Les liens qui nous unissent

Arthur Poulin

Dernièrement, j’ai eu une énième discussion avec une amie concernant le fait qu’on nous impose des modèles dans la société et que, malheureusement, on n’est pas toujours confortable dans ces moules limités et restrictifs. Quand on pense aux nombreux films où les histoires d’amour classiques semblent toujours être conçues de la même façon, on n’a pas à chercher bien loin pour savoir pourquoi les gens tentent d’y correspondre.

Mais, dans les livres comme à la télé, on nous montre souvent des relations de dépendance, des relations fusionnelles, des nids d’amour étouffants et intenses qui, dans la vraie vie, ne durent pas très longtemps. Exiger de quelqu’un de combler le vide qui vous habite risque de vous mener directement dans votre sofa, dans quelques mois, avec un pot de crème glacée et une tonne de mouchoirs…

J’ai toujours cru, qu’à la base, on doit être profondément bien avec soi-même pour pouvoir avoir des relations saines. Et ça s’applique, je crois, autant pour l’amitié que pour l’amour. Mais j’ai tendance à penser qu’il faut aussi être réaliste et comprendre qu’il n’y a peut-être pas une seule personne qui peut nous combler. Je ne prône pas ici la polygamie (quoi que je sois la dernière personne qui la dénonce si c’est fait dans le respect et donc bidirectionnel) mais je parle de diversifier ses relations. Relations dans le sens de liens entre humains, qu’on parle d’amitié, de connaissances, de partenaires d’activités ou peu importe…

Je le dis souvent mais moi, j’aime la diversité et la nouveauté et ces dernières années, j’ai rencontré des personnes merveilleuses dans plusieurs sphères de ma vie. Que ce soit dans le sport, au niveau professionnel, amical, sexuel, littéraire, et même virtuel, j’ai ouvert mon esprit et j’ai pu accueillir dans ma vie des gens qui viennent combler différents besoins. Si j’avais laissé mon esprit dans le moule classique, j’aurais peut-être tenté de trouver une seule personne pour nourrir toutes les facettes de ma personne et j’aurais sans aucun doute été déçue.

J’évolue, grâce à ma soif d’apprendre et de vivre, et si je tente de me restreindre et de rester dans les mêmes eaux, ça ne me permet pas de poursuivre ma progression. J’aurais l’impression de stagner et de m’éteindre. Beaucoup de mes ami(e)s proches me connaissent bien et me ressemblent, donc même si on n’avance pas toujours dans la même direction, on finit toujours par se retrouver. Ça, pour moi, c’est de l’amitié pure.

Mais on me parle souvent qu’un jour, je trouverai LA bonne personne pour moi, LE grand Amour, celui qui viendra me chavirer et transformer ma vision des choses… À cela, je réponds rarement mais au fond de moi, je préfère ne pas avoir d’attentes pour éviter d’être déçue. Imaginez la pression sur une nouvelle flamme si je devais garder cet espoir en moi? Je trouverais cela injuste, tout comme si on exigeait de moi d’être cette source de bonheur éternel. Je préfère le réalisme à l’idéalisme dans ce genre de situation…

Et, y a-t-il réellement UNE seule personne? N’y a-t-il pas DES sources différentes de bonheur, des connexions à divers niveaux qui nourrissent des portions distinctes de notre personne? Est-ce que je ne peux pas trouver ce qui enrichit ma vie dans plusieurs relations, comme on ne met pas tous ses œufs dans le même panier au niveau financier? Quand je pense aux modèles présentés comme des idéaux, je réalise que je ne cadre pas avec cela. Mais depuis un certain temps, je l’assume et je l’accepte totalement et humblement.

Chacun a le droit de vivre sa vie comme il l’entend et plus que jamais je mesure la chance que j’ai de vivre dans un pays où je peux m’affirmer et vivre sans craindre de représailles. Et, à en lire vos commentaires, on est plus nombreux qu’on le croit à briser les standards. Je crois que cela vient avec une certaine responsabilité toutefois, celle de respecter son prochain, celle d’ouvrir son esprit à la tolérance la plus totale et surtout, celle d’oser être soi et d’être heureux ainsi.

 

Photo : Unsplash | Arthur Poulin

Related Posts

Todd Diemer Mon pays, c’est l’hiver 12 décembre 2017
Lee Campbell Notre algorithme de vie 10 juillet 2017