La vie nous fait vivre des hauts et des bas, des épreuves et des moments de pur bonheur… Tout le monde a ses difficultés et on ne doit surtout pas se comparer dans nos situations. L’herbe a souvent l’air plus verte chez le voisin et comme on dit, on ne peut pas se mettre dans les souliers de l’autre puisqu’on n’a pas la même réalité, le même bagage, les mêmes réflexes basés sur une histoire de vie très personnelle.
Chose certaine, c’est souvent quand on est confronté à ses propres limites qu’on découvre notre force et notre résilience. Quand tout coule et va bien, on se ressource. Et lorsque la vague arrive, on n’a d’autre choix que de faire face et d’assumer, de se centrer et s’enraciner pour demeurer solide et serein. Et c’est souvent dans les moments difficiles qu’on découvre nos amis chers, nos piliers, nos Jedis du support!
Avec l’arrivée du beau temps et le déconfinement, on peut maintenant recommencer à voir nos proches, sortir le bout de son nez pour refaire le tour de notre jardin. C’est presque étrange de sortir de sa coquille après tant de mois à craindre la maladie. Et pour certains, l’anxiété et le stress engendrés par cette pandémie ont créé une fragilité mentale sévère. Il sera d’autant plus important de prendre soin les uns des autres, d’être à l’écoute et de prendre le temps de se parler.
Pour ma part, les derniers mois ont été houleux et propices à beaucoup de réflexions. Le beau temps me ramène à mes priorités : ma santé, mentale et physique, et la redécouverte de mes passions et intérêts. Que ce soit la cuisine ou la lecture, le jardinage ou la course, tout reprend sa place, comme ça devrait l’être. Me reconnecter, refaire mes racines plus profondes et plus solides sont mes priorités.
Quand je vois les gens se masser dans les parcs et s’énerver en groupe, je me sens bien divisée. Oui, l’envie de voir des gens est présente mais je ne me sens pas encore pleinement prête à retrouver cette frénésie. La lenteur et le calme des derniers mois m’ont fait réaliser à quel point j’ai besoin de cette plénitude et ce retrait de la vie mouvementée. J’ai toujours aimé voir du monde mais on dirait que depuis quelques temps, je préconise les « one on one », les rencontres plus intimes et plus centrées. Prendre le thé avec une amie et se raconter, s’écouter, se confier, me semble plus salutaire que de faire le party avec des dizaines de personnes.
Encore là, c’est ma réalité. Je comprends que pour certains, surtout les plus jeunes, le plaisir d’être parmi une foule peut être bénéfique. Le comprendre ne signifie assurément pas l’adopter. Chacun son style et respectons-nous dans nos limites.
Pour cet été particulier où on retrouvera de vieux réflexes et d’anciennes habitudes, j’ai envie de me poser, de rester chez-moi et de simplement apprécier mon cocon. Pour certains, ça peut paraître paradoxal étant donné qu’on est confiné depuis si longtemps mais le faire par choix et non par obligation revêt une aura de bonheur à mes yeux. Préparer un repas pour des invités, prendre un verre avec une amie ou la famille, jardiner, bouquiner ou simplement respirer… Tant d’activités qui contribueront à mon bonheur et à ma paix intérieure.
Après tout ce stress et ce chaos, je nous souhaite sincèrement du plaisir, à la hauteur de nos attentes et nos ambitions. Pour une portion de la population, ce sera de partir à l’aventure alors que pour une autre part, ce sera de simplement profiter de la vie, des rayons chauds du soleil et de la beauté environnante.
C’est ce qui est beau de la vie, cette variété de styles et de personnalités. On est comme on est. Et on doit s’aimer ainsi. Profitons de cette épreuve collective pour se redéfinir et se concentrer sur l’essentiel : le bonheur.
Photo : Unsplash \ Elijah Hiett