Prendre du recul

Nic Low

Dernièrement, quelqu’un m’a fait remarquer que je parlais beaucoup de changement sur mon blogue. Et après réflexion, j’ai pu constater que c’est vraiment présent dans mon discours. Étrangement, ce n’est pas directement dans ma vie que le changement s’opère mais plutôt en périphérie, dans mon entourage. Mes amis se séparent, déménagent, changent d’emploi, de ville, de pays… Et, je suis agréablement surprise de constater que, comparativement à avant où ce mouvement intense m’aurait déstabilisé, je suis très ouverte et même heureuse de tout cela. J’embrasse le changement comme on dit…

Bien entendu, je ne me réjouis pas des séparations, on s’entend, quoi que parfois c’est nécessaire et mieux ainsi. Mais de voir que ces gens ont la capacité de faire bouger les choses, de faire un pas en avant au lieu de stagner, ça m’enchante toujours car j’ai l’impression qu’ils font la bonne chose. Combien de fois ai-je entendu des gens se plaindre de leur situation sans jamais lever le petit doigt pour s’aider? Je ne les compte plus et j’avoue que ça m’exaspère un peu alors quand des gens plongent dans le vide, je ne peux que les féliciter et être présente pour écouter leurs craintes, leurs tergiversations et leurs doutes.

« Il faut avoir le courage de changer ce qui peut être changé, la sérénité d’accepter ce qui ne peut pas l’être et la sagesse d’en voir la différence. » Marc Aurèle

Ça prend du courage pour bouger, le confort est si facile à choisir… Mais pour être capable de mettre en branle ce changement, il faut parfois s’arrêter, prendre du recul, se changer les idées, voir autre chose, se détacher un peu de notre quotidien pour calmer le torrent intérieur et s’enraciner. Quand on réussit à s’extraire de notre routine, bien souvent, on constate plus rationnellement la situation et on se sent plus apte à agir, à accepter.

C’est un exercice que je m’impose régulièrement et que je suggère fréquemment quand quelqu’un me parle d’un dilemme, d’un malaise dans une situation, d’une panique ou d’une angoisse. Car, on va se le dire, on en vit tous des moments comme ceux-là alors à la base, déjà, d’accepter que ça arrive dans la vie, c’est un bon pas en soi. Ensuite, il faut tenter de ne pas se laisser submerger par ses émotions, ne pas « être » l’anxiété, comprendre qu’elle est là mais qu’on n’est pas obligé de la laisser nous envahir. Respirer profondément est une étape cruciale de ce processus…

Si on reste « collé » sur le problème ou la source de stress, il y a de fortes chances qu’on n’arrive pas à sortir de là et qu’on se sente dans une impasse, un cul-de-sac. Sortir marcher, aller prendre un verre ou un café avec un(e) ami(e), faire du sport, lire, bref, faire n’importe quoi qui nous éloigne et met une distance entre nous et cette source d’angoisse. Parfois, ça prend plus, comme des vacances ou une fin de semaine à l’extérieur. Mais peu importe, les bénéfices seront là, c’est certain.

Le sport peut être particulièrement utile quand notre situation génère beaucoup d’émotions qu’on désire évacuer. Car, c’est bien beau s’éloigner, mais il faut quand même accueillir ces émotions et les écouter. Quand on les reconnaît, il arrive qu’on comprenne que finalement, on réagit en fonction d’une blessure passée, d’une souffrance qui refait surface, d’un mal qui n’a pas été traité par le passé… Et une fois cette étape franchie, tout peut devenir beaucoup plus clair dans notre esprit. Trouvez votre soupape, elle sera votre alliée dans tout moment difficile.

Prendre du recul, accepter ce qui est et décider ensuite de la façon dont on a envie de gérer le tout, c’est un processus sain qui nous évite d’accumuler un amas de tourments qui viendront polluer notre vie. On a tous nos déclencheurs, nos zones sensibles, notre vulnérabilité et personne n’est épargné, on a juste des carapaces différentes. Avec ces outils, on est en mesure de faire face à pas mal toutes les situations. L’aide extérieure est toujours une bonne idée mais s’outiller au quotidien demeure une grande source de fierté et d’estime de soi. C’est ainsi qu’on arrive à atteindre une autonomie affective qui nous permet d’accueillir, dans notre vie, l’amour, l’amitié et le bonheur au quotidien…

 

Photo : Unsplash | Nic Low

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