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Notre algorithme de vie

Lee Campbell

Ces temps-ci, quand je regarde mon fil Facebook ou les découvertes proposées par Spotify, j’étouffe un peu. On dirait que je tourne en rond dans un bocal, incapable de voir ce qu’il y a à l’extérieur. Car à force de liker et d’ajouter des albums ou chansons à mes playlists, j’ai fini par spécifier mon style et les plateformes web me bombardent de ressemblances et de « vous aimerez surement »… Mais vous êtes qui vous pour me proposer des trucs? Vous n’êtes pas mon ami? Vous ne percevez pas mes émotions?

Avant, quand je voulais de la nouvelle musique, j’allais chez Archambault ou à l’Échange pendant des heures et j’explorais le monde musical. Ensuite, j’ai rencontré des mélomanes qui aimaient les mêmes styles que moi et me refilaient des suggestions. Mais tout ça demandait du temps et de la présence, de l’accompagnement humain.

Aujourd’hui, ce sont des machines ou des codes qui me proposent des nouveautés mais il manque cette petite étincelle, cette passion. C’est froid en ti-pépère des algorithmes! Je visite bien quelques sites de critiques musicales ou de nouvelles plus nichées mais ça reste un écran…

Heureusement, j’ai encore le plaisir de bouquiner, d’aller à la librairie physique ou virtuelle pour zieuter ce qui s’est publié de nouveau dans mes styles de prédilection. Je pourrais bien sûr m’abonner à un club de lecture mais l’engagement me paraît inadapté à mon rythme de vie. Je préfère la spontanéité disons…

J’ai beaucoup de difficulté à prendre du temps pour découvrir de nouveaux horizons dans tous les domaines qui m’intéressent. J’ai besoin de bouger, de lire, d’écrire, d’étudier et bien entendu du travailler alors avec seulement 24 heures dans une journée, je finis par repousser cette exploration. Pourtant, chaque nouvelle découverte me procure un bien fou et comme j’écoute pratiquement toujours de la musique, j’use ma collection assez rapidement. Mais pour moi, la musique, ça me définit, ça exprime comment je me sens, ça me permet d’exulter mes émotions, de me changer les idées, de me sentir mieux… C’est devenu thérapeutique avec le temps.

Mais pour élargir mes horizons et défoncer les frontières informatiques dans lesquelles je suis coincée, je dois prendre le temps d’ajouter à mon monde musical de nouveaux choix, pour brasser la cage de ce foutu algorithme qui me restreint. Vous me direz que je pourrais toujours retourner en magasin et jaser avec un conseiller mais je me sens moins connecter quand c’est un jeune homme de 22 ans ?

Bref, tout ça pour dire que je constate que je dois reprendre le contrôle de cette portion de ma vie et ne pas me laisser guider que par la logique numérique. I got the power! Désolée pour les plus jeunes, cette référence musicale ne vous dira absolument rien mais utilisez Youtube et vous comprendrez…

S’il y a un domaine dans lequel j’ai gardé une relation avec un conseiller, c’est dans le vin. J’ai la chance d’avoir un mentor merveilleux à ma succursale et il a compris mes goûts et les différentes saveurs qui collent à mon palais. Véritable passion pour moi, le spectre vinicole est un plaisir qui commence dès l’achat, dès la description qu’on m’en fait. Je peux imaginer les effluves sans avoir ouvert la bouteille encore.

Je crois qu’il est important d’avoir dans sa vie des sources de plaisir, comme la musique, la nourriture, le sport ou n’importe quoi qui nous procure du bonheur et qui se pratique de manière saine. Au-delà du travail, on doit avoir nos zones de ressourcement qui nous permettent de nous exprimer et développer les autres aspects de notre personnalité. C’est ainsi, je crois, qu’on exploite notre potentiel et qu’on se nourrit l’âme et l’esprit.

 

Photo : Unsplash | Lee Campbell

Chronique vacancière

Maxime Lelièvre

De retour du chalet, où j’ai passé de merveilleuses vacances, reposantes, où j’ai pu décrocher et me déposer. La vue du lac, l’air pur de la campagne et le vent dans les arbres m’ont apaisée et ressourcée. Heureusement, j’habite dans une ville assez paisible pour ne pas gâcher trop rapidement l’effet salvateur d’une petite pause.

Le vieux matou est de retour à la maison après s’être fait gentiment gardé par nulle autre que la vétérinaire. On se retrouve, on reprend là où on avait laissé notre vie. C’est du pur bonheur et je rêve déjà aux prochaines vacances.

Je suis toujours comme ça : quand je décroche réellement et que je trouve un petit coin de paradis, je me projette toujours dans le futur, possédant les lieux et ayant donc accès à cette source de bonheur infini. Certains me diront que c’est beaucoup plus de trouble de posséder une résidence secondaire que de louer à l’occasion mais je ne suis toujours pas parvenue à supprimer cette idée de mon esprit.

Savoir s’arrêter est un art que tous ne maîtrisent pas. J’ai eu un ex qui devait absolument quitter la maison pour pouvoir relaxer et qui, même en vacances, ne cessait de brasser des idées, de regarder ses courriels ou de réfléchir. Moi, j’ai la chance d’avoir un cerveau qui comprend vite que vacances signifie lenteur pour moi. Je flâne, je prends mon temps et je contemple : ça résume bien mon rythme vacancier.

Comme vous avez pu le constater, même mon blogue était en pause estivale. Ce n’est pas que je n’avais pas envie d’écrire mais plutôt que je ne voulais pas être exposée aux nouvelles et aux sujets d’actualités en ouvrant mon ordi. C’est à peine si j’ai regardé Facebook, non sans avoir partagé 2-3 photos du lieu de mon plaisir.

Aujourd’hui, on est sollicité en permanence, on emmagasine de l’information inutile mais on ne prend plus le temps de vivre le moment présent. L’essentiel nous échappe au profit de la quantité de sujets inutiles qui pullulent et gravitent autour de nous. On prend peu le temps d’entrer en contact avec les autres, favorisant la masse virtuelle au vrai échange.

Mais je crois qu’un point important est d’en avoir conscience et de savoir, par moment, s’arrêter et savourer la vie, qui se déroule, ici et maintenant. Je peux vous dire que de faire ce genre d’exercice en plein milieu d’un lac en kayak ou bien blotti dans un spa en regardant le ciel, c’est parfaitement relaxant et vivifiant.

J’ai lu beaucoup aussi pendant ce moment d’arrêt, me laissant porter par les histoires humoristiques et touchantes de François Morency et sa famille, que je vous décrirai plus en détail dans un futur billet. J’ai aussi pris conscience de mon rapport avec les autres grâce au livre très sincère et personnel de Jean-Pier Gravel, Moments (extra)ordinaires. Il y raconte sa quête de vérité en étalant ses rencontres au fil de jours et des kilomètres parcourus dans notre belle province, afin de poser LA question : quel est le moment le plus précieux de votre existence? Encore là, je prendrai le temps de vous raconter ma lecture de manière plus approfondie sous peu.

Je n’avais pas envie de roman ou de biographie. J’avais envie de me divertir mais d’y faire participer mon cœur plus que ma tête. Et j’avoue que c’est réussi : ces deux ouvrages m’ont charmée et ravie et je sais que c’est le genre de bouquin que je relirai à quelques reprises.

Alors rien de bien nouveau sous le soleil (ou les nuages) mais j’avais envie de vous saluer, de vous faire un petit signe pour vous montrer que je suis encore en vie et que ce bonheur vécu transpirera dans mes prochains écrits, j’en suis certaine. J’ai autant de lectures que de recettes et de bons vins savourés à vous partager. Alors, en quelque sorte, vous pourrez vous aussi bénéficier de mes vacances. N’est-ce pas beau la vie? ?

 

Photo : Unsplash | Maxime Lelièvre