Posts in "Réflexion" Category — Page 129

L’union fait la force

Suhyeon Choi

Ce matin, en lisant La Presse+, j’ai été outrée de lire l’histoire de Pénélope McQuade et d’autres artistes féminines qui relataient des messages troublants qu’elles reçoivent assez régulièrement via les réseaux sociaux. Des messages sexistes, violents, agressants qui doivent franchement être troublants. L’animatrice mentionne à quel point elle doit conjuguer avec le sexisme ambiant dans le domaine de la télévision et comment elle gère émotivement ces agressions virtuelles.

Et ça m’a fait réfléchir sur la facilité qu’ont certaines personnes de se cacher derrière un écran, un pseudonyme ou un profil bidon pour attaquer et déverser leur colère et leur hargne accumulée sur une victime probablement choisie plus ou moins au hasard. En fait, dès qu’une femme s’expose socialement et émet une opinion, elle devient la cible de mauvaises langues et de pervers. C’est extrêmement troublant et en même temps très révélateur de la société malade d’aujourd’hui.

Un écran, c’est une cagoule numérique, un bas de nylon virtuel… Le visage est caché mais les propos sont réels, crus et blessants. Comme un cambrioleur qui tente de cacher son visage, le profil en ligne peut être trafiqué. Et c’est désolant de constater à quel point les employeurs et les autorités agissent peu ou pas du tout pour gérer ce genre de situation.

Être une femme en 2016, c’est avoir des droits, certes, plus reconnus qu’en 1930 mais c’est aussi avoir à vivre avec des risques concrets d’attaques, physiques ou psychologiques, dans la réalité ou dans le monde virtuel. Combien de fois ais-je reçu des messages inquiétants via les réseaux sociaux de personnes qui m’étaient totalement inconnues… Et je ne suis absolument pas connue ni exposée dans les médias. Alors je n’ose même pas imaginer comment ça peut être de devoir négocier avec ce type de messages à la puissance mille quand on est une personnalité connue.

L’intimidation prend des allures différentes avec la facilité qu’on les gens de pouvoir communiquer leur mécontentement directement sur la page d’un artiste. De s’exprimer demeure un droit mais quand cela se transforme en attaque personnelle et nocive, on ne parle plus ici de liberté d’expression. Et la personne a beau se dissimuler dans son sous-sol derrière un faux profil, il n’en demeure pas moins que ses commentaires atteignent directement la personne visée.

Je vais être bien honnête, je ne suis pas du tout une fan de Pénélope mais je compatis avec son trouble et sa dénonciation m’apparaît fort pertinente. Comme on dit, un moment donné, enough is enough! Si personne ne monte aux barricades pour dénoncer la situation, rien ne changera. Et quand le nom d’un détracteur est affiché publiquement avec son message, ça doit, ou du moins de l’espère, décourager les autres de faire pareil.

Je n’ai pas de solution pour endiguer le phénomène mais au minimum je crois qu’on doit en parler, réfléchir collectivement et exposer les cas afin d’y trouver des fils conducteurs et des pistes d’issue afin qu’un jour on puisse reconnaître un avancement. D’ici là, soyons solidaires et ne nous gênons pas pour démontrer et affirmer notre agacement face à ce type de communication haineuse. Ce ne sont pas seulement les artistes qui doivent dénoncer, mais bien la population. S’unir, c’est démontrer sa force, sa détermination et son désir d’harmonie collective. Et on en a grandement besoin!

 

Photo : Unsplash | Suhyeon Choi

Le temps de vivre pleinement…

dan carlson

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais quand je vois des phrases de type « pensée du jour » ou proverbe, je ne peux m’empêcher de les lire. Comme si mon esprit était attiré par ces petits mots semés çà et là et s’abreuvait de ces philosophies simplistes. Et ce matin, Facebook, fidèle à ses habitudes, m’a rappelé un « souvenir » d’une phrase que j’avais partagé il y a trois ans :

1006040_10151609053390892_1932809440_n

En d’autres termes, ça fait plus de tort de ne pas essayer que d’échouer. Et échouer, quel mot horrible! Peut-on vraiment échouer quelque chose, ou plutôt, simplement ne pas atteindre les objectifs que l’on s’était fixés? N’est-ce pas plutôt nos attentes qui étaient irréalistes à l’origine? Dans cette société de la recherche de perfection absolue, j’ai souvent tendance à croire que la barre est trop haute dans la majorité des cas. Si on cessait de se pousser à bout, de vouloir se dépasser à tout prix, on se mettrait peut-être moins de pression et la déception serait moins au rendez-vous?

Je me questionne beaucoup sur les modèles imposés dans notre société, les chemins prédéfinis et les routes tracées d’avance. J’ai un certain malaise avec les recettes à appliquer à la lettre. Peut-être suis-je seulement un petit mouton noir mais comment peut-on prétendre qu’un modèle convienne à toute une population alors que chaque individu est si différent? Le modèle scolaire, les horaires de travail, le mode de vie en général… Chacun a ses goûts, sa façon de réfléchir, son rythme de vie et il m’est difficile de croire que tout ce beau monde peut cadrer dans un seul et même moule.

Hier, je lisais un billet du blogue les nerds (que vous pouvez retrouver ici) et qui parle du fait qu’on peut prendre son temps, choisir de sortir du lot, de faire à sa tête, de choisir une route moins fréquenter et que c’est tout à fait sain de ne pas être comme tout le monde. Décider de contempler au lieu de courir après notre temps comme la majorité des gens, se poser des questions, définir son propre modèle de vie au lieu d’adhérer à ceux proposés par la société qui, disons-le, souffre en silence depuis trop longtemps. On dirait que tout le monde est inconfortable mais personne n’ose réellement en parler ou changer quoi que ce soit, ou du moins très peu le font, de peur de détonner et de se faire juger.

Certains osent et se libèrent de leurs chaînes. On parle d’eux comme s’ils étaient avant-gardistes ou pire, illuminés. Mais en réalité, ils sont souvent simplement plus en accord avec leurs valeurs. Et ça m’inspire de voir que c’est possible, qu’on peut être hors normes et vivre heureux.

Le plus important est de se rappeler que notre vie nous appartient et que personne ne peut nous imposer une façon de vivre. C’est à nous d’en définir les paramètres. Mais nous sommes bien souvent notre propre bourreau…

 

Photo : Unsplash | dan carlson

 

Une nouvelle aventure!

Annie Spratt

5 h 30 : mon téléphone déclenche le réveil sur une musique douce. Je m’étire et me dit qu’il est beaucoup trop tôt… Mon chat, qui normalement se précipite dans mon lit pour réclamer ses câlins matinaux, semble se demander pourquoi il y a du bruit à cette heure. Il s’approche lentement l’air de me dire : c’est quoi cette idée saugrenue de se lever en pleine nuit? Heureusement, une fois dans mes bras, le ronron se fait sentir et il ne me tient pas trop rigueur du changement d’horaire. Et dans ma tête, je me sens un peu triste de savoir qu’il ne pourra pas aller faire sa promenade dans le parc…

Chaque fois que je reviens à mon horaire de travail régulier, je me demande pourquoi on doit se lever si tôt et pourquoi le télé-travail n’est pas plus populaire dans notre coin du monde. C’est pourtant prouvé que les bénéfices sont plus grands que les inconvénients et, en 2016, on a toute la technologie nécessaire pour palier à la distance entre les gens.

Je ne voudrais pas travailler en permanence de la maison car j’aime le contact avec mes collègues et mes clients mais dans mon domaine, lorsque je rédige une analyse et collige des informations, le fait d’être isolée du brouhaha d’un bureau devient un atout majeur. Plus concentrée, je deviens plus efficace et mon travail est immanquablement de meilleure qualité. Ne pas être interrompue me permet de garder mon esprit totalement dédié à la tâche et ça ne peut que donner de bons résultats.

Alors ce matin, je me dirige vers mes nouveaux bureaux, sans savoir quels projets m’attendent. La journée s’annonce bien, j’ai eu droit au nouveau wagon de métro azur. Ça donne le ton! Je rigole un peu avec ça mais honnêtement j’adore ce nouveau modèle moins bruyant et mieux aéré. On s’y sent moins coincé et la facilité de s’y déplacer est franchement agréable.

Pour revenir à ma nouvelle expérience qui débute, j’aime ce sentiment de mystère et de curiosité qui précède l’arrivée dans une nouvelle équipe. Dans mon cas le mystère est partiel puisque je rejoins une ancienne collègue qui se chargera de mon arrivée. Il y a vraiment pire comme situation! 😉

Et ce matin, je ne suis pas stressée. Depuis que je fais de la consultation, je commence à être à l’aise avec l’optique du changement perpétuel de contexte. Et j’ai développé mon côté caméléon ainsi que mes compétences ce qui me donne une assise confortable. Mais je ne changerai pas mon éternelle curiosité ni ma soif d’apprentissage qui m’ont permis de me rendre là où je suis aujourd’hui. J’ai toujours senti un petit décalage puisque je ne suis pas allée à l’université et j’ai compensé ce que je considérais comme un manque par un investissement total dans mes mandats. Et aujourd’hui, je crois que je récolte le fruit de ces efforts, avec fierté et humilité.

Donc je me lance dans cette nouvelle aventure, l’esprit ouvert et la tête libre. Le repos m’a fait le plus grand bien et il est maintenant temps de remonter en selle. Sur ce, je vous souhaite une excellente journée!

 

Photo : Unsplash | Annie Spratt

La fin et le début

Ben Blennerhassett

Demain, je débute un nouveau mandat, de nouveaux défis et je l’espère de belles rencontres. J’ai hâte et en même temps, pas tant. J’ai envie de rencontrer de nouveaux collègues, de démarrer de nouveaux projets et de découvrir une nouvelle structure mais avec ce début vient immanquablement une fin. Celle de cette pause bien méritée, pendant laquelle j’ai pu me déposer, me déconnecter de tout, me reposer et profiter de l’été, saison que j’adore et que j’attends impatiemment le reste de l’année. Mais comme on dit, toute bonne chose a une fin et il faut bien la payer, cette vie-là!

Au-delà de l’aspect pécuniaire, c’est le besoin d’être stimulée qui me motive dans cette nouvelle aventure. Car on va se le dire, j’adore ma maison, mon chat, le chalet où j’ai relaxé, mes petits plats et les plages du Québec mais disons qu’en terme d’utilité sociale, on repassera 😉 Et c’était le but : décrocher complètement pour me ressourcer. Mais maintenant j’ai envie de retrouver une routine, un rythme plus défini, refaire de nouveaux repères et faire aller mes méninges un peu…

J’ai beaucoup lu pendant mes vacances, du roman policier au chick lit classique, en passant par les magazines de décoration. Avant mes vacances, j’étais si épuisée que même lire me semblait trop exigeant. Je crois que mon cerveau était complètement saturé d’informations et incapable de se concentrer sur la moindre histoire.

C’est quand on arrête qu’on réalise à quel point on en avait besoin. Mon corps a flanché, petit rhume avec amygdalite et conjonctivite se sont rapidement pointés pour ternir un peu ma période de repos tout en m’obligeant un arrêt complet. J’aurais préféré un message un peu moins radical mais j’ai compris assez vite que mon système réclamait un lâcher-prise total, que mes batteries étaient à plat.

Alors j’ai profité, j’ai contemplé, j’ai cessé de courir et j’ai respiré. Et c’était réellement ce que je devais faire car aujourd’hui, je me sens reposé et prête à démarrer de nouveaux projets. Même si je vous avoue que le réveil à 5 h 30 demain matin risque d’être un peu pénible, je sais que je retrouverai ma cadence assez rapidement. Et des plans de vacances à l’automne et d’autres à l’hiver me motivent 🙂

Pour plusieurs, ce sont les effluves de la rentrée qui les extirpent de leurs vacances. Les magasins sont remplis de fournitures scolaires, les circulaires annoncent les rabais en grande pompe et les annonces publicitaires font front commun pour rappeler aux parents que, tic-tac, tic-tac, ça s’en vient à grand pas…

Mais il reste encore quelques semaines avant que le brouhaha reprenne dans les classes et que les autobus jaunes envahissent les routes. Profitons donc de ces journées pour se préparer mentalement à reprendre le train, pour méditer et mettre en place ce qu’il faut pour faciliter notre vie au quotidien. Mettre en place un cadre facilitant nos tâches quotidiennes nous permettra de profiter de quelques minutes par jour de repos, de plaisir ou d’activités supplémentaires qui seront bénéfiques pour notre santé, mentale et physique.

Sur ce, je vous laisse, j’ai une pièce de yoga à aller terminer 😉

 

Photo : Unsplash | Ben Blennerhassett

Petite tranche de vie…

Gemma Evans

Récemment, je me suis procuré une nouvelle table de salle-à-manger. Ma meilleure amie a bien ri de moi pendant des mois car j’ai dû lui faire parvenir au moins 50 photos par SMS de table que je voyais au travers mes recherches, sur internet comme dans les boutiques. Et puis, un soir, après un verre avec un ami, j’ai fait un arrêt chez Zone pour aller chercher des filtres pour mon bac à compost (qui est d’ailleurs magnifique si jamais le petit bac beige fourni par la ville vous ennuie comme moi). Comme à chaque fois que j’entre dans cette boutique, je fais le tour pour admirer les meubles, articles de décorations et luminaires, pour finir dans le présentoir à bijoux. Mais ce soir-là, en entrant, elle m’attendait…

Une magnifique table en bois recyclé, garnie de marques du temps, de restes de couleurs sablés, massive et naturelle à souhait. Et je savais que ma quête était enfin terminée. C’était elle qui trônerait dans ma pièce lumineuse et sur laquelle j’écrirais, déjeunerais, lirais, écouterais des épisodes sur mon iPad… Bref, c’est elle qui m’accompagnerait tous les jours pour mes activités.

Qui dit acquisition dit cession. Car vous vous en doutez bien, j’avais une table avant d’acheter cette perle rare. Ce meuble m’avait accompagné dans mes divers logements à Montréal, avait été entreposé quand j’ai emménagé dans mon 3 ½ le temps de mettre des sous de côté pour acheter ma maison, elle a parcouru des kilomètres dans un camion pour finalement atterrir à Lorraine dans ma nouvelle demeure, fraîchement rénovée.

Mais elle ne cadrait pas là… Elle avait fait son temps comme on dit! Et pendant 4 ans, j’ai cherché, tenté d’imaginer ce que je voulais, j’ai scruté le web à la recherche du modèle parfait, aux proportions idéales pour mon espace, au style intemporel qui me plaira encore dans 4 ans, aux lignes simples et épurées qui ne seront pas démodées dans 2 ans…Et voilà que c’était fait!

Donc il y a quelques jours, j’ai mis en vente mon ancienne table sur les annonces classées dans l’espoir qu’elle débarrasse le plancher rapidement. Ce n’est pas que je ne l’aimais pas mais disons qu’appuyée sur un mur, elle commençait à me déranger un peu. Et j’ai reçu un courriel, d’un gentil monsieur, m’expliquant qu’il m’écrivait au nom d’une dame qui venait de déménager sur la rive-sud en provenance de Toronto. Et en discutant avec eux au téléphone, j’ai eu droit à 2 charmantes personnes, assez âgées, qui tenaient mordicus à venir voir le meuble rapidement.

Et j’ai eu droit à une visite des plus agréables et réconfortantes qui soit… 2 amis de très longue date (les 2 ont plus de 75 ans…) qui se retrouvent après des années à avoir été séparés, qui transpirent la complicité et le plaisir. La vie ne les a pas usés, la dame a travaillé partout dans le monde et son accent anglophone savoureux transparaît dans son français un peu cassé. J’ai eu droit aux photos de son chat de race, d’une couleur rare et magnifique, à un récit de vie à parcourir le monde, aux manières galantes de l’homme pour son amie, et surtout, à une rencontre qui laisse sur le cœur un sentiment de bonté dans le monde.

Car oui, il y a encore de belles personnes à rencontrer dans la vie, de façon inattendue. Cette petite histoire m’a fait sourire et réaliser qu’on a souvent tendance à voir les catastrophes et le négatif alors que partout, autour de nous, il y a du beau et du bon.

Tâchons de ne jamais l’oublier…

Ah, et j’oubliais… Elle a acheté ma table et je suis bien contente que celle-ci poursuive sa route avec une dame aussi charmante!

 

Photo : Unsplash | Gemma Evans