Posts by "trouv" — Page 98

Cultiver son bonheur

Mi PHAM

Hier, je vous ai partagé mon parcours sinueux qui m’a permis de gravir la montagne de mes émotions, de rejoindre le sommet pour arriver à voir plus loin que l’angoisse qui me privait de ma propre vie. Et certaines personnes qui me connaissent aujourd’hui peinent à croire que j’ai été, à une époque, ce genre de personne qui s’enferme pour souffrir en silence.

Parfois, on me dit que mon blogue est très personnel et que je me révèle beaucoup, peut-être trop. Mais j’ai décidé de partager mes expériences car à l’époque où je n’allais vraiment pas bien, les réseaux sociaux et ce type de plateforme n’existaient pas et j’aurais bien aimé avoir accès à ce type de partage d’expérience. Car s’il y a bien un phénomène que la plupart des gens vivent dans ce genre de situation, c’est l’impression d’être seul et souvent, que personne ne les comprend.

Et pourtant, derrière la carapace de chacun se dissimulent des failles. Nul n’est parfait, il y a seulement des gens meilleurs pour masquer leurs faiblesses. Et c’est humain d’avoir des petits défauts, des côtés moins scintillants, des aspects de notre personnalité ou même de notre vie dont nous sommes moins fiers. Mais ça fait partie de nous et on doit l’accepter, apprendre à se concentrer sur le positif au lieu de dépenser notre énergie à cacher ce qu’on n’aime pas.

J’ai longtemps douté de moi, longtemps eu l’impression de ne jamais être correcte, de ne jamais en faire assez. Ça m’a poussé à me dépasser et à m’investir corps et âme dans le travail, et à m’épuiser bien entendu. Car en fait, je cherchais à être approuvée, à ce qu’on me dise enfin que j’étais bien. Mais tout ce qui arrivait c’est qu’on m’en demandait plus. Mes attentes n’étaient pas seulement irréalistes mais inappropriées. On ne peut pas combler nos vides intérieurs par du travail ou de la reconnaissance.

Et tranquillement, à force de faire des choses pour moi, à force de tenter et de me construire, une brique à la fois, j’ai bâti mon estime de moi et j’ai compris que je devais cesser d’attendre et plutôt me charger moi-même de me combler, de prendre en charge mon propre bonheur. En cas de doute, je devais m’écouter, faire appel à mon instinct et, au pire, essayer pour savoir, peut-être pour découvrir que finalement cela ne me plaisait pas.

Rien ne tombe du ciel, encore moins le bonheur. Heureusement, on a, ou on peut, acquérir les outils intérieurs pour l’ériger et le chérir. Ce n’est ni dans les biens matériels ni avec un salaire ou une grosse maison qu’on devient heureux. Ça peut sembler très simple dit comme cela mais c’est pourtant un message que la société tend à nous faire croire. Tel produit, tel niveau social, telle position dans une entreprise… On nous vend du rêve à outrance alors que bien des gens qui atteignent ce rang rentrent chez eux le soir, seul et triste.

Je rêve parfois d’un monde sans toute cette hiérarchie et cette bataille de pouvoir. Un monde où les gens peuvent s’épanouir tels qu’ils sont, sans se sentir comme des extra-terrestres car ils ne correspondent pas aux modèles préétablis… Vous me direz que je pourrais très bien aller vivre dans le fond des bois mais j’aime quand même un peu d’urbanité par moment ?

Je nous souhaite à tous, sincèrement, d’arriver à demeurer nous-mêmes et de ne pas être trop influencés par tout le tourbillon de mode et de tendance qui nous entoure. Car pouvoir être soi-même, c’est offrir le plus beau de nous. Et il me semble que, pour une société, il n’y a rien de plus souhaitable que d’avoir des gens heureux et épanouis.

Suis-je utopiste? Peut-être… Mais je m’assume ?

 

Photo : Unsplash | Mi PHAM

Délaisser son armure

A Fox

Il fut une époque où le moindre changement dans ma vie, mon entourage, mon horaire ou mon quotidien pouvait me générer des heures d’angoisse. J’avais besoin de m’accrocher à des repères autant que de respirer de l’air pour survivre. Car oui, je vivais en mode survie. Je n’avais pas les outils intérieurs pour m’accorder le recul nécessaire et relativiser les bouleversements que la vie pouvait semer sur ma route. Je paniquais pour un rien en quelque sorte…

De l’extérieur, rien n’y paraissait, tout avait l’air de couler mais à l’intérieur de moi, c’était comme un volcan en éruption. Tout se passait dans le fond de mes entrailles et avec le temps, j’en suis devenue malade. Je me suis mise du jour au lendemain à faire des allergies alimentaires. Pouf, un soir, après un bon spaghetti, j’ai fait une « giga » crise d’urticaire géant à cause des tomates. À un autre moment, ce fut une crêpe aux fraises qui déclencha une crise.

Je ne comprenais pas ce qui se passait, et bien honnêtement, j’étais tellement en dehors de mes pompes qu’il m’était même impossible d’imaginer que je pouvais moi-même être la source de ces réactions. Mon ostéopathe, grande sage, m’envoya en acupuncture pour me calmer, sachant que cette approche avait le potentiel d’atténuer mon stress. Mais ce qu’elle ne savait pas c’est que cette boule d’anxiété s’était tellement bien installée en moi que ça prendrait plus que quelques aiguilles pour l’en déloger.

Et cette acupunctrice a eu la finesse d’esprit, après quelques rendez-vous, de m’expliquer qu’elle pouvait soulager les symptômes mais que tant que je n’allais pas à la source, ça perdurerait. Et cette source, c’était mon mal-être que je tentais tant bien que mal de cacher derrière une carapace qui commençait à craquer. Elle m’a dit : ta coquille semble te protéger mais tu commences à étouffer dedans. Je te suggère d’être accompagnée dans ce processus car toute seule, tu risques de t’y perdre. Et c’est là qu’elle m’a donné la carte d’affaires la plus importante de ma vie… Celle de ma psy.

Je me suis toujours considérée extrêmement privilégiée d’avoir été entourée de toutes ces femmes professionnelles qui m’ont guidée sur mon chemin, qui m’ont soutenue, qui m’ont aidée et, je n’ai pas honte de le dire aujourd’hui, qui m’ont sauvée la vie. Pas que j’avais des idées suicidaires mais le stress m’aurait rongé de l’intérieur et j’aurais surement énormément souffert physiquement et psychologiquement de tout cela.

Et il y a eu un outil très précieux dans mon cheminement, un livre que ma psy m’a référé au tout début de notre travail ensemble : le chevalier à l’armure rouillée. En voici le résumé :

« II y a fort longtemps, un vaillant chevalier combattait les méchants, tuait des dragons et sauvait les demoiselles en détresse. II se croyait bon, gentil et plein d’amour. II était très fier de sa magnifique armure qui brillait de mille feux, et ne la quittait jamais, même pour dormir. Seulement, un beau jour, en voulant l’enlever, il se retrouva coincé… Ainsi commença pour lui une quête initiatique, à la recherche de sa véritable identité, au gré de rencontres insolites et d’épreuves riches d’enseignement. En parvenant au « Sommet de la Vérité », il deviendra alors ce qu’il n’avait jamais cessé d’être, un homme au cœur pur, libre de toute illusion et de peur. Cette nouvelle quête du Graal, d’un humour délicieux, fait partie de ces « grands petits livres » comme Le Petit Prince et Jonathan Livingston le goéland. La limpidité, la profondeur du Chevalier à l’armure rouillée, qui parle au cœur et à l’âme, en font un conte d’une portée universelle. »

En écrivant ces lignes, j’ai encore des frissons car je me rappelle avoir pleuré toutes les larmes de mon corps en lisant ce bouquin, réalisant à quel point il résumait ma situation, cette armure qui semblait me protéger mais qui m’étouffait comme l’avait dit mon acupunctrice.

Le but de ce billet ce matin n’est pas de donner des leçons ou de faire pitié, loin de là. J’avais envie de vous partager cela car je sais que plusieurs personnes atteignent le fond du baril, ne sachant plus quoi faire, ou vivent elles aussi dans une armure rouillée, coincées et malheureuses.

Mais je voulais vous dire qu’il y a toujours de l’espoir et que la vie met sur notre route les gens qui sauront nous guider, nous aider, nous soutenir et nous faire avancer. L’important n’est pas le temps que ça prendra ou le nombre de personnes qu’il nous faudra pour remonter la pente. L’important c’est de se souvenir que, tout en haut de cette montagne difficile à gravir, il y a nous, notre personnalité à son plein potentiel, notre estime de soi, notre beauté intérieure, notre vrai moi. Et ça vaut tous les efforts nécessaires pour y arriver, je peux vous le garantir.

 

Photo : Unsplash | A Fox

Montréal fait la belle

Marc-Olivier Jodoin

Aujourd’hui, c’est la fête de Montréal, son gros party d’anniversaire débute et durera plusieurs semaines. Certains se plaignent des sommes astronomiques qui sont investies dans ces festivités mais ce n’est pas tous les jours qu’on a 375 ans, quand même. De toute façon, permettez-moi d’être cynique quelques secondes, mais peu importe ce qui est fait ou aurait pu l’être, il y aurait eu des gens pour s’en plaindre. C’est ainsi, et il y aura toujours des insatisfaits.

Je me souviens encore très bien de mes rêves de jeunesse d’aller vivre dans la grande ville plus tard. J’habitais loin de Montréal et pour moi, cette ville représentait la liberté mais aussi un monde de possibilités. Quand on vit dans une petite ville de région où pratiquement tout le monde se connaît, le fait de pouvoir passer incognito à toute heure du jour et de la nuit, de rencontrer des gens de toutes provenances et tous les styles, de pouvoir marcher des heures dans les rues pour découvrir toujours plus, c’est très euphorisant.

J’avais une tante qui nous prenait avec elle, mes sœurs et moi, pendant quelques jours, dans son appartement de Côte-des-Neiges. Et je me souviens très bien que, quand on approchait de la ville en voiture, je sentais son odeur et ça me plaisait. C’est très drôle car aujourd’hui, quand je sens cette même odeur, je sais que c’est celle de la pollution alors je souris devant toute ma naïveté d’enfant. Mais le bruit, l’odeur et la densité de la ville me rendait heureuse, j’étais loin de ma vie, loin du quotidien et j’arrivais dans le monde de tous les possibles. Ma tante peinait à me garder près d’elle car le moindre élément nouveau m’attirait, même de l’autre côté d’un boulevard achalandé.

Je me souviens des effluves de nourriture et surtout d’épices venues d’ailleurs qui me chatouillaient les narines et me troublaient. Je découvrais autre chose que les fines herbes et épices d’ici et je ne savais quoi en penser. Autant toutes ces nouveautés m’effrayaient, autant elles me grisaient et me donnaient envie de partir en exploration pour m’ouvrir au monde.

Dès que j’ai pu, je suis déménagée à Montréal. Mon premier logement était dans le quartier Centre-Sud et j’adorais me savoir enfin dans la grande ville. Je vivais en quelque sorte un rêve, même si les murs étaient en carton et que les environs pouvaient être louches à certaines heures. Mais j’aimais ça, je me sentis fière et libre.

J’ai beaucoup marché Montréal et j’ai profité de ce qu’elle m’offrait. J’y ai travaillé avec plaisir et ardeur, j’y ai étudié, j’ai rencontré mes amis et quelques amours. Je m’y suis perdue puis retrouvée, dans tous les sens du terme. Je me suis enfargée dans ma vie à quelques reprises mais je me suis toujours relevée.

Puis après une décennie, j’ai compris que j’avais fait le tour. Comme on dit, on peut sortir une fille de Mont-Laurier mais pas sortir Mont-Laurier de la fille. En d’autres mots, l’appel de la nature se faisait sentir et tout à coup, je manquais d’air. Je me suis exilée, beaucoup trop loin, pendant trois ans. J’ai parcouru l’autoroute 15 pendant trop longtemps, à pester contre le trafic. Puis, je me suis rapprochée. Juste assez près pour pouvoir profiter des bons côtés de la ville, mais en ayant la tranquillité et la nature dont j’ai besoin.

J’aime encore Montréal pour sa culture, sa gastronomie, sa diversité, sa sécurité, son mélange des genres, des langues et des musiques qui s’entremêlent. J’y vais pour travailler ou pour m’amuser et quand je la quitte, je l’aime encore et je sais que je la reverrai sous peu. C’est une ville magnifique qui mérite qu’on la fête et qu’on l’honore. Elle m’a accueillie à bras ouverts et m’a toujours acceptée, malgré mes éloignements, malgré mes critiques. Montréal nous aime, comme on l’aime, inconditionnellement. Bonne fête, Montréal! xx

 

Photo : Unsplash | Marc-Olivier Jodoin

Célébrer la différence

jens johnsson

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les gens ne voient pas tous les choses de la même façon, pourquoi les opinions divergent autant et que les goûts diffèrent énormément? En fait, parfois, on regarde la société et elle est comme une immense courte-pointe de morceaux rapiécés et disparates. Et c’est sans aucun doute ce qui en fait sa plus grande richesse.

La diversité est un élément clé d’une société saine puisque le simple fait d’accepter la différence prouve une ouverture d’esprit. Que ce soit une question de culture, d’origine ou de religion, de langue ou de style, chaque être humain a droit à sa personnalité et à ses préférences. Mais au-delà de ces caractéristiques sociétales, il y a aussi la façon de penser.

On peut prendre deux personnes au parcours très similaire, ayant grandi dans des familles ressemblantes et dans un contexte relativement semblable et pourtant, une fois adulte, ces deux personnes peuvent avoir des idées contraires, des points de vue opposés. Car, en dehors des personnes influentes, il y a mille éléments qui peuvent influer et forger un esprit. Et cet aspect fait partie des difficultés des rencontres que nous faisons dans une vie.

On a tous certaines distorsions mentales que l’on traîne, parfois depuis l’enfance. Selon ce que nos parents avaient comme opinions, selon les amis que nous avons fréquentés, les gens qui ont gravité autour de nous, les émissions de télé ou de radio auxquelles nous avons été exposées, les livres que nous avons lus… Autant de sources pour façonner notre esprit et construire le filtre dans notre cerveau.

En toute honnêteté, ça m’a pris des années à comprendre et à accepter ce concept et encore aujourd’hui, que ce soit à cause des hormones, de la fatigue ou d’un quelconque événement perturbateur, il m’arrive de l’oublier par moment. Et des fois je me fâche parce que ma vision me semble correcte et celle de gens qui m’entoure me paraît erronée. Mais je finis toujours par me rappeler que l’on voit la vie telle que nous sommes et non pas telle qu’elle est. En fait, la vie a autant de facettes que de gens qui l’observe.

Il y a des jours où on se sent bien, presque invincible, où on pourrait gravir des montagnes et affronter des torrents alors qu’à d’autres moments on se sent à peine plus forts qu’une fourmi. Et quand on est dans la pente descendante, on souffre de notre manque d’estime, on se sent inapte à tout et nos croyances d’hier deviennent nos craintes d’aujourd’hui.

Et pourtant, on le sait… Ce rythme en montagnes russes, ces variations d’état, c’est du déjà-vu. Mais on l’oublie et on se questionne, on rumine, on peste. Puis un moment donné le soleil revient et on se sent à nouveau léger et puissant. Certains diront que le cycle féminin rend l’exercice plus fréquent mais pour avoir rencontré plusieurs hommes vivant eux aussi des remises en question fréquentes et des périodes plus sombres, je peux vous dire que c’est humain, tout simplement.

Déjà, accepter le fait que notre vision n’est pas unique et que chaque personne a le droit à son opinion est un grand pas. Le fait aussi de s’autoriser le droit à l’erreur, à changer d’idée, à revoir sa position, à s’ajuster, ça enlève une tonne de pression. Et de comprendre qu’on ne peut pas plaire à tout le monde et qu’une divergence d’opinion ne signifie pas systématiquement la fin d’une relation; on a ainsi un beau cocktail rafraîchissant et relaxant.

On se met sous tension facilement pour répondre aux standards et on peut s’user prématurément à trop vouloir être apprécié. Pourtant, être soi-même m’apparaît être la seule clé pour se sentir, au fond de soi, heureux et en paix. Et c’est dans cet état que l’on rayonne et que les autres nous apprécient le plus. Alors restons nous-mêmes et apprécions-nous, dans toutes nos différences.

 

Photo : Unsplash | jens johnsson

Se garder en vie

Pioneer Gear

Quand on est sur le marché du travail depuis un certain nombre d’années, on en vient en quelque sorte à maîtriser notre art, à développer nos compétences et à sentir une maturité dans l’exécution de nos tâches. On contrôle bien notre environnement, on est plus sûr de nous et on est en mesure de prendre des décisions sans trop stresser, de relever des nouveaux défis en ayant des acquis dans notre baluchon. Mais, arrivé à un certain stade, on a envie de se faire déstabiliser un peu, de brasser la cabane pour voir de quoi on est encore capable.

C’est un peu ce qui m’a traversé l’esprit quand j’ai décidé de me remettre sérieusement à la course à pied. J’avais une belle carrière, une maison chaleureuse, je n’avais pas de grand stress ni de gros défis devant moi. Et j’avais un certain besoin de nouveauté, de challenge, de me tester moi-même. Et quand le hasard de la vie m’a fait tomber sur un article parlant de mon entraîneuse, je n’ai pas pu résister, je l’ai contactée.

Et donc depuis l’automne, je me dépasse, je pousse mon corps toujours plus loin, 5 fois par semaine. Pour garder la motivation cet hiver, j’ai décidé que j’allais faire le 10 km de Lorraine ce printemps, ma première course officielle. Plusieurs m’ont dit que je devrais commencer par la distance de 5 km, que ce serait plus sage. Mais au fond de moi je savais que ce n’est pas de sagesse dont j’avais besoin pour garder le cap et continuer malgré le froid, la neige et les fluctuations hivernales.

Et, malgré ce changement dans ma routine de vie, il me semblait qu’intellectuellement, il me manquait quelque chose. Je ne fais pas partie de ces éternels insatisfaits qui cherchent toujours ailleurs une quelconque source de bonheur. J’avais ce sentiment que, depuis des années, ce que j’avais construit arrivait à une certaine limite et qu’il me fallait trouver autre chose pour garder mon esprit vif et sain. C’est pourquoi je me suis lancée dans l’aventure d’un certificat universitaire. Je pouvais ainsi, avec la course et les études, garder mon corps et mon esprit en état d’apprentissage et de travail de fond.

Mais s’il y a une chose que je n’avais pas prévue, et je ne crois pas que j’aurais pu le planifier, c’est la crainte de ne pas atteindre mes objectifs. Depuis des années, je circule dans mon milieu à l’instinct, sans chemin défini, sans qu’on m’ait indiqué la route à prendre. Car voyez-vous, en 1999, il n’y avait pas vraiment d’autoroute de l’information malgré ce qu’on en disait. On était plutôt sur un chemin de terre… Alors j’ai fait mon propre tracé et pris les voies qui me tentaient, au gré de mes envies.

Mais maintenant que je me suis lancée terre première dans ces 2 défis en simultané, j’ai dû réapprendre à lâcher prise. Pas le lâcher prise ésotérique qui polluent les Internet à grand coup de pensées magiques. Le vrai… Celui qui m’oblige à cesser de regarder ma montre à chaque minute pour vérifier ma vitesse quand je cours. Celui qui m’indique que je dois cesser de réviser mon travail et l’envoyer à ma tutrice universitaire. Le lâcher prise du « advienne que pourra » et « j’ai fait de mon mieux ».

Et moi qui est gestionnaire dans l’âme et analyste de métier, j’ai l’habitude d’être en contrôle et de savoir ce qui s’en vient, de planifier et d’avoir une vue d’ensemble. Et pour la première fois depuis des années, je ne regarde pas trop loin en avant. Je suis le rythme, le plan que l’on m’a construit pour évoluer. Et malgré un léger vertige au début, j’y prends goût. Ça fait du bien de ne plus être celle qui tient les rênes.

Comme quoi, dans la vie, on continue toujours d’apprendre, sur soi et sur la vie. Et c’est ce qui nous garde, justement, en vie.

 

Photo : Unsplash | Pioneer Gear