On est vendredi, c’est froid et pluvieux, et pourtant, j’ai le cœur léger. Peut-être parce que le chalet est réservé pour mes vacances et que je compte les jours d’ici là, peut-être parce que je savoure le fait d’être en santé et dans une situation favorable, peut-être parce que j’aime mes amis et mon entourage, peut-être tout simplement parce que j’ai appris à apprécier ce que j’ai et à cesser de toujours vouloir plus. Ou peut-être pour tout cela, et bien plus encore…
Je me souviens d’une certaine période de ma vie où tout me semblait plus compliqué, où chaque étape, chaque journée m’apparaissait plus lourde et exigeante. Quand je repense à cette phase, je réalise à quel point c’était nécessaire pour, aujourd’hui, comprendre la valeur de ce que j’ai et estimer chaque journée. Pas estimer dans le sens d’évaluer, estimer dans le sens d’estime, appréciation, de valorisation. ?
Valoriser les gens, les choses, les sentiments, ce n’est pas toujours évident et je constate que beaucoup de gestionnaires dans les entreprises ont tendance à communiquer quand ça va mal plus que quand ça va bien. Tout comme, dans des familles, certaines personnes vont parfois mettre en lumière les défauts plus que les qualités. Et pourtant, on a tous entendu parler du renforcement positif au moins une fois dans notre vie.
Pratiquer cette façon de célébrer le beau et le bon, ça demande parfois un effort, ça exige de mettre de côté tout ce qui nous tracasse pour garder notre focus sur l’élément positif. Dans le chaos, dans la frénésie, dans le mouvement constant, ça demande parfois beaucoup de ténacité mais l’effet est toujours valable.
Et je crois que dans notre propre vie, avec soi-même, on devrait adopter plus cette approche. Quand on se sent moche, quand on fait quelque chose dont on n’est pas fier, quand on a l’impression que tout va mal, rappelons-nous ce qui est bien chez-nous, ce que nous avons accompli, réussi, gravi… On a tous nos victoires et nos bons coups et il ne faut surtout pas attendre que les autres les souligne pour les apprécier.
Il m’est arrivé de vivre dans le regard des autres, d’attendre une marque de reconnaissance ou d’appréciation et je me souviens que lorsque ça n’arrivait pas, ça me peinait. Puis, avec les années, j’ai compris que c’était malsain que de laisser le jugement des autres forger notre estime personnelle. Parce que personne ne sait par où on est passé, personne ne connaît notre parcours aussi bien que nous-même. Et cette route, ce trajet, ça a laissé des traces sur notre personnalité et notre vision de la vie.
Alors, cette pluie ce matin, je l’apprécie car elle arrose mon jardin, elle nourrit la terre et la nature que j’adore. Je suis contente qu’on soit vendredi car j’ai eu une grosse semaine et j’ai un examen de français pour l’université demain matin (et j’ai hâte que ce soit chose du passé). Je suis heureuse car c’est l’été et que je pourrai me baigner dans un lac bientôt, faire du kayak et aller courir dans des sentiers. J’ai découvert plein de bonne musique à écouter ces derniers temps et j’adore me surprendre moi-même avec des choix éclectiques.
Quand on creuse un peu, on peut toujours trouver des sources de joies et de plaisirs, sans que ce soit de grands éclats, sans que ce soit flamboyant. Il faut savoir, je crois, apprécier les petites choses de la vie, les victoires modestes autant que les moments doux. Car à trop vouloir les feux d’artifice, on oublie le bonheur des feux de camp…
Photo : Unsplash | Tim Wright