Posts published on "novembre 2017" — Page 5

Sois belle mais surtout, ne fais pas de vague…

Greg Raines

Combien de fois ai-je ressenti, de la part de collègues, de patrons ou de connaissances cette attitude misogyne qui consiste à mettre une femme de côté ou à lui assigner un rôle moindre, ingrat ou sexiste ? Des centaines… En fait, je n’avais pas tant porté attention à cela puisque c’est tellement inscrit dans la société qu’on finit, parfois, même en tant que femme, par le banaliser. Je ne dirais pas l’accepter car il y a des limites à l’innocence quand même. Mais garder le silence alors qu’on bouille intérieurement, je suis convaincue que toutes les femmes qui liront ce billet sauront pertinemment de quoi je parle.

De la blague de mauvais goût en passant par une assignation de projet en fonction du sexe de la personne, j’en ai vu, et vous aussi, de toutes les couleurs. J’ai aussi souvent entendu des commentaires du genre : on ne lui donnera pas tel truc, elle va surement partir en congé de maternité sous peu… Ou même de voir des gestionnaires me demander, en entrevue, en toute illégalité, si je prévoyais avoir des enfants dans les prochaines années.

Ceci est sans compter les demandes concernant la tenue vestimentaire, incluant les talons hauts, pour régler un dossier (lire ici, faire baver un client car on sait que l’entreprise a failli à son devoir et la pilule sera moins dure à faire passer s’il y a une « pitoune » dans la place). Ou de me faire carrément dire par un recruteur que si je veux le mandat facilement, en mettant un décolleté plongeant, c’est dans la poche (désolée pour le jeu de mots).

Bref, en tant que femme, on en voit de toute sorte, sans grande subtilité et bien souvent, sans même que la personne en question ne réalise que c’est malsain et dégradant. Mais, au-delà des mots, il y a aussi l’attitude. Sentir que la femme dans la salle dérange car on ne peut pas faire de blagues salaces, avoir l’impression qu’on nous prend pour une conne, ressentir une jalousie car on croit que notre succès est dû à notre paire de seins, c’est extrêmement frustrant.

Quand une femme hausse le ton, on la traite encore d’hystérique alors que du côté masculin, ça passe pour une force de caractère. Il sait se faire respecter, dit-on ! Alors que la femme se fait dire de se calmer… Et celle qui me dérange particulièrement est de me faire dire, parce que j’ai de la drive, que j’ai un fort côté masculin. Comme si l’audace et la capacité d’argumenter étaient systématiquement réservées au niveau de testostérone.

Ne pas faire de vague, rester dans l’ombre pour supporter nos collègues mâles et les regarder ramasser les lauriers de notre travail acharné, c’est vraiment ça que vous jugez être équitable ? Il me semble qu’il est clair que les femmes apportent à la société autant de bénéfices que leurs pendants masculins. Mais, ça m’attriste de devoir le dire encore, malheureusement, ce n’est pas assumé ni défendu par tous.

Alors mesdames, et messieurs, quand vous ressentez une inégalité, constatez un comportement inadéquat ou vivez une situation dérangeante, de grâce, dénoncez, affirmez-vous et soutenez ceux et celles qui en sont victimes. C’est à force de marteler le message et de s’unir contre les injustices qu’on finit par faire changer les choses. Pas en attendant que le train passe… Peu importe votre rôle, votre occupation, vous méritez votre place autant que tout le monde.

Chaque personne apporte de la valeur dans la société, comme une pièce de domino. Quand on en retire, le jeu ne tient plus, n’a plus la même force, la même pertinence. Tout le monde est en droit de se faire respecter et c’est de notre responsabilité de s’en assurer, tous ensemble.

 

Photo : Unsplash | Greg Raines

Je t’aime, novembre!

Alisa Anton

Avec toutes les mauvaises nouvelles qui tombent les unes après les autres, les scandales, la corruption, les abus de pouvoir et les agressions, ce n’est pas toujours facile de garder le sourire et le cœur léger. Surtout quand le fameux mois de novembre frappe à nos portes, avec sa grisaille, son teint pâle, ses arbres nus et les terrains en attente d’une couche blanche. Ce mois est toujours comme un entre-deux, un temps mort pour se préparer à l’hiver.

Mais, malgré l’aversion de la majorité des gens pour cet avant-dernier mois de l’année, qui annonce immanquablement la course folle aux cadeaux, pour ma part, je l’affectionne particulièrement. C’est toujours le moment où je me remets à la lecture, où je n’ai aucun sentiment de culpabilité à rester emmitouflée dans ma maison, entourée de chandelles, un bon petit mijoté propageant ses effluves pendant que je fais du ménage dans mes vêtements ou que je détermine la thématique de mes décorations de Noël.

J’aime cette lenteur et ce plaisir de retrouver ma maison étant donné que je passe la majorité de la saison estivale à être dehors. Maintenant que je fais de la course à pied douze mois par année, je profite de cette saison pour respirer à plein poumons lors de mes sorties et une fois de retour, je ressens une satisfaction et une zénitude sans borne.

Pour ceux qui peinent à apprécier ce mois malaimé, je vous suggère de tenter de trouver ce qui vous ferait du bien et de l’ajouter à votre routine. J’en ai parlé plus tôt mais pour moi, les chandelles, c’est toujours très apaisant. Je pousse même jusqu’à allumer la vieille lampe à l’huile de mon père, objet de réconfort suprême. Jumelée à des huiles essentielles calmantes, comme la lavande, dans un diffuseur, c’est presque une formule garantie!

Pour rester dans les odeurs, je mets aussi de l’eau de linge dans mes draps. Certains me diront que c’est carrément un luxe mais honnêtement, ça me calme dès que je mets la tête sur l’oreiller alors ça vaut son pesant d’or pour moi. Plusieurs compagnies en vendent, avec différentes odeurs. Il vous suffit de trouver celle qui vous convient et de vous gâter! Vous pouvez aussi trouver des recettes pour la confectionner vous-mêmes.

La lecture, comme mentionné précédemment, me permet aussi de m’évader un peu et d’oublier que le froid s’amène tranquillement. Sans vivre dans le déni, ce n’est pas vraiment nécessaire d’anticiper cet inévitable phénomène de la nature. J’y ferai face quand il se présentera! Comme je ne suis pas une adepte de la télévision et que je passe déjà un temps fou à être exposée à des écrans, je préfère la texture du papier de mes romans à la luminosité des appareils. Mais c’est très personnel : si vous voulez en profiter pour rattraper les séries télé que vous avez manquées, grand bien vous fasse!

Cuisiner est aussi une activité tout à fait appropriée pour chasser l’ennui et la déprime. L’odeur réconfortante de votre plat préféré vous aidera sans doute à demeurer dans de bonnes dispositions. Et si ce n’est pas suffisant, invitez vos amis à souper, la rigolade s’en chargera. Dans la même lignée, les thés et tisanes constituent à mes yeux une valeur sûre dans la catégorie réconfort. J’ai toujours une panoplie de mélanges qui n’attendent que l’appel de la théière et ça me permet de faire un roulement dans ma collection. L’automne est donc la saison toute indiquée pour cela!

Ce sont mes quelques suggestions automnales pour amener un peu de douceur dans nos demeures mais tout cela diffère pour chacun. Le plus important, c’est de ne pas s’apitoyer et de se donner le petit coup de pied nécessaire pour se redresser et s’amuser. Parce qu’on sait pertinemment, de toute façon, que ce cycle éternel des saisons nous ramènera son soleil et sa chaleur dans quelques mois. Profitons donc de cette pause imposée pour se ressourcer, se nourrir l’esprit et le corps, prendre soin de soi et faire le point. C’est aussi à ça qu’il sert, ce beau mois de novembre!

 

Photo : Unsplash | Alisa Anton