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On respire par le nez…

Genessa Panainte

Hier, j’ai entendu une dame parler à son amie de tout ce qui lui restait à acheter pour Noël, des préparatifs en retard, du ménage qui n’était pas fait et de son inquiétude concernant les allergies et goûts alimentaires de ses convives. J’ai dû être en contact avec elle autour de 2 minutes et je sentais tout son stress qui émanait, toute cette pression qu’elle se mettait sur les épaules. Et j’avais juste envie de lui dire : hey, on ne sauve pas des vies!

Cette phrase, je la dis souvent, c’est presque devenu ma marque de commerce. Parce que je trouve qu’on a tendance à se donner de l’importance dans nos petits et grands projets, à faire comme si la terre tournait autour de nos malheurs ou préoccupations. Et, entre vous et moi, quand on prend un peu de recul et qu’on s’observe, il y a de quoi rire un bon coup.

Faisons un petit scénario ensemble… Vous recevez à Noël et le ménage a été fait très rapidement, vous n’avez pas pensé à faire un plat purement végétarien pour X, vous avez oublié de refroidir un peu le vin et vous n’avez pas eu le temps de concevoir une liste de musique selon vos préférences. Qu’arrivera-t-il? Selon moi, voici ce qui se passera : tout le monde aura beaucoup de plaisir, la végétarienne trouvera de quoi se nourrir parmi tous les plats concoctés avec amour et acceptera vos excuses avec le sourire et un câlin, personne ne remarquera les traces de doigts dans la fenêtre, votre beau-frère plantera la bouteille de vin quelques minutes dans la neige du balcon et votre neveu se fera un plaisir de jouer au DJ avec Spotify toute la soirée…

Alors pourquoi tout ce stress? Pourquoi est-ce qu’on essaie toujours de tout contrôler? On se rend malade à force de toujours courir et vouloir tout planifier à l’avancer, on s’épuise à vouloir que tout soit parfait et, souvent, au bout du compte, personne ne se rend vraiment compte de ce qu’on a omis. Cette sacro-sainte image qu’on veut faire briller, il y a souvent que nous qui la remarquons.

Cette dame que je ne connais pas et qui doit surement être encore stressée ce matin mériterait de s’asseoir, avec un thé et un bon livre, pour être calme et avoir l’énergie nécessaire pour passer au travers des fêtes. Mais comme je ne voulais pas m’immiscer dans sa vie, je ne lui ai pas dit. Au cas où vous la connaissez, ou que quelqu’un de votre entourage est dans le même bateau, je vous passe le mot, on ne sait jamais…

Respirons par le nez, rien ne va exploser et personne ne va mourir de notre plancher pas étincelant ou de notre entrée un peu ratée. L’important, c’est le temps que l’on passe ensemble, ce sont les fous rires et les plaisanteries un peu grivoises, c’est la binette de la petite dernière qui fait craquer tous les cœurs, c’est ce plaisir de se retrouver, enfin, tout le monde ensemble. Le reste, ce ne sont que des détails futiles qui, dans le pire des cas, feront des bonnes blagues à raconter les années suivantes.

Mais je le répète : il n’y a pas mort d’homme. Alors, on se détend, on relaxe nos épaules (car oui, la plupart des gens ont les épaules qui frôlent dangereusement les oreilles à ce temps-ci de l’année) et on prend une bonne respiration. Mieux vaut arriver les mains moins remplies de cadeaux que d’être un paquet de nerfs que tout le monde fuit.

Et si vous avez un petit cercle fermé, que votre temps des fêtes est plus calme et que vous n’avez qu’une micro-famille, que vos proches sont loin ou, peu importe la raison, que vous passez vos fêtes en solo, gâtez-vous, sortez profiter de notre belle région du monde qui a mis ses plus beaux atours pour nous dans les derniers jours. Le Québec, c’est une grande famille en soi et il existe plein d’activités pour regrouper ceux qui ont envie de festoyer. Il suffit, encore une fois, d’ouvrir son cœur et de mettre un pied dehors. La magie de Noël s’occupera du reste…

 

Photo : Unsplash | Genessa Panainte

Un petit brin de folie

rawpixel.com

L’année s’achève tranquillement, la neige étend son manteau blanc et nous aurons ainsi un beau Noël féérique. Les plus grognons pestent déjà mais je les entends à peine, trop émerveillée que je suis devant la beauté de la nature. Que voulez-vous, j’ai un petit côté romantique et enfantin…

J’adore cette période de l’année, ça doit venir de mon enfance et du plaisir que j’avais de retrouver la famille élargie, de dormir dans le sous-sol chez ma grand-mère et de manger, chanter et avoir du plaisir jusqu’aux petites heures du matin… Même si les fêtes sont différentes et plus calmes maintenant, il reste cette même ambiance réconfortante qui perdure. Comme si, pendant quelques heures, quelques jours, on mettait nos soucis derrière, on mettait notre vie mouvementée sur pause pour reprendre contact, pour se déposer et vivre, tout simplement.

Je n’aime pas les bilans de fin d’année ni les résolutions par contre. En général, je préfère trouver le thème de ma nouvelle année, ce qui teintera chaque décision, ce qui fera pencher la balance en cas d’hésitation. L’année 2017 avait comme thématique la santé et je l’ai appliquée à chaque fois que je tergiversais, à chaque nouveau projet ou opportunité qui se présentait.

J’aime bien cet exercice de définir l’idée globale de l’année qui s’ouvre devant moi. C’est comme une page blanche, un nouveau monde que je peux moduler, sur lequel j’ai du pouvoir. On a souvent tendance à penser qu’on subit plus qu’on ne choisit mais, quand on s’y attarde, on comprend qu’on a un réel pouvoir sur le cours des choses. Chaque pensée, on peut décider de l’écarter. Chaque colère, on peut choisir de l’atténuer pour ne pas qu’elle nous envahisse et mine notre moral.

Chaque blessure peut être guérie, même si ça prend du temps et que ça fait mal. Chaque relation peut être entretenue ou terminée, selon ce que ça nous apporte de bon ou de moins bon. On peut aussi faire le choix de ralentir, de mieux consommer, de plus cuisiner. On décide de ce qui entre dans nos maisons, les gens, la musique, les nouvelles, les biens matériels. Tout cet environnement dans lequel on vit nous ressemble.

Je n’ai pas encore d’idée dans quelle teinte se profilera 2018. L’année qui se termine a été mouvementée mais enrichissante. J’ai perdu mon fidèle compagnon à quatre pattes, Boris, et j’ai enterré les cendres de mon paternel après 5 ans de deuil. Mais j’ai aussi participé à ma première course officielle de 10 km, repris ma santé en main comme jamais, cuisiné et exploré de nouveaux horizons culinaires, fait des rencontres agréables et collaboré sur des projets stimulants.

Je crois que je suis arrivée à mon objectif santé. Et, j’ai surtout compris que la santé, ça passe aussi par le plaisir, par des petits écarts, par le fait de s’écouter quand on a envie de prendre une pause du programme de course, quand on sent qu’on a besoin d’avoir une journée à ne rien faire. Être dans la privation ou dans un régime rigide, ça n’apporte pas la santé ni le bonheur. Alors il faut savoir être à l’écoute de soi, se donner la flexibilité pour être bien dans sa peau et dans sa tête.

Je laisserai les vacances me dicter le thème à venir. Je me dis qu’avec quelques jours de repos, ça viendra tout seul, comme une épiphanie. Peut-être me trouverez vous un peu folle mais j’aime bien laisser mijoter une idée en moi et voir ce qui en sortira. J’ai toujours fonctionné à l’instinct et je crois que ce n’est pas aujourd’hui que ça changera. Et d’ailleurs, c’est peut-être un peu pour ça que vous me lisez ? Un petit brin de folie, ça n’a jamais tué personne! Alors, je vais faire du pouce jusqu’à l’arrivée de 2018, on verra où ça me mènera…

 

Photo : Unsplash | rawpixel.com

Le cœur à la bonne place

Ty Williams

Cette expression, utilisée fréquemment et à toutes les sauces, peut vouloir dire bien des choses. Mais à la base, elle fait référence à la bonté, à la générosité d’une personne. L’expression est un calque de la version anglaise « to have one’s heart in the right place. » Peu importe la langue et la personne qui le dit, c’est toujours une question de cœur, de valeur et de posture que l’on choisit de prendre.

Peu importe que vous ayez du style, une réputation ou de l’argent. Si vous n’avez pas bon cœur, vous ne valez rien!

Voici la version que Louis de Funès avait élaborée pour nous faire comprendre qu’on a beau se cacher derrière une carapace ou se construire un personnage, si ça ne vient pas de l’intérieur, rien n’y fait. Le bonheur ne s’achète pas ni ne s’invente d’ailleurs. On n’a qu’à penser à toutes ces vedettes adulées qui ont pourtant une vie triste à mourir. Alors qu’à l’opposé, une famille au revenu très modeste peut très bien vivre dans le bonheur et la joie.

L’argent n’achète pas le sentiment de calme, la sérénité intérieure ni l’enchantement. Ce n’est pas parce que vous achetez le plus gros cadeau, le plus cher, le plus spectaculaire présent à quelqu’un que vous le rendrez heureux. Regardez-le dans les yeux, dites-lui que vous l’aimez, parlez avec votre cœur et révélez vos sentiments. Ça aura beaucoup plus de valeur et d’impact que n’importe quel bien matériel.

On l’oublie parfois, et surtout en cette période de consommation extrême. J’entendais ce matin que la compagnie Interac indiquait que la journée du 22 décembre sera la plus achalandée dans les boutiques et que le nombre de transactions sera à son apogée. Les gens ont tendance à dépenser plus que prévu lorsqu’ils sont à la dernière minute, comme s’ils se sentaient coupables de ne pas avoir accordés plus de temps à leur magasinage pour leurs proches.

Pourtant, j’y reviens, ce n’est pas ce qu’il y a dans la boîte qui importe, c’est votre présence. Et je ne sais pas pour vous mais moi, acheter des cadeaux sans trop savoir si ça plaira, sans être certaine que la personne ne s’est pas déjà procuré l’objet en question, je trouve cela un peu futile et décourageant. Donner pour le simple fait de donner, parce que tout le monde le fait, ça me paraît totalement absurde.

Il y a longtemps que j’ai cessé de me casser la tête. Je demande aux parents ce dont les enfants ont besoin. Je donne quand je trouve un présent significatif pour quelqu’un, mais sans obligation ni engagement de respecter cette tradition à chaque année. Je donne avec mon cœur et non avec mon portefeuille. Je partage mon plaisir mais je ne pense pas à mon image ni à ma réputation.

Des années, je donne moins de cadeaux, mais je reçois ou je conçois. J’adore cuisiner pour mes proches, prendre du temps pour concocter des plats savoureux, trouver l’accord mets-vins parfait, respecter les restrictions alimentaires sans lésiner sur le goût et les saveurs. Et souvent, l’expérience gastronomique vaut plus que des biens matériels. Les gens sont heureux, l’ambiance est festive et tout le monde est ravi.

Avoir le cœur à la bonne place, dans le temps des fêtes, c’est ça. C’est de ne pas se laisser emporter par le tourbillon de la consommation, se reconnecter à notre cœur et choisir ce qui convient, entre le matériel et l’immatériel, entre le don de soi et le don aux autres. Au bout du compte, ce qui restera, ce sont les sourires et les souvenirs. Et ça non plus, ça ne s’achète pas.

 

Photo : Unsplash | Ty Williams

Demain est un autre jour

Daniel Kainz

Hier, j’ai vu une publication de la belle Karine Champagne sur Facebook et celle-ci m’a interpellée directement, profondément. Je vous la copie ici afin que vous puissiez bien comprendre le propos :

Je ne sais pas pour vous, mais il m’arrive d’avoir de moins bonnes périodes. Des moments où je doute, je stresse, je capote ou je veux déménager à l’autre bout de la planète.

Savez-vous quel est mon truc dans ce moment-là ?

Je me dis… Karine c’est temporaire. Tout est temporaire. Le bon comme le mauvais. Et c’est une expérience humaine !

Que faites-vous quand vous traversez une mauvaise passe ?

Quand j’ai lu ceci, je me suis tellement reconnue car c’est exactement ce que je tente d’implanter dans mon cerveau. Je fais partie des gens qui sont très affectés par ce changement de saison, par le manque de luminosité, par la température qui descend et tout ce chamboulement. Mais je tente de garder le sourire et de savourer ce qu’on a. J’en ai même parlé récemment : je tente d’aimer l’hiver de mon mieux.

Mais je sais que, quand un matin je me lève moins enjouée, c’est cette « dépression saisonnière » qui me hante et mine mon moral. On dirait que le simple fait de le savoir, de comprendre que je suis affectée par cela, que la source de mon abattement mental est temporaire, ça m’aide à passer par-dessus.

Mes amis me connaissent, je suis moins proactive sur les sorties dans ce temps-là. Je préconise le cocooning, je dévore des livres à profusion, je sors courir pour m’abreuver d’air frais et de vitamine D comme je peux. Car, avec les années, j’ai fini par me connaître et par accepter ce cycle dans mon humeur et mon état d’esprit. C’est ainsi et je ne me gaverai pas de pilules pour compenser. Je préfère travailler sur le mental toughness!

Ma psy vous dirait qu’arrivée au mois de février, en général, je veux vendre ma maison, changer de job et partir en voyage, tout cela en même temps… C’est un classique annuel! Mais maintenant que j’ai saisi, je me calme les hormones, au besoin, je me planifie une fin de semaine spa et je prends ça plus relax. Je ne m’énerve plus comme avant, époque où j’avais le sentiment que je devais bouleverser mon monde pour aller mieux. Je sais maintenant que ça va passer, que c’est temporaire…

C’est particulier car c’est quand on va moins bien qu’on comprend ce concept. Quand tout va pour le mieux, on veut juste que ça dure même si au fond de nous on sait pertinemment que tout est toujours en constant mouvement, comme les vagues sur la mer ou le vent dans les arbres. Rien n’est éternel, ni acquis. En une fraction de seconde, toute notre vie peut changer. Alors quand on intègre ce principe, on ne se laisse plus submerger par le bon ni le mauvais. On accepte et on vit au moment présent, tout simplement.

Ça m’a pris des années avant d’y arriver et même encore aujourd’hui, il y a des moments où je me sens dans le brouillard. Mais quand ça m’arrive, je préfère constater que de tenter à tout prix de trouver une solution. On dirait que je n’ai plus envie de dépenser une énergie folle à essayer de combattre un état inévitable. Rien n’arrive pour rien et dans ce temps-là je me dis que c’est ainsi que je dois être. Demain sera un autre jour, une nouvelle opportunité de vivre des petits moments ordinaires, ou extraordinaires.

 

Photo : Unsplash | Daniel Kainz

Et si on trouvait encore de l’espoir…

John-Mark Kuznietsov

Je ne sais pas si vous avez eu la chance de visionner le clip de Jeremy Demay et Alex Nevsky pour Génération Centraide mais si ce n’est pas le cas, je vous invite dès maintenant à ouvrir votre cœur et vos oreilles et à prendre quelques minutes pour absorber le tout. Ça débute avec la phrase-choc suivante : Au Québec, 1.3 million de personnes vivent dans la précarité et souffrent d’exclusion sociale.

Juste ça, moi, ça me tord le cœur, ça me brouille les tripes, ça me peine beaucoup. 1.3 million, c’est beaucoup, c’est trop, c’est inacceptable. Car, on l’oublie parfois avec nos vies mouvementées et notre petit confort sécurisant, mais le malheur peut s’abattre sur tout le monde et surtout, surtout, chaque humain se vaut, chaque humain a le droit à la dignité. Il n’y a personne ne mieux que l’autre, personne ne qui mérite plus que les autres.

Mais ce concept, il est extrêmement difficile à faire intégrer à des gens qui vivent dans le luxe et qui écrasent les autres pour se complaire dans leur petit bonheur de riche. Et même pour ceux qui ont une bonne attitude, ça prend parfois de grand-chose pour prendre conscience de la fragilité de la vie. C’est étrange mais en regardant cette vidéo, j’ai pensé à Alexandre Taiilefer qui avait tout pour être heureux mais pour qui la vie a changé de tournure brutalement quand son fils a fait le choix de s’enlever la vie, criant sa souffrance par ce geste irréversible. M. Taillefer avait le succès que tout le monde enviait mais ça n’a pas empêcher le malheur de s’abattre sur lui.

Alors, imaginez une personne qui part dans la vie avec une difficulté sociale, une maladie, un handicap ou une simple gêne maladive… Comment cette personne peut-elle percer la bulle sociale si on la juge constamment, si personne ne l’accompagne, s’il n’y a pas, autour d’elle, des piliers, des mains qui se tendent, des bras qui s’ouvrent?

On a tous une responsabilité dans ce qui survient aux autres dans notre société, c’est l’affaire de tous, le bonheur et le malheur. Ce n’est pas qu’individuel, c’est collectif. Et ça n’a rien avoir avec le montant dans le compte de banque, la quantité d’amis Facebook, le volume de vêtements ou de biens que l’on possède.  C’est ce qui se passe dans le cœur, dans l’âme.

Et si on trouvait encore de l’espoir…
Et si la paix s’emparait de nos chairs…
S’il suffisait juste de croire qu’on est extraordinaire…
Nous serions conducteurs de lumière.

Des paroles comme celles-ci, diffusées par deux porte-paroles touchants, sincères et authentiques, ça ne peut qu’aider à faire avancer les choses et j’ai toujours beaucoup de respect pour ce genre d’initiatives. Il faut savoir que, pour chaque partage de la vidéo, RBC versera 2 $ à Génération Centraide pour réduire les inégalités dans le Grand Montréal.

Comme le dit si bien un homme dans son récit :

« L’essentiel ce n’est pas de tomber, c’est de se relever. »

Alors, si ensemble on faisait un petit geste en partageant cette vidéo, et si on tentait collectivement de se rassembler pour mettre en commun nos forces, nos intentions et nos valeurs, je suis convaincue qu’on arriverait à de bien grandes choses qui pourraient, au bout du compte, faire une immense différence pour tous les gens qui ont besoin, ne serait-ce que d’un regard, d’un élan, d’un contact humain… Ça vous dit, de changer le monde, un partage et un sourire à la fois?

 

Photo : Unsplash | John-Mark Kuznietsov