Merci, les enseignants!

Roman Mager

C’est la Semaine des enseignantes et des enseignants qui se déroule en ce moment, comme à chaque année depuis 1994, la première semaine de février. On en parle peu en dehors des écoles et des comités de parents mais c’est une occasion de souligner leur engagement en éducation et leur contribution à la société québécoise. Cette année, le thème choisi est : Grâce à vous, je grandis, je réussis!

Je trouve cette thématique très porteuse car on a tendance à prendre pour acquis ces piliers de l’évolution des générations futures mais ce sont eux qui sont au cœur de ce que deviendra les futurs adultes. Chaque jour, par leur savoir-faire, les enseignantes et enseignants permettent aux jeunes d’apprendre, de grandir et de réussir. Et honnêtement, ça prend un dévouement sans nom et une réelle vocation pour le faire.

Ils doivent être passionnés pour arriver à transmettre la connaissance, écouter les besoins, aider à combattre les préjugés, accompagner tous les niveaux vers la réussite et garder le sourire, sans craquer. On parle d’un travail inestimable qui, dans le contexte des coupures et des bouleversements dans le domaine de l’éducation, exige une force de caractère et une persuasion sans faille.

Je me souviens de mon propre parcours scolaire, des perles que j’ai eu l’opportunité d’avoir sur ma route, des moments de grande générosité dont j’ai pu être témoin. Mon père a œuvré toute sa vie avec ferveur dans ce domaine parfois malmené. Et je me rappelle des débuts d‘année qui pouvaient être perturbants tant les besoins dépassaient les budgets.

Mais je me remémore aussi la complicité du corps professoral et de l’harmonie qui régnait dans l’école, dans mes yeux d’enfant. Je me sentais en sécurité et guidée dans ces lieux et je n’ai jamais eu l’impression qu’on prenait à la légère l’encadrement et l’accompagnement des jeunes en devenir.

Aujourd’hui, le contexte est plus difficile, les coupures ont fait mal et je sens une fatigue grandissante chez ces gens au cœur immense. Malgré leur dévouement, il se projette une amertume envers le gouvernement qui donne des miettes pour régler des problématiques graves. Et pourtant, rappelons-nous qu’on parle ici d’investir dans les générations futures. Quelle image leur donnons-nous du fameux vivre ensemble?

Je ne veux en rien faire une chronique politique mais je souhaite qu’on réfléchisse collectivement à ce qu’on veut offrir à nos jeunes, comme milieu de vie, comme ambiance, comme représentation de la vie en société. Parmi ces jeunes, il y a de futurs citoyens engagés, de futurs ministres, de futurs dirigeants d’entreprise. Si on veut qu’ils portent en eux les valeurs d’entraide, d’engagement social et de partage, il faudrait peut-être montrer l’exemple.

Offrir à nos jeunes des endroits propres et sécuritaires (sans moisissures, merci), des professeurs ayant la capacité de se concentrer à 100% sur leur tâche au lieu de palier à tous les manques, des programmes adaptés et enrichissants, des activités éducatrices diversifiées, des règles de vie prônant la santé et l’équilibre de vie, tout cela c’est s’enrichir collectivement.

Bien sûr, à l’adolescence, ils vont vouloir confronter, pester contre les règlements et tester nos limites mais devenus adultes, nous récolterons le fruit de nos efforts. Alors je vous pose la question : quel genre de récolte voulons-nous avoir? Celle d’années de vaches maigres et d’austérité ou celle, florissante, d’investissements bien adaptés et gérés de manière créative et humaine?

 

Photo : Unsplash | Roman Mager

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