’est étiré durant 5 heures. Sans qu’on sente que le temps file, sans avoir l’impression qu’on avait fait le tour.
Je devais aller faire ma longue course de la semaine en après-midi mais j’ai choisi de prolonger cet instant qui me faisait du bien. J’ai choisi l’humain plutôt que le plan d’origine. Et je sais au fond de moi que c’était la meilleure chose qui pouvait m’arriver. Comme on dit, quand les grands esprits se rencontrent…
Avec le recul, je réalise que trop souvent, on tend à rester collé sur notre planification de la journée, en étant fermé aux opportunités. L’épicerie, le ménage, le lavage, la popote… On se précipite pour régler notre besogne sans penser aux autres possibilités. Sans spontanéité ni un brin de folie, on avance comme des robots.
Je trouve cela un peu triste de voir à quel point on est si peu maître de notre vie par moment. Bien sûr, on a tous des obligations, des engagements à respecter mais on laisse très peu place à la créativité, à l’inventivité, aux rencontres impromptues. On choisit très rarement l’humain dans notre vie centrée sur l’avoir au lieu de l’être. Et pourtant, on sait tous qu’à la fin de notre vie, ce qu’il nous restera, ce seront nos souvenirs, nos rencontres, nos moments de bonheur, de tendresse et d’échanges profonds. Pourquoi ne pas faire le choix de mettre l’emphase sur ces précieux épisodes entre amis plutôt que sur le dernier modèle de téléphone intelligent? Je suis convaincue qu’on en sortira grandi et plus riche, dans tous les sens du terme 😉
Photo : Unsplash | Lotte Meijer