Hier soir, j’ai terminé la lecture d’un roman un peu ordinaire, qui ne m’a pas réellement charmée mais qui a tout de même laissé à mon esprit une pensée. Celle qui veut qu’on peut subir bien des coups durs dans la vie mais qu’il y aura toujours du bon par la suite. On lit et entend ce principe sous toutes ses formes et on le formule de différente façon mais, au bout du compte, on en revient toujours au même fondement.
Après la pluie le beau temps, ne laisse pas une mauvaise période te faire croire que tu as une mauvaise vie… La liste pourrait être longue mais, peu importe la formulation, le point commun dans tout cela demeure notre réaction face aux difficultés. Certaines personnes se laissent abattre par la moindre contrariété alors que d’autres embrassent les défis comme si ça les nourrissait.
On a parfois besoin de s’arrêter et de prendre une pause pour refaire nos forces mais ce qui gruge notre énergie, c’est plutôt le fait de stagner et de rester dans le marasme et le négativisme. Je me souviendrai toujours d’un homme qui allait au bar où mon ex-copain travaillait. Chaque soir, il ramenait ses mêmes problèmes, ressassait les mêmes histoires, se plaignait constamment de son existence décevante. Et, pour ne pas le froisser, mon ex lui disait qu’un jour, ça irait mieux. Mais une bonne journée, blasé de se faire miner le moral constamment, il a fini par lui dire : si tu mettais autant d’énergie à aller mieux que tu en mets à chialer, ta vie serait bien différente.
Je vais toujours me souvenir de cette histoire. Car, l’homme, on s’en doute, a été choqué et a quitté le bar sans revenir le lendemain. Mais, quelques mois plus tard, on l’a vu réapparaître, complètement transformé. C’était le coup de pied qui lui manquait pour changer. Il avait vendu sa maison, fait le ménage dans son entourage toxique, cessé de boire et se préparait pour aller faire les chemins de Compostelle. Il était simplement venu nous dire que sa vraie vie avait commencé le jour il s’était fait remettre à sa place.
Car, comme il nous l’a expliqué, personne n’osait lui dire qu’il était le patron de son propre malheur. Il entretenait une haine qui le gardait dans un tourbillon négatif constant. Et le jour où il a pris du recul par rapport à sa propre existence, il a compris que chaque journée passée à râler, c’était une journée de moins pour profiter de la vie. Il a saisi qu’il était le maître à bord et que rien ni personne ne l’empêchait de changer la trajectoire, sauf lui.
Combien de personnes vivent en parallèle de leur vie, sans jamais oser sauter à pieds joints dans leur destinée, par peur de l’inconnu, par peur de perdre leurs acquis? Pourtant, la vie est courte et si on n’ose jamais, on ne voit nullement ce qui nous est possible d’accomplir. Chaque épreuve nous rend plus fort mais chaque tentative nous construit aussi. Même si on tente quelque chose et qu’on échoue, on apprendra : soit qu’on n’est pas fait pour cela, soit qu’on a pris le mauvais angle et qu’on doit recommencer, autrement.
Croire en la vie, croire en demain, croire en soi : ça devrait être les premières notions que l’on apprend aux enfants à l’école. Si tu désires quelque chose dans la vie, que tu y consacres une place dans ton esprit, qu’on fond de ton cœur, tu le souhaites ardemment, ça arrivera, au moment où ça doit survenir dans ta vie. Ça peut sembler ésotérique et si ça l’est, tant pis. Mais la vie m’a montré que c’est ainsi que ça fonctionne et qu’on peut avoir un impact sur notre futur en se concentrant sur l’essentiel.
Si on perd notre temps à s’étourdir par les attentes extérieures, le bruit, les futilités et toute l’agitation autour de nous, on perd de vue l’objectif ultime : notre bonheur. Alors concentrons-nous à être heureux, à ce qui nous comble, à faire le bien pour nourrir notre cœur et je suis convaincue qu’on en ressortira tous grandis. Comme mon grand monsieur qui, le sourire aux lèvres, était venu nous saluer une dernière fois, avant d’entreprendre un périple qui a sans doute été un des plus beaux moments de sa vie.
Photo : Unsplash | Edu Lauton