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Apprendre à ajuster ses voiles

Ian Keefe

Il y a plein de choses qui m’irritent. Je l’avoue, je ne suis pas cet être parfaitement zen et détaché sur qui coulent les situations comme sur le dos d’un canard. Je suis une personne investie, à l’écoute de mes proches et je réagis quand je sens une injustice, un manque de respect ou simplement quand quelqu’un tente de prendre trop de place dans un groupe.

Mais tout ça, je ne l’admettais pas avant. J’aurais tant voulu être parfaite et ne jamais me laisser atteindre. Ça aurait été si facile (c’est ce que je croyais). Mais, à la base, être un humain, c’est accepter d’être imparfait, d’avoir des travers. Pourquoi? Parce qu’on est ici pour apprendre, pour s’améliorer, pour tenter de faire une différence afin de, collectivement, avancer sur le chemin de la vie.

Quand on se lève le matin, on a le choix de maugréer contre les voisins bruyants, la température chancelante ou les enfants turbulents, ou plutôt constater qu’on est en vie et en santé, et qu’on a le privilège de vivre et de respirer. Ça peut sembler simpliste et je suis convaincue que bien des gens se disent : encore des paroles vides psycho pop à deux sous. J’ai déjà dit cela alors je comprends qu’on n’est pas toujours dans un état pour saisir l’importance de cette vision de la vie.

Mais je sais que cette pensée, elle en révèle plus sur notre état que sur la vie. Quand on voit les choses en noir, qu’on réfute les principes d’une vie saine, c’est qu’au fond de nous, il y a de la peine et/ou de la colère et qu’on est mieux de trouver la source de ces émotions négatives. Parce que, être heureux, c’est ce que tout le monde souhaite. Et que si chaque jour débute dans la spirale négative, il y a de fortes chances pour que ça ne s’améliore pas en cours de route…

Qu’est-ce qui cloche dans nos vies? Prend-on vraiment le temps de se poser la question? C’est si facile de se plaindre et de mettre sur le dos de tout le monde nos ennuis au lieu de réviser nos attentes et nos perceptions. Car oui, c’est à travers la lunette de notre cerveau que se passe la distorsion. Et c’est souvent parce qu’on ne se concentre pas sur notre intérieur qu’on ressent ce vide envahissant.

Pendant des années, j’ai tenté de le combler par le magasinage. Je passais mes samedis dans les centres commerciaux à surcharger mes cartes de crédit. Et mes dimanches étaient occupés à fureter sur le net pour regarder les maisons à vendre, les emplois disponibles… Bref, tout pour occuper mon hamster mental et ne pas descendre dans mes tripes et mon cœur.

Personne n’aime avouer cela. Et pourtant, beaucoup de gens vivent ainsi, dans ce cercle vicieux perpétuel. Comme si le bonheur se trouvait dans une boîte à chaussures ou dans ce nouveau manteau si trendy. Mais il faut arrêter de chercher ailleurs, se concentrer sur soi, s’extraire des influences et des vampires d’énergie pour se ramener au cœur.

Être heureux c’est quoi au juste? Déjà, si notre définition est erronée ou trop ambitieuse, on risque la déception et le découragement. Peut-être serait-il sage de revoir sa vision de la chose? On passe sa vie à courir après le bonheur, à s’étourdir à le chercher. Mais si on s’immobilise et qu’on prend le temps de respirer, on a plus de chance de le trouver.

Rien n’est dû au hasard et tout a sa raison d’être. Quand on a l’impression de tourner en rond, c’est qu’on n’a pas encore décelé l’apprentissage qui était nécessaire pour nous. Alors la vie se charge de nous offrir une nouvelle occasion de s’instruire. N’est-ce pas merveilleux?

Au lieu de se battre contre le vent, apprenons à ajuster nos voiles pour apprécier toute la force de la nature. On est mieux de trouver une façon de faire de ce qui nous entoure nos alliés au lieu de dépenser notre énergie à les confronter. Tout est une question de perception…

 

Photo : Unsplash | Ian Keefe

Repenser notre avenir

Jagoda Kondratiuk

La Semaine québécoise de réduction des déchets est de retour pour une 18e édition du 20 au 28 octobre 2018 à travers tout le Québec. Pour une nouvelle année, les citoyens, les entreprises et les municipalités sont invités à faire leur part et à relever le DÉFI ZÉRO DÉCHET en développant des actions autour du thème récurrent « Consommer autrement ».

C’est facile de se forcer pendant quelques jours par année, pour se sentir mieux et avoir l’impression de participer au mouvement. Toutefois, si on veut réellement faire une différence, c’est à l’année qu’il faut agir et repenser ses habitudes et sa manière de consommer. Se questionner avant d’acheter, d’abord, mais aussi réviser sa gestion de ses avoirs actuels.

Nos maisons débordent souvent d’objets, de souvenirs et de bébelles qui nous servent peu mais dont on peine à se défaire. Quand l’émotion prend le dessus, il devient ardu d’accepter de se départir de ses biens. Personnellement, je fais un tri perpétuel de mes choses afin de réduire et d’épurer. Un petit peu à la fois, c’est moins radical et ça me donne le temps de m’habituer.

J’ai développé le réflexe de donner le plus possible. Que ce soit à Renaissance ou à des organismes locaux, j’ai compris que tout peut servir à quelqu’un d’autre et qu’on peut faire une différence dans la vie de ceux qui vivent dans le besoin. Pour les objets plus gros ou de plus grande valeur, les sites de vente de biens usagés sont l’idéal. Vous désencombrez et en plus, vous récoltez des sous. Quoi demander de mieux?

Il est facile aujourd’hui de se tourner vers les magasins à bas prix pour combler un besoin rapidement. Mais bien souvent, les objets qu’on y trouve ont été conçus dans des conditions déplorables, à l’autre bout du monde. Disons que pour la réduction de l’empreinte écologique, on repassera… Alors pourquoi ne pas sortir vos talents et bricoler vous-mêmes votre bocal à bonbons ou vos décorations d’Halloween? Ça peut être rigolo et c’est une très belle activité à faire en famille. Si en plus vous réutilisez des éléments que vous auriez mis au recyclage, c’est un geste doublement gagnant!

Il y a aussi de nombreux endroits de location d’outils, d’ateliers multidisciplinaires et autres lieux pour vous permettre de laisser aller votre créativité et vos habiletés manuelles. Pour votre vélo, votre table de chevet, votre ordinateur ou votre manteau, il y a un lieu de réparation qui existe. Réparer au lieu de remplacer, et c’est le début d’un temps nouveau!

Et si vous partagiez avec d’autres un bien? Le principe de l’autopartage a fait ses preuves depuis le temps et il s’applique maintenant à une multitude de domaines. Des vêtements aux locaux de travail, en passant par les vélos, de plus en plus de concepts locatifs émergent. Il vous suffit d’une petite recherche pour trouver ce qu’il vous faut. Ou vous débutez par ici pour voir quelques initiatives.

D’autres idées de partage apparaissent aussi, comme le « foodsharing » qui facilite l’entraide et le partage de nourriture dans des réfrigérateurs extérieurs. Encore là, votre curiosité est votre meilleure alliée et quelques minutes sur les moteurs de recherche vous ouvriront un univers complet. Une première liste pourrait vous éclairer ici.

Ce ne sont pas les initiatives qui manquent, c’est bien souvent plus une question de volonté. Oser changer, c’est se bousculer un peu mais on devient vite fier de soi en réalisant qu’on peut avoir un impact réel. Chaque petit geste compte et c’est une boucle qui s’enclenche. On a envie d’en faire plus quand on comprend que ça ne fait pas mal de s’améliorer. Il suffit de faire le premier pas et d’ouvrir son esprit pour entrer dans la danse et se sentir léger.

 

Photo : Unsplash | Jagoda Kondratiuk

Sortir du chaos

Maksym Kaharlytsky

C’est vendredi, je travaille de la maison. Après 3 jours de meetings, j’ai l’impression d’atterrir, tranquillement. Et je mesure la chance que j’ai de pouvoir rester chez-moi, d’avoir l’option de travailler à partir de la maison. Peu d’employeurs ou de clients ont compris l’impact positif de cette façon de faire sur la vie des travailleurs. Et pourtant, bien souvent, les gens sont simplement tous assis à leur bureau respectif, avec les écouteurs sur les oreilles, sans communiquer entre eux. Je n’ai jamais compris ce besoin de contrôler ou d’avoir sous la main les ressources…

Le vendredi appelle aussi la réflexion du week-end : que ferai-je de mes deux jours de congé? C’est toujours un appel à la créativité, une recherche d’originalité et de désirs à combler. Entre le besoin de se reposer, celui de préparer la semaine suivante, l’envie de bouger et celle de voir du monde, ça peut finir par devenir étourdissant. Mais tout est une question d’équilibre et de priorités. On ne peut pas tout faire en même temps, il suffit d’identifier le plus important pour soi, à ce moment précis.

Avant, le dimanche était le jour de la messe, le jour du seigneur. Pour beaucoup, c’est encore celui du brunch familial. Pour ma part, c’est souvent une journée à passer à l’extérieur, à faire le plein d’air pur et de contact avec la nature. Faire l’éloge de la lenteur en pleine forêt est sans doute une de mes activités favorites. Le simple fait de ne pas avoir d’horaire ni d’itinéraire suffit à me combler.

Sortir du chaos, de la routine, des responsabilités et engagements pour quelques heures, ça me fait sentir libre et légère. Mon cerveau sait bien que ce n’est que temporaire et que tout reviendra comme avant à la fin de la journée mais de me permettre de m’en éloigner un peu rend le tout plus tolérable. On sous-estime souvent le bien-être qu’on peut ressentir quand on s’extrait de ses tâches quotidiennes. Pas de pensées pour le boulot, le lavage, la cuisine, les comptes à payer… Que de l’air frais qui pénètre dans les poumons, les feuilles qui craquent sous les pas, le soleil qui percent à travers les branches dénudées… Que du bonheur!

On doit s’autoriser ces moments de pause, ces micro-vacances pour recharger un peu ses batteries. Sinon, c’est comme si on fonctionnait toujours à la limite du 10%. Vous savez, juste avant que votre iPhone affiche la batterie rouge? On stresse quand on voit son téléphone atteindre ce niveau mais on devrait agir aussi promptement pour soi.

Alors, pour ces deux prochains jours, mon objectif sera de recharger au maximum ma batterie intérieure, de faire le plein de nouvelle énergie et de prendre soin de moi, de multiples façons. Et je vous invite à vous concocter, vous aussi, un programme santé, une mise en lumière de votre petit moi. Ce n’est pas égoïste de penser à soi, c’est primordial pour continuer à offrir le meilleur de soi.

On a le droit de vouloir être bien, de souhaiter se ressourcer, d’avoir besoin de mettre l’emphase sur ses besoins. On se met si souvent de côté, on offre beaucoup, parfois sans compter. Mais procurons-nous ce même niveau de soin, d’attention et d’effort. Peu importe ce qui vous ferait plaisir, offrez-le-vous, tout simplement. La vie est courte, on ne sait jamais de quoi demain sera fait et il serait dommage de regretter plus tard de ne pas avoir assez écouter nos envies.

 

Photo : Unsplash | Maksym Kaharlytsky

Hommage à l’ordinaire

Gaelle Marcel

Hier, j’ai vu une publicité de Noël. Et ça m’a un peu choquée. L’Halloween n’est même pas encore chose du passé qu’on nous incite déjà à acheter des cadeaux. Encore. Mais pendant ce temps, on nous bombarde d’articles et de trucs pour vivre dans le moment présent. Et le moment présent, c’est le 18 octobre 2018. Pas Noël. Pas l’Halloween. Pas la Saint-Valentin. C’est juste le 18 octobre. Une journée comme les autres, un jeudi tranquille, gris et frisquet, certes, mais un jeudi tout ce qu’il y a de plus banal.

Est-ce que chaque jour doit devenir spécial et comporter son lot d’éléments à fêter? Est-ce qu’on est rendu au stade où on n’est plus capable d’apprécier le simple fait d’être là, en vie, en santé? Est-on condamné à être sarcastique en tout temps, incapable de simplement vivre sa vie?

Parce qu’avouez qu’il y a quelque chose de curieusement ironique à voir une promotion du temps des fêtes plus de 60 jours à l’avance et qui met en vedette un livre sur le « hyge »… Je sais, certains me diront que Noël, c’est magique, qu’il y a même des magasins qui vendent à l’année des articles de cette fête devenue trop commerciale et qu’on aime tout ce qui l’entoure. Et je ne fais pas partie des grincheux qui détestent cette fête, au contraire. Ma femme de ménage trouve encore, parfois, des épines de sapin d’il y a deux ans, quand j’ai eu la bonne idée d’acheter un arbre naturel.

Mais, il me semble que… Chaque chose en son temps, non? Est-ce qu’on peut juste savourer cette douce transition vers l’hiver, sans se précipiter dans les boutiques pour consommer à outrance? Est-il encore possible de souhaiter la sobriété, le calme, le silence, la pureté? Je me sens parfois agressée par tant de publicité, de bruit, d’incitatifs permanents clamant que mon bonheur se trouve dans ce nouveau gadget à la mode.

J’envie presque l’époque de ma grand-mère qui décidait par elle-même ce que la famille mangerait pour souper, sans l’influence des 352 nutritionnistes qui produisent des livres, des articles, des chroniques et des billets de blogue pour prôner le nouvel aliment à la mode ou la combinaison parfaite d’antioxydants et nutriments pour être heureux. Dès qu’on ouvre l’œil le matin, dès la première respiration, j’ai l’impression qu’on tente de m’inciter à acheter un truc, à adopter une nouvelle pratique ou à intégrer une nouvelle habitude.

Ça ne vous donne pas le tournis vous, parfois? Même le dernier roman que j’ai lu m’a semblé infiltré par le placement de produit… Et je dois avouer que ça m’irrite un peu. J’ai l’impression, par moment, d’être un petit rat de laboratoire qu’on observe, qu’on scrute et qu’on tente de faire craquer.

C’est peut-être mon blues du retour qui me fait cela, mais ça fait quand même plusieurs années que je ressens cette pression, ce filtre permanent sur tout. Comme si plus rien n’était naturel, simple, pur. Tout me parait édulcoré, transformé, verni. Comme les photos de bouffe qu’on nous présente qui ont été travaillées pendant longtemps pour faire briller le tout comme un sou neuf.

Mais la vie, ce n’est pas Photoshop, ce n’est pas magnifié. Le matin, quand on se lève, on a tous une haleine moins inspirante, les cheveux en bataille, le pyjama enroulé autour de soi, le pli de l’oreiller dans le visage et un sérieux besoin d’être brassé un peu pour s’éveiller. Et vous savez quoi? C’est normal, ça! Faut arrêter de vouloir être beau tout le temps, de vouloir correspondre à ces maudits standards impossibles à atteindre et croire que la petite crème miracle existe. Vive l’imparfait, vive l’ordinaire. Vive les 18 octobre.

 

Photo : Unsplash | Gaelle Marcel

Les fameuses bonnes habitudes

Easton Oliver

Les journées raccourcissent et se font grises ces derniers temps. Le cycle des saisons nous apporte le festival des couleurs mais aussi, pour certains, la déprime saisonnière. Le manque de lumière et de chaleur peut devenir un perturbateur d’humeur et d’énergie et ce n’est pas à prendre à la légère. Avec les années, j’ai compris que j’étais sensible à ce changement et que je devais agir en amont pour en contrer les effets. Je ne parle pas de luminothérapie ni de médication. Je suis plutôt portée à ajuster mon alimentation et augmenter mon activité physique pour compenser mon manque de vitamine D.

Je déteste prendre des pilules. Honnêtement, j’ai toujours cru que le corps avait tout en lui pour se guérir lui-même. Et je ne comprendrai jamais le cercle vicieux de ceux qui acceptent de prendre des pilules pour compenser les effets secondaires des autres pilules prises dans la journée. Ça ne me rentre pas dans la tête, que voulez-vous. On est tous maître de son corps et personne ne peut nous obliger à prendre quoi que ce soit. C’est déjà une première règle à se rappeler quand on sort de chez le médecin avec une prescription en main.

Depuis longtemps déjà, je préconise les approches plus naturelles et moins invasives, comme l’ostéopathie. J’ai la chance d’avoir, dans mon entourage, une fée ostéopathe qui a su, à travers les années, connaître mon corps et y apporter les soins réparateurs pour me permettre d’éviter une longue pharmacopée. Je complète avec quelques produits naturels pour donner un coup de fouet à mon système immunitaire, avec parcimonie.

Il faut apprendre à connaître les signes que notre système nous envoie et chaque personne est différente. La concoction qui fonctionne pour votre voisine n’aura peut-être aucun effet sur vous. Alors il faut être attentif, essayer et ouvrir son esprit. Quand on trouve la formule gagnante, elle fera peut-être seulement un temps. Mais je peux vous dire qu’entre alimentation, sport et produits naturels, le tout agrémenté d’une bonne routine de sommeil, j’ai évité de nombreux virus dans les dernières années.

Personnellement, je préfère dépenser mon énergie à prendre soin de moi pour garder la forme que pour combattre un rhume. C’est un choix très personnel et certains me disent que j’en fait peut-être beaucoup. Comme je le dis souvent, chacun son chemin, chacun ses choix. Je ne juge personne même si certains réflexes me paraissent nuisibles. On avance à différentes vitesses et on n’a pas tous les mêmes priorités.

Je vous invite toutefois à analyser un brin vos comportements et à identifier ce qui vous semble nocifs dans vos habitudes. L’objectif n’étant pas de devenir des saints mais plutôt de s’aider, individuellement et collectivement, à aller mieux. Si chacun fait un effort, je suis convaincue qu’il y aura moins de méchants virus qui circuleront.

Et, ce qu’il y a de bien dans tout ça, c’est qu’à force de prendre soin de soi, on y prend goût aussi. On décèle nos moins bons coups, on préconise les choix sains et ça fait boule de neige. À mes yeux, il faut changer une chose à la fois, sinon c’est trop et on retombe dans nos vieilles habitudes.

Encore là, c’est un pas à la fois et à chacun son rythme. Le simple fait d’en parler dans les rencontres de famille et les soupers entre amis a un effet d’entraînement. Loin d’être une compétition, ça peut donner lieu à des échanges enrichissants et un partage d’information lucratif. Entre vous et moi, qu’a-t-on à perdre de l’essayer?

 

Photo : Unsplash | Easton Oliver