S’ouvrir à la magie

Yeshi Kangrang

On dit souvent que ça ne prend pas de grands événements ou des preuves très évidentes dans la vie pour constater qu’on est bien entouré, que notre vie est belle. Et je suis tout à fait en accord avec cette façon de voir les choses. Mais j’y ajouterais mon petit bémol, ma petite touche personnelle : il faut s’ouvrir à la magie de la vie pour la voir.

Il arrive qu’on soit dans une phase où tout nous paraît sombre, où on n’est pas ouvert à constater les belles choses, à savourer les petits bonheurs ou à ouvrir notre cœur à de belles émotions. Ça nous arrive tous et, comme le cycle des saisons, ça finit toujours par passer. Mais je crois qu’on peut aussi décider d’ouvrir son esprit à la beauté, aux bons côtés des choses, de faire le choix de se concentrer sur les situations positives. On ne parle pas de se mettre la tête dans le sable mais on peut choisir d’occuper sa tête avec des idées favorables quand on le peut.

On voit beaucoup de mouvement nous appelant à la gratitude ces temps-ci, nous invitant à repenser à nos bons coups, à revoir nos valeurs et nos conditions de bonheur pour tenter de se satisfaire de ce qui est plutôt que de toujours chercher l’assouvissement ailleurs. Et j’appuie ce type d’initiative qui, à mes yeux, appelle au contentement, à la prise de conscience de sa vraie situation. Cesser d’attendre ou de désirer toujours plus pour être heureux : on peut difficilement ne pas être d’accord avec ça.

C’est avec les approches qui s’apparentent à l’endoctrinement que j’ai plus de difficulté, même si je ne veux pas juger quiconque a trouvé la paix et la joie par ces pratiques. Mais dites-vous que si on vous demande constamment de l’argent, il y a anguille sous roche et probablement des intentions plus lucratives que spirituelles. Mais je m’égare…

La vie dépose sur notre route des signes, des moments, des petites parcelles de bonté pour nous faire comprendre qu’on est à la bonne place. Si on s’ouvre les yeux et le cœur, on pourra les apprécier. Mais encore faut-il être disposé à les accueillir. Si ce n’est pas le cas, je crois que, comme dans presque tout, il faut d’abord constater et accepter notre état de fermeture, de trouble qui nous empêche de s’ouvrir. Le simple fait de ressentir cela nous rapproche déjà d’une certaine paix intérieure. Tenons-le-nous pour dit : se connecter à soi, c’est toujours un gain.

Alors, si vous avez envie de mieux filer, si vous sentez que vous broyez du noir, si l’hiver vous pèse et vous mine le moral, je vous invite à profiter de chaque petite seconde de positif pour vous ressourcer et vous insuffler une nouvelle énergie. Un rayon de soleil, l’odeur du pain grillé ou du café le matin, un fruit frais et savoureux, un sourire, un regard, une place assise dans le métro, une personne qui vous tient la porte à votre arrivée au bureau, le bonjour du gardien de sécurité… Peu importe la source, profitez-en!

Et, pour ma part, quand je sens que mon moral est au plus bas, que mon petit nuage noir s’acharne au-dessus de ma tête, je pense à tous ces gens qui n’ont pas de toit, qui ne sont pas au chaud, qui ne mangent pas à leur faim, qui peinent à survivre et je me dis que j’ai la chance d’être en santé et en sécurité. Je n’aime pas la comparaison mais dans ce type de scénario, ça peut être bénéfique. Se souvenir de beaux moments récemment vécus, penser à ses amis, sa famille, son entourage, ça réconforte aussi et permet de changer d’état d’esprit.

Prenez le temps de mesurer votre chance, votre vie, votre santé, votre bonheur. Il n’est peut-être pas dans votre compte de banque, vous n’avez peut-être pas les fesses sur une plage du Mexique actuellement, mais vous êtes là, bien vivant, grouillant de vie et devant un monde de possibilités extraordinaires. Ne l’oubliez jamais. Et concentrez-vous sur ce que vous avez au lieu de rêver à ce que vous n’avez pas.

 

Photo : Unsplash | Yeshi Kangrang

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