Journée de contrastes

Lesly Juarez

Hier fut une journée de contraires et de contrastes. Tout d’abord, c’était mon retour officiel à mes cours de yoga. Après une pause provoquée par une indisponibilité puis une blessure, j’ai repris le cours normal des choses, si on peut dire. Et ce fut, ma fois, presque une communion. Que j’aime cette activité, ce moment où je suis 100% concentrée sur mon corps, où ma tête se déconnecte et où je retrouve mes repères.

Souvent, on se dit qu’on n’a pas le temps, qu’on a mieux à faire ou qu’on est trop fatigué. Mais je peux vous garantir que le yoga en vaut toujours la peine et apporte son lot d’énergie renouvelée et de plaisir garanti. La plénitude qu’on ressent au sortir d’un tel cours est grandiose et les bénéfices sont puissants et prolongés. J’y ai retrouvé ma prof adorée, une yogi inspirante, posée et ultra qualifiée qui nous amène à s’enraciner et se déposer pour jouir des bienfaits de la pratique au maximum.

Mais j’ai aussi reconnecté avec une partie de moi que j’avais mise de côté, inconsciemment. Un aspect plus spirituel et riche, une zone dénuée d’égo et de performance. Et ça, c’est sans doute l’avantage le plus marquant de mon retour. Sur mon tapis, rien ne m’affecte et rien d’autre n’importe. Je suis là, totalement, entièrement et je m’efforce de respirer dans chaque partie de mon corps, de ressentir tout mais en étant bienveillante à mon égard.

J’ai parlé de contraste dans mon introduction, puisque ce fut aussi une journée où j’ai pu constater beaucoup de haine, d’intransigeance et d’intolérance sur les réseaux sociaux. Vous me direz qu’il n’y a rien de nouveau dans cela mais c’est rare que j’y porte attention, à vrai dire. En général, je me tiens loin des débats émotifs et irrationnels. Mais, pour une raison que j’ignore, hier, plusieurs personnes ont partagé des publications sous lesquelles figuraient des flots incongrus et intenses de paroles insensées.

Que ce soit concernant la grève de la SAQ, un billet humoristique sur les « What not to do » d’une première rencontre amoureuse ou sur sujet plus environnemental, j’y ai vu le plus laid des humains. Et chaque fois que j’y suis confrontée, je n’arrive pas à comprendre pourquoi les gens jugent utile de déverser ainsi leur fiel sur les plateformes numériques. Parce que, à mes yeux, cela constitue une véritable perte de temps et d’énergie. Et j’ai de la difficulté à croire que ces personnes considèrent acceptable de s’exprimer avec tant de violence sans contexte ni demi-mesure.

L’humain ne devrait-il pas mettre ses énergies sur l’amélioration de la condition humaine plutôt que dans le jugement gratuit et le fanatisme disproportionné? J’ai beau tenter de trouver un sens à cela, je n’y arrive tout simplement pas. Et, chaque fois, je me demande si mon blogue n’est pas superflu, si je n’encourage pas les gens à s’exprimer sans réfléchir. Toutefois, je suis bien heureuse de constater que les trolls se tiennent loin de moi et que les seuls commentaires ou messages que je récolte sont ceux du cœur, touché par mes mots sincères et pensées partagées avec authenticité.

La vie, elle est longue et courte à la fois. L’angle de vue dépend de ce qu’on en fait, de ce en quoi on s’investit. J’ose croire que cette expérience humaine mais virtuelle que sont les réseaux sociaux n’est qu’un passage et apportera une réflexion plus globale sur notre rapport aux autres. J’ai toujours eu la foi en nous et je présume qu’il ne s’agit que d’un passage pour nous amener ailleurs, vers du meilleur. C’est peut-être ma pensée utopiste mais je préfère cela à un laisser-aller sans gêne, tel que constaté en ligne…

 

Photo : Unsplash | Lesly Juarez

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