Depuis déjà plusieurs jours, on nous bombarde de publicités sur Noël, sur la période des festivités qui s’amène, on nous invite à festoyer en famille et entre amis, on nous explique le fonctionnement de Nez Rouge pour nous raccompagner en toute sécurité… Bref, on nous invite à célébrer allègrement, sans retenue, autant dans les dépenses que dans le plaisir. Mais, est-ce que tout cela est nécessaire et est-ce vraiment cela la notion même de célébration?
J’ai comme le sentiment qu’on a un peu perdu le sens même du mot célébrer, ou plutôt qu’on lui accorde un sens trop axé sur la consommation. À la base, le simple fait d’être là, vivant et pleinement conscient, c’est déjà en soi une célébration. Célébrer les facultés de son corps de pouvoir se mouvoir, de nous mener là où on le désire, de répondre à nos intentions et de nous garder dans l’action me semble très pertinent.
Célébrer la vie, qui bouillonne autour de nous et en nous, qui nous propulse, qui nous anime, qui nous transporte à chaque jour, ça me paraît nécessaire. Car tous n’ont pas cette même énergie, cette même vitalité. Célébrer le fait d’être en santé, de pouvoir se nourrir à notre faim, de pouvoir travailler, marcher librement, s’exprimer sans gêne, dans un monde sécuritaire et ouvert. Célébrer la beauté des gens qui nous entourent…
Actuellement, on célèbre beaucoup sans raison, ou pour les mauvaises raisons. Parfois, parce qu’une fête officielle se pointe dans notre agenda, tout simplement. Mais on ne sait plus réellement ce qu’on glorifie, et en réalité, on s’en fiche un peu. On dit souvent que toutes les occasions sont bonnes pour fêter de toute façon… Mais si on s’y attarde un peu, on trouvera un nombre interminable de raisons de festoyer, de remercier la vie, d’encenser notre existence.
Entrechoquer nos verres pour autre chose que le simple fait que c’est Noël, prendre le temps de savourer chaque seconde passée avec nos proches, se ressourcer de cette énergie positive, faire de cette période autre chose que juste un gros party de fin d’année. Et, loin de moi l’idée de vous juger pour vos nombreuses réunions de famille et d’amis. Voyez votre monde et serrez-les dans vos bras! Mais faites-le en pleine conscience, en étant vraiment là, mentalement.
Célébrez la vie qui vous nourrit intérieurement, par les rencontres que vous avez faites dans l’année et qui vous ont marquées, par les lectures et autres apprentissages qui ont alimentés votre esprit, par la beauté de la nature que nous ne chérissons pas assez. Je nous trouve particulièrement chanceux de vivre ici, dans tout cet espace riche et fourni, et je crois qu’on prend tout cela un peu trop pour acquis…
Alors, célébrons, oui, mais de manière mature et sereine, dans la pleine conscience et la gratitude, d’avoir la chance qu’on a, d’avoir la capacité d’en profiter. Certains me diront que c’est cliché et qu’en fin d’année, on veut simplement décrocher et pouvoir faire la fête sans se prendre la tête. Mais, pendant quelques secondes, imaginez-vous que tout cela disparaît, que vous vous retrouvez du jour au lendemain, seul et démuni… Ne seriez-vous pas nostalgique de cette belle période facile et empreinte de légèreté?
On a toujours l’impression que tout est éternel mais ce n’est pas le cas. Alors apprécions ce que l’on a à sa juste valeur et fêtons avec le cœur à la bonne place, bien connecté aux gens qui nous entourent. Soyons généreux et empathiques pour ceux qui n’ont pas la même chance que nous. Ouvrons-nous pour qu’aucune amertume ne puisse teinter les fêtes de qui que ce soit. Et si, en cours de route, vous sentez que vous n’êtes pas dans les meilleures dispositions, je vous suggère une petite méditation. C’est plus efficace que le meilleur des Bordeaux et, en prime, vous n’aurez pas mal à la tête…
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