Le temps qui passe

Harry Sandhu

Quand je regarde mon début d’année, je réalise, avec fierté, que je me suis choisie, écoutée et respectée. J’ai d’abord fait un petit voyage en Guadeloupe pour prendre une pause de cet hiver en dents de scie, et ça m’a fait un bien fou. J’ai aussi choisi de diversifier mes activités sportives au lieu de me concentrer sur la course. Certains diront que c’est contre-productif mais je ressens un besoin de m’amuser plutôt que de fonctionner par objectif strict. Et ça passe par une liberté dans mon horaire.

Puis, j’ai accueilli une belle chatte de Bengal à la maison ce week-end. Mon deuil de mon beau Boris étant fait, j’étais prête à renouveler l’expérience féline et une belle opportunité s’est présentée. J’ai aussi reçu mon guide d’étude et ouvrage de référence pour mon dernier cours universitaire. Je vais finalement terminer ce programme court débuté à l’automne 2017 qui me confronte à mes petites failles orthographiques et grammaticales. Ça fait du bien de se faire brasser la cage (et les acquis) un peu.

Pour couronner le tout, j’ai assisté au spectacle de Louis-José Houde ce samedi, à l’Olympia, et je me suis bien dilaté la rate. J’adore les shows d’humour car ce sont des minutes précieuses où notre quotidien n’existe plus. Se faire divertir ainsi est important pour relativiser et voir les choses autrement. On rigole de nos travers collectifs, on s’amuse des frasques de l’humoriste et on réfléchit collectivement à nos comportements innés mais non moins ridicules. Quoi de mieux pour décrocher!

Et, depuis le 1er février, je n’ai rien consommé qui contient de l’alcool. Je peux vous dire que mon cerveau est bien en forme et bouillonnant d’idées. Chaque nuit de sommeil me semble plus réparatrice que jamais et mon corps apprécie cette pause bien méritée. C’est quand on est sobre depuis plusieurs jours qu’on réalise l’impact sur le système digestif, les articulations et l’état mental de l’alcool. Comme le dit si bien le slogan, la modération a bien meilleure goût!

Plaisir et résilience font partie de mes thèmes de 2019 et je me sens bien engagée sur cette voie. J’essaie de m’éloigner de cette fameuse pression de performance pour plutôt regarder et écouter en moi ce qui résonne. Envie d’aller marcher au lieu de courir? Aucun problème. Envie de cuisiner plein de plats même si je suis seule? Pourquoi pas! C’est à ça que ça sert un congélateur! Besoin d’explorer le monde et de sortir de ma zone de confort? Il y a plein de destinations qui attendent que j’aille les visiter… Le plus dur, c’est de choisir!

J’aime ce que cette quarantaine de jours m’a permis de faire. On dit souvent que le temps passe vite et c’est vrai mais il n’en tient qu’à nous d’en faire ce qui nous plait, nous nourrit et nous fait sourire. C’est important de rire et de sourire, la vie est trop courte pour s’inquiéter et se prendre la tête avec le passé, les tracasseries et la « futurologie » malsaine. Je tente le plus possible de chasser les « peut-être » inutiles pour concentrer mon énergie sur ce qui est tangible. J’ai trop longtemps laissé l’angoisse de l’anticipation me gruger l’intérieur.

Ma nouvelle compagne féline, la gracieuse Ari, s’adapte à moi, et vice et versa. Et, quand je la regarde, calme mais fébrile à chacune de mes visites dans sa « chambre » d’accueil, je souris. La vie est simple pour cette belle « retraitée » : elle a été reproductrice et maintenant, elle se la coule douce dans le confort de mon foyer, après une tentative d’adoption infructueuse. La vie, c’est aussi ça : la résilience face à des épreuves et retrouver le plaisir de vivre malgré les chocs et les moments plus difficiles.

Après la pluie le beau temps, dit-on? Je sais qu’avec cet hiver aride, on peine à y croire mais on sait au fond de nous que le printemps arrivera plus vite qu’on pense. Parce que le temps passe vite, parce qu’on va pelleter encore quelques fois en maugréant et parce qu’inévitablement, les journées rallongent et le temps se réchauffera sans qu’on s’en rende compte. Le cycle de la vie est là pour nous rappeler que tout rentre toujours dans l’ordre. On devrait peut-être se concentrer là-dessus…

Photo : Unsplash | Harry Sandhu

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