De l’idée à l’entreprise

Brooke Lark

Ce matin, une belle histoire a piqué ma curiosité dans La Presse+. Celle d’un couple d’entrepreneurs qui a fait d’une simple habitude une entreprise florissante et surtout, très intéressante. Je vous invite à lire l’article ici. Il s’agit d’une petite entreprise qui vend des kits pour fabriquer notre fromage (ou faux-mage) à la maison. Et cela a surgit dans l’esprit des deux créateurs par un constat : le fromage leur coûtait cher.

Quand je lis des histoires comme celle-ci, je suis remplie de fierté qu’au Québec, nous ayons cette fibre entrepreneuriale. Revenant d’un voyage en Guadeloupe où les petits commerces pullulent et la nécessité de créer son propre emploi est évidente, j’apprécie ce constat que, chez-nous aussi, le désir d’être son propre patron fleurit. On a tout ici pour le faire : des subventions au mentorat, il faut seulement bien s’organiser et trouver un projet qui tienne la route.

Je n’insinue pas que c’est facile. En fait, je sais que c’est hyper dur mais c’est tellement enrichissant que ça en vaut vraiment le coup. Moi-même, je me suis cassée la gueule à plus d’une reprise avec un projet qui manquait de fignolage mais c’est grâce à ces expériences que j’ai le plus appris. Ma plus grande leçon demeurera sans doute qu’à la base, il faut avoir le goût du risque et oser. Car la fermeture d’une entreprise n’est pas un échec en soit, c’est une étape sur un parcours, uniquement.

Quand j’ai lu, donc, cet article ce matin, j’ai été interpellée par le produit mais aussi le processus. Ils auraient pu se lancer tête première dans une aventure et planifier au gré des embûches mais ils ont fait le bon choix de prendre un pas de recul pour avoir un meilleur élan et une base plus solide. L’équilibre entre la fébrilité et la sagesse est toujours un bon plan!

Avec l’histoire de Téo Taxi dernièrement, de nombreuses chroniques ont parlé des échecs entrepreneuriaux au Québec et ça m’attriste. Car j’ai peur que ça décourage certains de se lancer. Bien sûr, quand des fonds publics sont impliqués, ça nous chicote un peu mais si on est frileux, on n’avancera jamais et on ne changera pas les choses. Téo Taxi constituait une initiative fabuleuse, véritable tremplin vers une solution plus verte aux déplacements. Ce n’est peut-être pas mort et honnêtement, je me croise les doigts pour qu’un repreneur n’achète pas seulement la technologie mais relance le projet dans son ensemble.

On a un nouveau Premier ministre de la province qui se vante d’être un homme d’affaires à la base. J’espère sincèrement qu’il fera en sorte que les leviers pour favoriser entrepreneuriat et le mentorat soient maintenus et même bonifiés. Le but n’est pas de distribuer de l’argent comme des bonbons mais d’accompagner les gens dans le parcours sinueux du démarrage d’entreprise. Nous sommes créatifs, ouverts et solidaires : toutes des valeurs nécessaires dans une société pour aider nos fleurons.

On parle souvent d’achat local mais pour que ça soit possible, ça prend des produits et des services sur le marché qui répondent à des besoins. Ce n’est pas compliqué. Et dans cet échange, l’État peut jouer un rôle-clé, celui de facilitateur. On le sait, c’est facile de s’y perdre sur les sites gouvernementaux quand on cherche une info alors imaginez lorsqu’il s’agit de subventions, de programmes et de formulaires. Quand on ne nous répond pas qu’on doit envoyer un document par télécopieur…

Acheter d’une entreprise d’ici, c’est encourager une famille, un village, un esprit créatif. Souvent, on peut même serrer la main de celui qui a créé notre nouvel achat. On est loin du café Starbucks ou des produits Ikea. On peut faire en sorte que notre argent transige dans un cercle local. C’est un choix. Je ne vous jugerai pas si vous ne le faites pas mais je vous remercie si, de temps en temps, vous faites l’effort de troquer les grandes chaînes pour les petits producteurs d’ici. En leur nom, merci.

Photo : Unsplash | Brooke Lark

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