La pandémie a créé une véritable onde de choc, un raz-de-marée de réflexions chez la plupart des gens. Suis-je réellement heureux dans ma vie, ai-je fait les bons choix, ai-je envie de poursuivre dans cette voie, de suivre ce flot incessant et répétitif? C’est sans doute un des commentaires que j’ai le plus entendu dernièrement, ce besoin de ralentir, de se mettre sur le côté de la route et de prendre le temps de respirer, de ressentir au lieu de subir, ou de suivre sans se poser de question.
La vie va vite, trop vite, et si on ne prend pas le temps de se questionner, de revoir nos priorités, le cours des choses se poursuit et on peut se réveiller un matin complètement en décalage de nos envies profondes. C’est ce qu’une amie m’a raconté dernièrement, après 3 grossesses et une carrière prenante. Arrivée à 50 ans, tout à coup, plus rien ne faisait du sens… Et c’est une crainte que plusieurs entretiennent, cette fameuse peur de passer à côté de sa vie. Sensation mise en lumière par la situation exceptionnelle que l’on vit présentement et que personne n’aurait pu prévoir concrètement.
Quand on croise quelqu’un qu’on n’a pas vu depuis longtemps, on lui demande souvent ce qu’il fait comme boulot au lieu de chercher à savoir s’il est heureux. On accorde beaucoup d’importance au travail et à notre statut social alors qu’on sait pertinemment que l’argent ne fait pas le bonheur et qu’une caissière peut être 100 fois plus heureuse qu’un haut placé d’une belle et grande entreprise florissante. Alors pourquoi?
On est conditionné à se comparer aux autres, à constamment chercher à avoir plus, à être mieux, à bien paraître, à susciter l’envie de ses pairs. Et pourtant… On ne vit pas dans les souliers des autres et ce qui se cache derrière chaque façade est le fruit d’un vécu façonné par les blessures, les échecs et les moments moins glorieux qu’on n’ose pas montrer. Parce qu’il n’y a pas que du beau, parce qu’on a tous nos souffrances et nos bibittes à régler, il faut cesser de juger et de mettre les gens sur un piédestal. Parce qu’au fond, on est tous égaux et qu’on a tous la même valeur, celle de l’humain.
S’il y a quelque chose à tirer de cette catastrophe humaine qui nous arrive, c’est de se recentrer, de s’accorder du temps et de l’amour, de prendre soin les uns des autres et de se définir par le cœur au lieu de la tête. On a tous le droit de prendre conscience que finalement, ce qu’on croyait être notre idéal depuis des années ne l’est pas tant que ça, qu’on s’est laissé influencé, qu’on n’a pas tellement besoin d’un chalet, d’une grosse cabane, de 4 voyages ou de pleins de bébelles. Qu’au fond, notre petit cœur, il veut juste être aimé et notre tête, elle veut juste entendre les oiseaux chanter. Outre cela, c’est du superflu. La santé, c’est le plus important, on se le souhaite à chaque 1er de l’an mais on l’oublie trop rapidement ensuite, avec le tourbillon de la vie.
Alors quand la rentrée scolaire va arriver, que le rythme deviendra plus rapide, qu’on aura des horaires chargés et une liste de choses à faire qui s’allonge, est-ce qu’on peut se rappeler qu’on vient de traverser un moment historique sans flafla, sans superficiel et qu’on a survécu? Est-ce qu’on peut arrêter de s’en mettre tant sur les épaules, de vouloir toujours plus et mieux et se contenter de ce qu’on a pour une fois?
Parce qu’on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve et que rien n’arrive pour rien, quelque chose me dit que ce qu’on vit en ce moment est une leçon, un apprentissage nécessaire dans notre évolution. Comme si la vie, la terre, nous disait de se calmer les nerfs. Cette épreuve de la vie a un but (je sais, ça sonne ésotérique mais faites-en ce que vous voulez) : nous reconnecter à l’essentiel. Ce n’est pas un complot des chinois ou de Bill Gates, c’est un élan pour plus de beau et de pur. Pas mal plus le fun à partager comme message que tous les délires que j’ai vus dernièrement…