La liberté

Jessica Polar

On a tous une conception bien personnelle de ce qu’est la liberté. Pour certaines personnes, ce sera un compte de banque bien rempli, pour d’autres, c’est d’avoir un toit sur la tête, et pour certains, c’est de se sentir bien tout simplement. Mais s’il y a une chose que la majorité des gens voit en commun dans ce sentiment, c’est d’être loin du stress.

Hier, je rencontrais mon entraîneure pour un suivi suite à ma course officielle. Depuis cet événement, je n’ai plus de programme, plus de marche à suivre, plus de plan. Et un léger vertige… Pas physique mais bien mental. Je me sens en déséquilibre car depuis plus de neuf mois, je suis à la lettre le programme conçu pour moi. J’adopte sans réfléchir les instructions, les durées et les vitesses mises dans des petites cases, sans trop broncher, sans trop regarder plus loin que la journée présente.

Et ce temps de pause me fait du bien mais m’effraie un peu aussi. La course fait maintenant partie de mon quotidien, de ma routine, de ma vie. C’est mon équilibre, mon échappatoire, ma soupape. C’est ce qui m’enracine et me libère de mes tracas, m’aide à réfléchir et à me détacher de ce qui n’est pas si important.

Et en discutant avec ma coach hier, j’ai compris qu’il n’y a pas de plan strict à l’horaire cet été. En fait, pour les prochains deux mois, j’y vais à mon rythme, selon mes envies, selon la température, selon l’endroit où je me trouve et les pistes à proximité. Je suis ambivalente devant ce vide puisqu’il m’offre une liberté euphorisante mais aussi un petit tournis. Celui de l’inconnu, celui de la crainte de perdre mes acquis, celui de l’insécurité latente qui me suit depuis mon jeune âge.

Mais je sais au fond de moi que j’ai maintenant les outils pour le gérer. Et j’ai réalisé à quel point la course, au-delà des bienfaits corporels, m’a apporté une nouvelle confiance en moi et en mes capacités, mentales et physiques. Une nouvelle liberté en fait… Et ça, ça me propulse, ça m’encourage et me motive à croire en moi et en mon aptitude à « gérer » mon entraînement estival.

Autre source de motivation dans ma vie : je rencontre plein de gens qui changent de carrière ou qui se lancent dans le démarrage de leur entreprise et désirent me faire part de leur projet. Je suis toujours très touchée par ce partage et cette confiance que l’on m’accorde car je sais à quel point ce peut être intimidant de dévoiler son bébé. Et c’est extrêmement stimulant d’accueillir le projet d’entreprise des autres, de ressentir cette belle énergie qui s’en dégage, de voir les yeux qui brillent et le sourire révélateur d’une source profonde de bien-être.

J’adore participer à ces échanges nourrissants car je crois qu’on doit collaborer du mieux de notre être à faire évoluer notre société et pour moi les entrepreneurs sont une des sources les plus florissantes de cette évolution. Sans nouveau projet, la société stagne, rien ne bouge. Le mouvement, c’est la vie, c’est ce qui améliore le monde. Et donner de mon temps dans ce type de circonstance est un réel plaisir et un honneur.

J’ai toujours été ce genre de personne qui donne beaucoup, malgré parfois des abus. Mais jamais je ne cesserai de le faire pour quelques mauvaises personnes dans le lot. Je compense avec les gentils pour effacer de ma tête les méchants. C’est drôle à dire mais c’est ainsi… De toute façon, j’ai pour mon dire que ce sont ceux qui abusent qui perdent le plus en affadissant leur âme.

Je terminerai sur cette phrase que j’ai toujours bien aimé et qui, à mes yeux, a un fort lien avec ce que c’est que la liberté, au plan humain :

On s’enrichit de ce que l’on donne, on s’appauvrit de ce que l’on prend (Werber)

Photo : Unsplash | Jessica Polar

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