Pendant longtemps, j’ai cru que je contrôlais ma vie, que je gérais de manière efficace mon existence et que c’est ce qui apportait le lot de bonnes choses que je vivais. Puis, j’ai vécu de la houle, des périodes moins roses, des remises en question, des moments difficiles et je me suis demandé ce que j’avais fait pour mériter ça. Je ne crois pas être la seule qui a pu se dire : mais je suis une bonne personne, alors pourquoi on me fait vivre cela?
Puis, à force d’avancer et d’analyse le tout, j’ai constaté que la vie se chargeait de me faire vivre ce qui était nécessaire à mon apprentissage, faisait en sorte que je rencontre les personnes qui avaient quelque chose à m’apporter et que mes yeux étaient attirés vers les livres qui pouvaient m’aider dans mon cheminement. Pas de complot contre moi, simplement, parfois, des impressions de déjà vu, pour la simple et unique raison que je m’entêtais à ne pas m’ouvrir au changement, à ne pas intégrer la leçon ou à fuir mes problèmes au lieu d’y faire face.
Hier, j’ai d’ailleurs débuté une nouvelle lecture qui, dès les premières pages, m’a atteint droit au cœur. C’est le roman « Kilomètre zéro » de Maud Ankaoua. Ce premier ouvrage de l’auteure se veut un mélange de témoignage touchant, de partage sincère et de touches d’imaginaire venant ponctuer une histoire commune mais authentique. On y retrouve Maëlle, directrice financière d’une start-up en pleine expansion, une classique femme très occupée, dévorée par son travail qui, par une obligation plus ou moins assumée, se retrouve à faire l’ascension des Annapurnas au Népal, pour aller récupérer un bouquin censé aider son amie atteinte du cancer à guérir.
Le contexte semble farfelu mais les échanges qu’on retrouve dans le livre sont des plus authentiques et percutants. Le genre de lecture qui ne peut pas nous laisser indifférent. Le guide de Maëlle, Shanti, se veut un être serein qui aime aider les gens à se sentir mieux, à se connecter et il partage avec passion ses apprentissages sur la vie, sur l’ego et sur le langage du cœur.
Les passages sur la vie occidentale basée sur l’avoir, sur le fait qu’on se définit par notre emploi, notre statut, notre compte de banque, sont troublants. Il est vrai qu’on n’a plus conscience à quel point on s’éloigne de l’essentiel avec nos maisons, nos voitures, nos milliers de bébelles. Et pourtant, quand on s’écarte de tout cela, on constate à quel point il nous faut peu pour être heureux. Quand on se confronte à des communautés démunies mais souriantes, on réalise qu’on s’en fait beaucoup pour rien et qu’on accorde de l’importance à l’image, au « standing » et qu’on juge les gens trop facilement.
On peut perdre fréquemment le contact avec la vibration du cœur, celui-là même qui sait ce que nous désirons vraiment. On laisse notre tête nous mener par le bout du nez, nous guider dans ce qui conforte notre ego, repousser ce qui nous déstabiliserait et nous sortirait de notre zone de confort. L’ego, ce trouillard, a peur d’avoir l’air fou, peur d’être tassé alors il se charge de nous garder dans le connu pour se nourrir.
Mais quand on prend le temps de s’enraciner et de mettre de côté nos croyances, nos perceptions et tout ce bagage qui distorsionne nos pensées, on se rend compte que ce qui occupe notre esprit n’est pas la priorité. Alors il n’en tient qu’à nous de se recentrer et mettre notre énergie sur ce qui nous tient vraiment à cœur.
C’est tout cela que ce livre m’apporte, et bien plus encore. Si vous avez envie de réfléchir, de vous laisser bercer par les pensées enrichissantes émanant d’une expérience de vie et de voyager à travers le récit d’une auteure de talent, je ne peux que vous conseiller de vous procurer ce bouquin. Le genre de livre que je lirai à plusieurs reprises et qui me demande de prendre des pauses par moment, pour laisser les écrits faire leur chemin jusqu’à mon âme…
Photo : Unsplash | Fancycrave