S’autoriser le bonheur

Annie Spratt

Hier, ma bonne amie Catherine a relayé un billet de blogue sur Facebook et, malgré que la qualité rédactionnelle de ce texte ne soit pas à son maximum, j’ai tout de suite senti une affinité avec l’auteur et ses propos. Si vous me lisez régulièrement, vous connaissez mon besoin d’authenticité et de respect et ce texte parle exactement du fait d’être soi-même et de cesser de « jouer une game ». J’en ai d’ailleurs parlé récemment sur mon propre blogue, particulièrement par rapport aux ridicules croyances qui mènent parfois les relations.

L’auteur en fait état et, malgré le côté cru et sans filtre presque exagéré, il faut admettre qu’il met le doigt sur un phénomène assez présent dans notre société. Pourquoi faut-il que les gens n’agissent pas selon leurs envies, leurs émotions et leur instinct? Pourquoi, quand quelqu’un nous plait, ne peut-on pas simplement vivre de beaux moments, sans penser au lendemain, ni tenter de manipuler l’image qu’on projette. À trop vouloir contrôler ce que l’autre pensera de nous, on finit par simplement passer à côté de la vraie vie.

Être honnête et dire ce qu’on pense réellement, il me semble que c’est quelque chose qu’on nous enseigne à l’école. Mais quand il s’agit de relation, il faudrait qu’on fasse autrement? Ne pas montrer à l’autre qu’il ou elle nous fait triper, nous fait de l’effet, allume quelque chose en nous, fait ressortir la joie en nous? Pourquoi donc ce masque de « tough », de personne au-dessus de ses affaires, de « moi je n’ai pas besoin des autres »?

L’être humain, à la base, est un être de relation. On est fait pour jaser aux autres, avoir du fun et découvrir d’autres humains. Si on n’ose pas avouer que quelqu’un nous plait, il me semble qu’il y a quelque chose de malsain qui est entretenu. On est en 2017, on accepte mieux toutes les orientations sexuelles, les choix de vie, les différences… Mais, pour quelque chose d’aussi de base que « toi et moi, ça clique », on ne peut pas le vivre tout simplement? Il faut passer les 12 étapes du jeu avant de se dire « tsé quoi, je suis bien avec toi »?

Il est plus facile de magasiner quelqu’un sur internet que de s’acheter des vêtements aujourd’hui alors si au moindre petit défaut ou faux pas (ou encore si ça semble trop beau), on passe au suivant, on risque de rester seul longtemps. Et quand je dis seul, je ne sous-entends pas qu’il faut être en couple (autre sujet traité maintes fois ici) mais je parle de solitude morale. Si on ne se permet pas de connecter avec quiconque de peur de montrer sa vulnérabilité, on va avoir une vie triste en chien!

Qu’y a-t-il de plus beau que de rencontrer une nouvelle personne et de sentir qu’il y a quelque chose qui nous relie? Une étincelle, une alliance, peu importe de quel ordre. C’est magique de sentir que l’autre vibre sur la même fréquence que nous. Je ne comprends donc pas que des gens, qui sentent cela, décident de jouer la game du « je ne lui dirai pas tout de suite, je vais attendre sinon elle va penser ceci ou cela ». Vivons, bordel! That’s it!

On s’en fout des apparences, des petits travers et des opinions des autres… Allons en profondeur, découvrons les gens, laissons-nous la chance de vivre nos émotions, nos rêves, nos joies et nos peines, parce que la vraie vie c’est ça. Ce n’est pas une liste, ce n’est pas un chemin tracé, un parcours prédéfini. Des fois, c’est dans un moment aussi banal qu’en allant mettre de l’essence qu’on croise un regard et qu’on sent que quelque chose se passe. Mais pour ça, il faut lever les yeux et être ouvert.

À force de trop jouer une game, on finit par ne plus savoir ressentir, ne plus savoir qui on est et surtout, ne plus aimer. Et s’il y a bien une chose que rien ni personne ne pourra nous enlever, c’est notre capacité d’aimer. D’aimer la vie, d’aimer les gens, d’aimer les émotions, d’aimer les surprises… Se laisser surprendre par la vie et accueillir à bras ouverts ce qu’elle a à nous offrir, c’est la meilleure façon d’être authentique. Et c’est en l’étant qu’on rencontre des gens comme nous et qu’on se permet de vivre des choses extraordinaires…

 

Photo : Unsplash | Annie Spratt

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