La vraie richesse de la vie

Clem Onojeghuo

Hier, j’ai profité de l’occasion de l’ouverture de la terrasse de mon restaurant de la rive-nord préféré, l’Oregon, pour voir ma meilleure amie, que la vie a mise sur ma route il y a de cela 10 ans. C’est drôle car on n’avait pas vraiment pris conscience de cet « anniversaire » jusqu’à ce que quelqu’un sur place nous demande depuis quand on se connaissait. Mais ça m’a aussi fait réaliser à quel point la vie passe terriblement vite. Trop vite.

On a discuté hier de ce rythme effréné de nos vies qui ne nous convient pas, du rêve encore bien présent d’aller vivre dans un lieu plus calme, plus nature, plus près de nos valeurs. Prises entre le besoin de gagner notre vie et celui de répondre à nos envies profondes. Et l’expression gagner sa vie est restée à mon esprit, persistante, incohérente… Ça signifie quoi gagner sa vie, faire de l’argent, si c’est pour passer à côté de notre « vraie » vie? À quoi bon avoir les coffres pleins si le cœur, lui, est vide?

C’est loin d’être la première fois que je m’exprime sur le sujet et on doit d’ailleurs être des milliers à l’aborder mais jamais personne n’a eu de solution miracle, pour la simple raison que chaque cas est unique. En effet, chaque personne a ses propres critères de vie, de bonheur, de bien-être. Souvent, on rêve, on s’imagine ailleurs, libre de nos obligations, dans un décor paradisiaque et surtout, calme et serein. Mais on sait pertinemment que la vie n’est pas aussi simple et même ceux qui ont gagné le gros lot vous le diront.

Pourtant, on peut déjà mettre en pratique certains concepts, certaines habitudes, qui nous aideront à être moins stressé. Revoir ses priorités m’apparaît être le choix numéro 1 si on veut se sentir moins bousculé, moins à la course et moins dépendant de notre niveau de vie. La grosse voiture, la grosse maison, les vêtements neufs, les produits multiples… Tout cela ne nous rend pas heureux et on le sait évidemment. Mais on continue de consommer, de dépenser notre salaire durement gagné, dans ces futilités. Et pendant ce temps, on met nos rêves de côté.

Choix numéro 2 : ralentir! On le peut, concrètement, et c’est un peu relié au premier point car en s’enlevant une pression financière, en ayant moins de biens, en vivant plus modestement, on a moins de tâches à faire, moins de stress et plus de temps pour vivre nos passions et nos activités créatrices qui nourrissent notre âme. A-t-on autant besoin de faire 4 sports, des cours universitaires, s’investir dans des comités, et tout connaître dans plusieurs domaines? Si tout cela ne vous étouffe pas et que vous vous y plaisez vraiment, c’est parfait! Mais si vous sentez votre vie comme un poids, il n’en tient qu’à vous de choisir de ralentir, d’éliminer les irritants pour mettre votre énergie sur ce qui compte vraiment.

Choix numéro 3 : se donner le droit de ne rien faire, sans se sentir coupable. On dirait qu’on se justifie pour tout aujourd’hui et que le fait d’être exposé à des dizaines de possibilités par jour, en plus de la vie des autres qui est surexposée (et magnifiée comme j’aime le dire), nous oblige à rester dans la petite roue à courir après notre vie. Pourtant, on a tellement le droit de vouloir prendre du temps tranquille, à regarder le ciel et les nuages, à respirer… et à vivre, tout bonnement. Un horaire ultra chargé n’est vraiment pas un gage de bonheur ni de plénitude. C’est même souvent son pire ennemi!

Décider, concrètement, ce qu’on veut faire des 24 heures qui nous sont offertes, à chaque jour. Cesser de prendre pour acquis tout ce temps et l’investir dans nous, dans nos passions, dans notre santé, mentale et physique. Peut-être qu’on sera moins riches en terme financier mais je suis convaincue, qu’à l’intérieur de nous, on sera beaucoup plus heureux et comblé. Et c’est ça, selon moi, la vraie richesse de la vie.

 

Photo : Unsplash | Clem Onojeghuo

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