Ça y est, cela fait maintenant un mois que je n’ai pas bu une goutte d’alcool. C’est en voyant la date sur mon iPad ce matin que j’ai réalisé ce fait. Je croyais au départ que je trouverais cela difficile, que je me sentirais privée de quelque chose, sachant que j’avais des soirées de prévues dans le mois où il y aurait de l’alcool autour de moi. Mais finalement je n’ai aucunement ressenti le besoin de boire. J’y ai pensé par moment, le fameux « vindredi » ou en me préparant un bon souper. Le verre de vin aurait été approprié dans cette routine.
Mais justement… Le fait de rester sobre m’a fait réaliser à quel point on voue un culte au geste de boire. En regardant la télé, je ne compte plus le nombre de personnages qui, en situation de stress, se sont versés un verre. Boire cul-sec un scotch, s’ouvrir une bouteille de vin seul à la maison et montrer clairement que le but est de la boire au complet, trinquer à une nouvelle importante. Les scènes s’accumulaient et je me demandais pourquoi l’alcool accompagne si bien toutes ces situations de la vie courante.
On aime boire, découvrir de nouveaux arômes, se laisser bercer par la finesse d’un nectar, laisser ses papilles prendre le dessus sur nos sensations… mais à force de toujours associer l’alcool à un exutoire ou un moment festif, la défaite peut être facile un mardi soir après une journée houleuse… Et cette relation n’est pas toujours saine, servant parfois de béquille permettant d’éviter d’aborder le vrai problème ou de faire face à la réalité.
Je n’ai pas l’intention d’arrêter complètement de consommer mais je tends à vouloir le faire plus intelligemment, en réservant l’ouverture d’une bouteille à des moments précis et planifiés, qui signifieront le partage avec des êtres chers. Ne serait-ce que pour ma santé, je crois que ce choix me sera grandement bénéfique. Car pendant ce mois d’abstinence, j’ai constaté à quel point mon énergie est différente, beaucoup plus présente et facile à retrouver. Aucun matin dans le brouillard, aucun sentiment de lourdeur du corps qui accompagne parfois les lendemains de soupers entre amis un peu arrosés.
J’ai été à certains moments de ma vie une « fille de party », et je peux le dire sans gêne. Il faut savoir accepter notre passé et jamais je ne renierai qui j’ai été et qui je suis devenue. Mais je peux aussi admettre avoir abusé par moment. Je me souviens de certains matins où, peu fière de moi, j’ai réalisé que mon corps peinait à gérer ce trop-plein d’alcool ingéré. Les maux de tête, les brûlements d’estomac, les nausées, les étourdissements… Tous ces symptômes qui suivent une cuite ne me manqueront pas du tout. Il y a longtemps que je n’ai pas été dans cet état mais d’y réfléchir un peu plus m’a amené à réaliser que je ressens beaucoup plus de plaisir à rester à un niveau beaucoup moins intoxiqué. Car n’oublions quand même pas le côté toxique… Ce n’est pas de l’eau que l’on boit.
En 2016, j’ai découvert une nouvelle passion pour les vins bios, natures et biodynamiques. Je me dis que tant qu’à boire, aussi bien « bien » boire! Je n’ai jamais été une adepte des spiritueux et j’ai développé un goût pour le vin depuis déjà longtemps. J’ai d’ailleurs mis quelques-unes de mes découvertes sur cette page et j’y tiendrai à jour mon répertoire de coups de cœur. Rien d’officiel ni de prétentieux, je n’ai pas l’âme d’une sommelière. Mais dans mon désir de partager mes trouvailles se cache aussi une envie que tous prennent plus soin de leur santé. Les pesticides occupant une trop grande place dans la culture vinicole, je me ferai un plaisir de vous démontrer que le bio à sa place dans le vin.
Alors avant tout je vous invite vous aussi à tenter l’expérience de la sobriété. C’est le défi 28 jours sans alcool qui débute aujourd’hui (vous êtes chanceux moi c’était un mois de 31 jours) 😉 et je pense que tout le monde devrait tenter cette cure, ne serait-ce que pour se positionner face à sa propre consommation. On prend rarement le temps de se demander si notre relation est saine avec n’importe quel élément de notre vie. Que ce soit des gens, des aliments, des vins ou le stress, on peut, à tout moment, tomber dans l’abus, dans la relation utilitaire, dans le côté sombre…
L’alcool peut être festif mais aussi destructeur, synonyme de joie mais aussi de déchéance. Ça doit demeurer agréable et sporadique et non routinier ou source d’angoisse. Gardons toujours en tête que nous sommes responsable de notre consommation et que, malgré toutes les publicités d’Éduc’alcool, c’est à nous de juger à quel point on a une dépendance ou une relation malsaine. La privation permet parfois de mettre en lumière un rapport vicieux que l’on ne soupçonnait pas. Soyons vigilants, on ne peut qu’en sortir gagnant!
Photo : Unsplash | Monica Silva