Quelqu’un m’a dit un jour : la vie, c’est des hauts, c’est des bas, mais c’est aussi des pas de côté. J’ai longtemps médité cette parole pour finalement me dire que, la vie, c’est un sept carré! On change de bord, on recule, on avance, on saute de joie, on tape des mains et on reprend son chemin. Pour les plus audacieux, ça peut ressembler à un Achy breaky dance.
Danser pour oublier ses ennuis, c’est quand même pas mal comme façon de voir la vie, non? Peut-être que notre one-hit wonder profil cowboy détenait le secret du bonheur après tout. Chose certaine, à mes yeux, quand on sent qu’on s’enlise, qu’on stagne et qu’on n’est pas dans le bon bassin, il faut bouger, essayer, aller voir ailleurs si on y est ou du moins, ne pas fuir ou s’engourdir pour ne plus ressentir.
Prendre le taureau par les cornes, ça ne demande pas de grand bouleversement ou une transformation majeure. Parfois, il faut seulement prendre du recul pour voir les choses autrement, sous un nouvel angle. Un peu comme la peinture sur un mur peut changer selon la luminosité, notre situation peut aussi paraître différente quand on se positionne autrement.
Bien souvent, on a tout pour être heureux mais on cherche le bonheur ailleurs. On veut toujours plus, on s’est habitué à notre confort, tellement qu’il est devenu inconfortable, trop commun, banal. On oublie que, bien souvent, d’autres nous envient. L’herbe est souvent plus verte dans le jardin (ou le compte de banque) du voisin. Alors, aller se confronter à d’autres réalités suffit bien souvent à nous faire prendre conscience de notre propre bonheur.
Les hauts, les bas et les pas de côté, ce sont des éléments nécessaires à la vie, pour se sentir en vie. Je dis souvent que ça prend des moments désolants pour apprécier les bons. Et, je me dis que, tant que j’ai un toit, un réfrigérateur assez rempli et assez de sous pour subvenir à la base, le reste est du bonus. Les voyages, les grands crus, les vêtements, les accessoires de mode et décorations futiles, tout cela, c’est le crémage du gâteau. Mais le gâteau, il est bon, même nature.
Parfois, on veut tellement tout qu’on perd la capacité de voir et de sentir la subtilité des choses. Mais apprécier les rayons chauds du soleil après plusieurs journées froides et grises, voir les bourgeons au printemps, entendre rire des enfants, ce sont des moments précieux qui méritent notre attention et qui n’influent pas sur le cours de la bourse. C’est la bourse du bonheur qui en bénéficie, celle qui ne s’achète ni ne se vend. Celle qui se vit.
Les petits sauts de côté dans la vie, ceux qui nous permettent d’aller sur le bas-côté quelques instants pour changer de perspective, ça peut prendre la forme de vacances, d’année sabbatique ou simplement de détachement quotidien. Je pense à cette lectrice qui profite de son trajet en train pour s’aérer l’esprit ou cette amie qui marche tous les jours pour évacuer son stress. Ça prend peu pour nous aider, il suffit d’un peu de volonté.
Suivre le rang, la foule, le troupeau, ça nous amène souvent là où on ne veut pas être. Mais à force de ne pas se poser de questions et de foncer tête baissée, on peut atteindre les mauvaises destinations. À ce stade, on aura appris sur nous et sur notre besoin d’être soi, d’avancer à son rythme, avec son propre GPS interne. Ce n’est pas un échec mais plutôt une prise de conscience utile. Reculer pour mieux avancer, c’est aussi ça la vie.
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