L’effet printemps se fait vraiment sentir ces jours-ci. On sent plus de légèreté dans la population, une certaine ouverture aux autres et une détente qu’on attendait depuis longtemps. Moralement, on a un peu tous l’impression de sortir d’un isolement forcé. Ça fait des mois qu’on endure les réactions extrêmes de Dame nature, qu’on rêve à la verdure, la chaleur et le soleil passé 16 h.
Et maintenant, qu’on y est, le temps passe plus lentement. Juste de prendre une petite marche d’une vingtaine de minutes hier, musique dans les oreilles, verres fumés sur le nez, et j’avais cette impression de renaître. Je gambadais littéralement, large sourire dans le visage. Enfin, pouvoir se promener sans se geler, quel bonheur!
Et, évidemment, qui dit printemps, dit séduction. Terminée la saison des gros manteaux difformes, les courbes du corps se révèlent peu à peu. Et ça se voit dans le regard des gens, ainsi que dans ma boîte Messenger. Je ne sais pas pour vous mais, pour ma part, depuis une semaine, je reçois plein de messages d’inconnus désireux de faire ma connaissance. Je n’ai jamais compris cette tendance à s’adresser virtuellement ainsi sans gêne à une femme.
On ne parle pas ici de site ou d’application de rencontre. On parle d’agir de manière intrusive via une plateforme numérique. Vous me direz qu’être sur Facebook, c’est déjà avoir un peu vendu son âme au diable. Certes, mais de là à aller à la pêche à la dynamite, il y a une marge. Et je me pose la question : est-ce que ça a déjà fonctionné pour quelqu’un? Sérieusement, est-ce qu’un seul couple au Québec a déjà été formé par cette technique?
Il y a longtemps que j’ai retiré mon statut amoureux de mon profil pour éviter justement de donner envie à quiconque de m’aborder. Je vous parlais hier de mon célibat assumé et, bien que je ne revendique pas ce statut à vie, ça m’agace un peu de me faire interpeller fréquemment par des hommes qui croient (à tort) que c’est naturel de s’insérer entre mes conversations avec de vrais amis.
Il y a du bon avec les réseaux sociaux mais il y a aussi impact négatif qui implique de devoir accepter des désagréments comme celui-ci. Ça et la publicité agressante, même combat… Je pourrais décider de « tirer la plug » comme on dit, de me retirer complètement. J’y songe parfois car c’est un cercle vicieux et ça gruge du temps. Mais je préfère travailler sur moi et sur ma consommation virtuelle que d’utiliser la méthode extrême.
Alors, avec ce printemps qui s’installe tranquillement, je m’adapte et c’est avec grand plaisir que je m’excite devant toutes les activités que je pourrai faire sous peu. Planifier le jardin figure en tête de liste mais on y retrouve aussi quelques terrasses à essayer, des randonnées qui m’attirent et de nouveaux sports extérieurs à expérimenter. J’ai surtout envie de partir à la découverte de moi-même, des autres, de mes capacités et intérêts.
Pour évoluer, on dit souvent qu’il faut sortir de sa zone de confort. Mais pour cela, il faut se motiver, se grouiller le popotin et foncer. Quand on n’a que soit à convaincre, il n’y a plus de défaite qui tienne. Je peux seulement m’en vouloir si je ne vais pas au-delà de mes limites. Vous me direz que c’est la même chose pour les gens en couple. C’est vrai mais la tentation de vouloir faire des trucs à deux est souvent grande.
Bref, que vous soyez solo, duo ou avec loupiots, c’est le temps de penser à changer de rythme et à planifier les sorties pour faire le plein de vitamine D et d’air pur. Et pourquoi pas élargir le cercle d’amis? Terminées les soirées Netflix, on sort, on bouge et on déplie nos corps trop longtemps recroquevillés par le froid et le vent glacial. On a attendu pendant des mois ce moment alors ne perdons pas une minute, c’est maintenant que ça se passe. Allez hop, on savoure!
Photo : Unsplash | Jenna Beekhuis