Le pouvoir d’être bien

Anthony Ginsbrook

Je vous racontais lundi ma merveilleuse expérience de retraite de yoga à Mont-Tremblant. Durant ce séjour inoubliable, j’ai eu la chance d’assister à une conférence de Julien Remo sur la pleine conscience. Loin d’être un gourou, cet homme a une façon très imagée et claire de partager ses connaissances et apprentissages. À la base, j’ai parfois de la difficulté à adhérer à des concepts trop ésotériques mais j’avoue qu’il a su trouver la façon de nous présenter son sujet afin qu’on puisse comprendre aisément.

La pleine conscience peut être un thème ardu et complexe et en une heure, il est difficile de s’y attaquer. Mais quand on va à l’essentiel et qu’on use d’exemples et de cas concrets, ça devient très intéressant! C’est armé de son sourire et de sa voix détendue que Julien nous a entretenu de ce que c’est que cette pleine conscience. Je n’entrerai pas dans les détails et je vous invite à visiter son site ou sa page Facebook si vous désirez en savoir plus.

Ce que j’avais envie de partager, c’est un concept très simple qu’il applique et qu’il nous a invité à intégrer dans nos propres vies. Celui de nous foutre la paix… En effet, on essaie tellement de s’améliorer, on s’observe, se critique, se juge, on prend les choses au sérieux, on veut tellement que tout soit parfait. Mais au fond, qu’est-ce qui est important? Qu’est-ce qui vaut la peine qu’on s’énerve autant? Qu’est-ce qu’on est réellement dans ce monde, dans l’univers?

Souvent, on se laisse tellement envahir par nos sensations qu’on perd le contact avec la réalité, la vraie. On oublie qu’au fond, ce n’est pas si grave d’être en retard, ce n’est pas catastrophique d’être dans le trafic, ce n’est pas la fin du monde de ne pas avoir envie d’aller à un souper ou une activité. C’est un tout petit moment dans toute une vie. C’est un grain de sable dans une mer…

Relativiser, c’est un outil très puissant pour s’aider à être moins préoccupé, stressé, émotif et surtout, angoissé. Je ne parle pas de relativiser dans le sens de se comparer aux autres, attention. Je parle de relativiser sous la forme d’un recul, d’une prise de conscience de manière détachée de la réelle situation. Ce moment ou cette personne qui nous fait grimper dans les rideaux, qui vient chercher nos émotions au fond de notre ventre… Est-ce que c’est vraiment si crucial dans notre vie?

Est-ce que notre vie est en danger? Est-ce que ça a un réel impact sur notre parcours? Est-ce que dans un an je vais encore m’en souvenir et ça aura encore une influence sur ma vie? Non? Alors ce n’est pas si important et ça ne mérite pas que j’y consacre autant d’énergie…

Cette personne qui me dérange autant, est-elle, premièrement, centrale dans ma vie? Est-ce que je la connais, même? Est-ce que je connais son parcours et les raisons de son emportement? On n’a aucune idée du chemin que les gens ont fait et ce qui les a affectés dans leur journée avant de nous déverser leur fiel. Alors parfois, même si on se sent agressé ou perturbé, on a la capacité de se détacher et de se protéger.

Rien n’est si grave dans la vie quand on prend le temps de mettre de la distance entre ce que nous sommes vraiment et ce qui nous arrive. Nous ne sommes pas nos pensées ni nos sensations. Nous sommes une âme qui voyage grâce à un véhicule, le corps, et qui peut ressentir des choses. Mais ni notre corps ni nos émotions ne nous définissent réellement.

Se détacher de tout ça, de nos tracasseries, nos vieilles rengaines, ça permet de regarder à l’intérieur de soi et de se connecter. De cesser de se laisser brouiller par des futilités et de mettre notre énergie là où ça compte. Ruminer et bougonner, ça ne mène jamais bien loin alors que sourire et respirer, ça fait tant de bien. Et oui, on a le choix, oui on peut décider de ce qui occupe nos pensées et ce à quoi on emploie notre temps. Nous ne sommes pas des victimes de la vie, on a le plein pouvoir, il suffit de décider de le reprendre si on l’a perdu…

 

Photo : Unsplash | Anthony Ginsbrook