Comme plusieurs d’entre vous le savent, j’ai débuté un nouveau mandat récemment et comme à chaque fois, je suis toujours agréablement surprise de rencontrer des nouveaux collègues, de saisir leur vision, leur parcours. J’aime beaucoup découvrir de nouvelles personnalités et constater la beauté humaine, à l’intérieur de chacun. Personne n’est parfait mais c’est l’œuvre complète qui importe, pas les petits défauts.
Je repense à certaines personnes que j’ai rencontrées et qui n’étaient pas connectées, qui vivaient comme au-dessus de leurs affaires et avec qui je n’avais aucune affinité. Mais aussi à d’autres qui sont restées dans ma vie même après la fin de mon mandat et qui me ressemblent dans la façon de penser ou de vivre. Je crois que c’est un des avantages le moins exposé dans la vie d’un consultant, d’avoir l’opportunité de faire de nouvelles rencontres si souvent.
Comme quand on était à l’école et que chaque année scolaire offrait son lot de belles amitiés nouvelles, je démarre de nouvelles aventures professionnelles avec une ouverture et un accueil qui grandit d’année en année. Je crois que j’aime profondément l’humain et que ça transparait dans ma façon d’aborder les gens.
Un collègue de mon nouveau mandat est ce type d’homme très galant qui ouvre toujours la porte, offre son aide, est généreux de nature. Hier, je me faisais la réflexion qu’il s’en fait peu et que quand on voit cela, ça nous surprend alors qu’avant c’était monnaie courante. Je trouve cette attitude très respectueuse car ce n’est pas fait dans un but d’obtenir quoi que ce soit, on sent que c’est purement naturel et altruiste.
J’ai aussi connu des gens avec qui je partageais des intérêts culinaires et on se faisait un plaisir fou de partager nos lunchs et nos recettes. Ou des collègues avec qui on pouvait passer des heures à discuter de récentes découvertes musicales. Mes horizons s’ouvrent ainsi à de nouvelles choses et j’apprécie grandement ce privilège.
On me demande parfois si je ne suis pas fatiguée de me promener, de changer constamment de ruche mais c’est justement cette obligation à m’adapter continuellement qui me nourrit et me permet de garder mon esprit vif et allumé. Quand, au bout de plusieurs mois, je sens que je stagne, que je n’ai plus la même énergie, que je n’apporte plus mon maximum, je sais que je quitterai bientôt ce nid pour voguer vers de nouvelles opportunités. C’est ainsi et maintenant j’accepte mon style, mon statut, mon rythme.
Comme on dit, ça prend toute sorte de monde pour faire un monde et j’adore pouvoir explorer ainsi. Il y a des gens qui parcourent le monde en voilier, qui sautent dans le premier avion à la moindre occasion. Moi je découvre des nouvelles équipes, des nouveaux projets et ça me motive. Je n’ai plus de stress à savoir si je serai à la hauteur ou si les gens m’apprécieront. J’ai compris qu’en étant moi-même et en offrant mon expertise, je saurai que j’ai fait de mon mieux. Et, dans les rares cas où ça n’a pas fonctionné, c’était plus un mauvais « fit » qu’une question de compétence. Être sur la mauvaise chaise, ça peut arriver et ce n’est pas grave. Il n’y a pas de vie en jeu alors dans ce temps-là, je suis honnête et je me retire, élégamment.
Savoir trouver sa place, comprendre qui on est et ce qui nous convient, ça fait toute la différence dans la vie. Ça m’a pris des années à comprendre cela et je sais que mon style de vie ne correspond pas à tout le monde. Mais comme je dis toujours : si on était tous pareil, ce serait d’un ennui mortel. C’est l’effet de surprise qui est intéressant, le fait de se voir confronter à l’inattendu, l’étrange ou simplement l’inconnu qui permet d’avancer, d’aimer, de choisir et d’évoluer. Et c’est ça, la beauté de la vie!
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