La force du mental

Bram.

Depuis la célèbre réplique dans les Boys, « the mental toughness », on rigole beaucoup avec le concept. Mais, quand on s’y attarde un peu, on réalise à quel point ce qui se passe dans notre tête impacte directement notre vie. Personnellement, quand j’ai le moral à zéro, je prends rarement de très bonnes décisions. Je n’ai pas la capacité de me projeter dans le futur, de visualiser la réussite. Mais quand on le sait, on évite de tirer des conclusions, on attend que ça passe ou on se fouette un peu pour changer d’état.

Changer d’état… C’est tout un exercice, ça aussi! Quand on se sent moche, qu’on a juste envie de rester enfermé dans la maison, sous la couette, qu’on a l’impression que tout ce qu’on fait est ordinaire, ce n’est pas évident de se ramener à l’ordre. Mais c’est possible! Tout comme, quand on fait de la course à pied, on doit pouvoir se concentrer sur l’objectif et non sur la douleur qui nous incite, elle, à arrêter.

Plus jeune, je me laissais guider par mes émotions, par mes envies soudaines, par tout sauf mon intérieur. J’étais très influençable et quelque peu naïve, ce qui m’amena à faire des choix discutables et à regretter après coup certains moments de vie. La phrase « ouin, j’aurais peut-être dû y penser un peu avant de… » a plusieurs fois surgi dans mon esprit. Mais, loin de moi l’idée de m’apitoyer sur mon sort : je me suis toujours dit que c’est en expérimentant qu’on forgeait nos repères (et je le crois encore fermement).

J’estime qu’on a tous un certain pouvoir sur notre vie, qu’on peut décider de sa couleur, sa trajectoire, sa forme et sa saveur. Je ne dis pas qu’on peut contrôler tout ce qui surviendra (juste d’y penser, je trouve ça angoissant) et honnêtement, ça serait vachement ennuyant si on savait d’avance tout ce qui allait nous arriver. Mais, notre état mental, notre mood, on peut y voir!

Plusieurs éléments peuvent influencer notre humeur, comme la musique par exemple. Personnellement, la trame sonore de ma vie est aussi éclectique et diversifiée que la garde-robe de Pénélope McQuade. Je peux passer du piano de Ludovico Einaudi aux rythmes endiablés d’Arcade Fire ou Beck. Et, quand j’ai les blues, certaines pièces musicales peuvent instantanément me ramener le sourire. Suffit de connaître ses déclencheurs…

La lecture, les amis, la cuisine, les odeurs, les lieux, le soleil, le vent, bref tant de possibilités et de façons pour se reconnecter. Car je crois sincèrement que, quand on ne va pas bien, qu’on a l’esprit morne et qu’on ne voit pas la beauté du monde, c’est qu’on s’éloigne de soi. Et chacun trouvera sa formule pour se mettre dans de bonnes dispositions, pour retrouver son bonheur. Il n’y a pas de recette unique ni de modèle à suivre, seule l’écoute de soi peut être bénéfique.

Ce samedi, j’avais au programme ma plus longue course préparatoire à vie : 2 heures de dur labeur. J’ai souffert, physiquement, pendant un long moment. Mais, mentalement, j’ai réussi à garder mon esprit focalisé sur l’objectif, sur le but qui se cache derrière cet effort colossal : être fière de moi. Pas courir le plus vite possible, pas fracasser des records (heureusement) mais bien être capable de me dire que je l’ai fait, que j’ai réussi, que je suis capable.

Au-delà des tracas, de la fatigue, de l’inconfort et des mille et unes idées qui pouvaient passer dans mon esprit, j’ai réussi, j’ai franchi ma ligne d’arrivée mentale. Et même si j’ai mal partout depuis ma dernière foulée, je sais que cette dose massive d’endorphines m’apporte un bonheur considérable. La force de mon mental m’a permis d’endurer tout cela et maintenant, je crois en moi plus que jamais. Et c’est à ça que ça sert s’entraîner, l’esprit autant que le corps. À découvrir nos capacités et à savoir qu’on est, fondamentalement, des êtres merveilleux, dotés d’aptitudes exponentielles. Il suffit, au fond, de s’y attarder un peu et de graver dans notre esprit ce sentiment de bien-être pour pouvoir s’y reporter quand on s’en est éloigné.

 

Photo : Unsplash | Bram.

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