On parle beaucoup de dépasser ses limites, de sortir de sa zone de confort depuis quelques années. Les ascensions des grands monts de ce monde tout comme les triathlons font bonne figure dans les publications Facebook et la fierté est à son comble lorsque ces grands défis sont relevés. Mais on oublie parfois de parler de la réalité au quotidien, des petits risques qui n’engrangent pas de médaille ni de profit mais qui bonifient l’estime de soi et permettent un accomplissement très personnel.
Parler devant plusieurs personnes, oser franchir une limite qu’on s’était fixée, déménager, demander une promotion, exprimer ses émotions, oser dire tout haut ce qu’on pense depuis si longtemps, ce sont toutes des petites victoires qui ne se publient pas nécessairement mais qui génèrent autant de fierté qu’un défi prodigieux.
Parce que, non, ce n’est pas tout le monde qui rêve de gravir l’Everest ou qui veut faire le tour du monde en voilier. On admire beaucoup ceux qui osent le faire mais parfois, ce qui nous inspire le plus, ce sont plutôt des gestes posés près de nous. Les entrepreneurs qui s’unissent pour rebâtir la maison d’une famille détruite par un incendie, les rassemblements de gens qui collectent des fonds pour une personne atteinte d’un cancer ou simplement tous ces bénévoles qui, jour après jour, investissent temps et énergie dans l’amélioration du sort des autres.
On est tous un héros un jour ou l’autre, à la hauteur de notre exploit. Que ce soit d’avoir aidé une dame âgée à traverser la rue ou en ayant organisé une collecte de fonds, on réussit tous à marquer le monde à notre façon. Et il ne faut surtout pas minimiser les petits risques, les petits gestes, car cumulés, ils forment le tissu social dont on a tous besoin. Parce non, personne n’est à l’abri d’une épreuve qui requerra l’aide d’autrui. On est tous humains et personne n’est invincible.
Tout comme on a tous besoin de se brasser la cage un peu pour sortir de nos pantoufles et ainsi redécouvrir la palette de nos capacités oubliées. Quand on a une certaine routine depuis quelques années, quand on fonctionne un peu sur le pilote automatique depuis un certain temps, on ne réalise plus toujours ce qu’on n’ose pas, ce qui nous chicote, ce qui manque pour se sentir pleinement épanoui. Parfois, le statu quo nous semble plus confortable qu’un quelconque risque de recul.
Mais c’est justement quand on ose qu’on avance. Rarement ai-je entendu quelqu’un me dire qu’il regrettait de s’être aventuré un peu plus loin. Ça ne se passe pas toujours comme on l’a prévu (en fait rarement), on n’arrive pas toujours à la destination envisagée (souvent) mais ça nous fait sentir vivant comme jamais. Trop de sécurité, c’est comme pas assez et si on ne change rien à notre vie de peur de perdre cette sécurité acquise, notre plus grand risque est de passer à côté de notre vie.
Il ne faut jamais dire jamais dit-on? Alors ne fermons pas la porte à la nouveauté, aux petits et grands frissons, aux rencontres et aux événements qui viennent tout chambouler mais qui nous font vibrer en dedans. Car c’est ça vivre, c’est ça être un humain et c’est ça qui nous propulse vers le meilleur de nous-même.
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