L’authenticité ou le plaisir d’être soi

Clay Banks

Dernièrement, je discutais avec un ami sur la façon qu’ont les gens de se présenter aux autres, aux premières impressions et à cette connexion avec soi qui semblent difficile pour plusieurs. Que ce soit lors d’une entrevue pour un emploi ou un mandat, pour un rendez-vous galant ou une simple réunion de famille, on a un certain contrôle sur ce qu’on projette. Les vêtements, la façon de serrer la main, le sourire, l’énergie qu’on dégage : on ne peut peut-être pas avoir une emprise concrète sur ce que les gens retiendront de nous mais on peut tout de même aider sa cause.

Prendre soin de soi, c’est aussi être conscient de son image. Je ne parle pas ici de se « pimper » et de jouer un personnage. Mais un décolleté trop plongeant peut miner une crédibilité autant qu’être overdressed alors il faut être conséquent avec ses choix. Oui, on a la liberté de porter ce que l’on veut et, aujourd’hui, on a démocratisé la mode. Mais ce n’est pas parce que les pantalons de coton ouaté sont revenus au goût du jour que ça justifie de les porter pour un entretien d’embauche…

On le dit souvent, à raison : tout est une question de gros bon sens. Il faut trouver l’équilibre entre liberté et contexte. Vous n’iriez pas courir un marathon en talons aiguilles (quoi qu’il existe un record pour cela mais bonjour le confort!) alors pourquoi ne pas s’adapter à la situation dans d’autres sphères? Notre langage aussi en dit long, autant les mots que l’on choisit que notre langage non verbal. Se donner un faux accent, tenter d’utiliser des mots qui ne font pas partie de notre vocabulaire régulier (fait vécu), ça paraît. Tout autant que notre posture qui peut s’avérer être une parodie de soi-même…

J’ai rencontré des hommes lors de premiers rendez-vous qui tentaient de faire le beau, de bomber le torse, de se vanter d’exploits inventés ou de vouloir être mieux que leur perception d’eux-mêmes. Mais, malheureusement, ça se solde souvent par un gros malaise car tout ce que j’ai retenu de ces rencontres, c’est un mal de vivre intense et un inconfort d’être soi qui, je vous le dis, n’impressionne personne.

J’ai compris qu’il est préférable d’être soi-même et de ne pas plaire, que de vouloir tant plaire qu’on en perde qui on est. Les femmes qui « beurrent » trop épais peuvent en devenir vulgaires tout autant que les hommes qui jouent trop aux gros machos. Le je-me-moi a vite tendance à taper sur le gros nerf, tout comme les gens trop timides qu’il faut « gérer » pour éviter un silence absolu. Mais si la personne est elle-même et a une certaine estime, ça coule bien, peu importe le niveau de sociabilité. L’important c’est de choisir le bon monde pour interagir et éviter de tenter de trop se sortir de sa zone. Comme on dit, une girafe dans un musée, c’est pas idéal…

J’ai souvent entendu des gens me dirent qu’une fois qu’ils ont intégré le fait qu’être soi est plus gagnant que de s’adapter en permanence, leur vie s’est mise à aller mieux. C’est comme de voir les choses plus positivement. Tu en entends parler, tu trouves ça ben ésotérique et farfelu. Mais quand tu commences à l’appliquer au quotidien, tu ne saurais dire pourquoi, mais tu sens un vent de changement. Et, au bout du compte, tu te balances du pourquoi du comment, tant que ça marche!

Alors, à votre prochaine rencontre humaine, que ce soit une date, la première rencontre des beaux-parents, une entrevue ou un simple rendez-vous ordinaire, soyez vous-mêmes et ne tentez pas de plaire à tout prix. C’est souvent là qu’on fait les pires choix et on risque aussi de rester pris dans un carcan qui ne nous convient pas du tout. L’authenticité, c’est une valeur qu’on perd avec tout cet embellissement du quotidien. Mais qui devrait rester à la mode pour toujours.

Photo : Unsplash | Clay Banks