Si j’avais su qu’il fallait s’accepter telle que l’on est, je n’aurais pas perdu d’énergie à tenter d’être autrement. Si j’avais su que j’étais correcte comme je l’étais, je n’aurais pas perdu mon temps à tenter de m’adapter. Si j’avais su que pour être aimée, il ne fallait pas changer mais plutôt incarner profondément notre personnalité. Si j’avais su que pour être heureuse, il fallait chercher à l’intérieur de soi et non pas autour…
On pourrait tous avoir une longue liste « d’avoir su » et de « si ». C’est toujours plus facile, après coup, de voir l’évidence, de constater nos erreurs, de comprendre le pourquoi du comment. Mais c’est ce qui est beau de la vie, c’est qu’on doit expérimenter pour apprendre, qu’on doit parfois se péter la margoulette pour être convaincu de quelque chose, pour intégrer la leçon. Des fois, les messages plus subtiles, précurseurs, ont simplement été ignorés alors ça prend un grand coup pour nous fouetter et nous ramener dans le droit chemin.
À presque 40 ans, c’est facile de me dire que j’aurais dû être plus douce envers soi-même à 20 ans. On peut surement tous se dire que les paroles acerbes des jaloux qui nous enviaient n’auraient pas dû nous atteindre, nous faire douter de nous. Que nos relations n’étaient sans doute pas les plus saines, que certains boulots nous ont nui plus qu’autrement. Mais je crois sincèrement que c’était nécessaire, qu’il fallait passer par là pour faire de meilleurs choix, pour comprendre ce qui nous convenait, pour se forger des repères et établir nos limites.
J’ai déménagé souvent dans ma vie, j’ai changé de boulot, j’ai fréquenté différents gens. Parfois, je suis restée trop longtemps, ne réalisant pas que ce que je vivais ne m’apportait pas le positif désiré. J’étais trop déconnectée pour déceler mon inconfort, trop insécure et angoissée pour oser bouger. Mais, heureusement, il y a eu quelques événements déclencheurs dans ma vie qui m’ont ouvert les yeux. Pas nécessairement les plus joyeux mais les plus cruciaux, sans aucun doute.
Dans chaque situation, on peut tirer du positif, ou du moins un apprentissage. On peut se dire que c’est cher payé pour apprendre, ou on peut décider de voir cela de manière favorable, choisir de voir le verre à moitié plein finalement. Le philosophe Alain disait : si le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté. En d’autres mots, si les émotions négatives semblent spontanées, l’optimisme est généralement le fruit d’un travail sur soi.
Le climat ambiant nous influence souvent à se positionner en victime, à se plaindre, à ne pas bouger, à simplement critiquer sans prendre action. Mais, au même titre qu’en société on peut agir, s’impliquer et s’exprimer, on peut faire cet exercice pour soi, forger notre cerveau à voir le bon côté des choses. Ça demande des efforts, certes, mais c’est un des meilleurs investissements qu’on puisse faire.
Si on veut que notre vécu nous serve, que nos épreuves nous fassent grandir et nous évitent de tomber dans les mêmes pièges constamment, on doit d’abord s’arrêter, s’observer et se questionner. Pourquoi est-ce que j’agis ainsi? Qu’est-ce qui m’attire dans cela? Est-ce seulement le fait que ce contexte est connu? C’est bien souvent le cas et quand on en prend conscience, il devient plus facile de changer de trajectoire.
Utiliser son expérience dans un domaine et le transposer dans un autre, c’est un des avantages d’avoir du bagage. On peut se servir de ses outils comme bon nous semble. Le pire qui peut nous arriver, c’est de se tromper. Et comme on le sait déjà, on n’en meurt pas! Et si, à partir de maintenant, on se donnait le droit d’être imparfait et qu’on apprenait à s’aimer ainsi?
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