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Avoir le droit de croire

Austin Chan

Croire en ce qu’on veut, en ce qui nous fait vibrer, nous, ça devrait être un droit simple à défendre. Pourtant, aujourd’hui, avec l’accès à l’information pas toujours véridique, les réseaux sociaux et la possibilité de se cacher derrière un avatar en quelques clics, il devient de plus en plus difficile d’avoir ses opinions sans subir les tentatives d’influence de toutes sortes.

Je connais plusieurs entrepreneurs qui ont sciemment choisi d’œuvrer dans un milieu plus marginal, que ce soit en tant qu’apiculteur, acériculteur, des travailleurs autonomes parents d’une marmaille nombreuse et vivant hors normes, des voyageurs hyperactifs, des gens qui laissent tout à chaque 5 ans pour prendre une année sabbatique de leur vie, des nomades, des anarchistes… Bref, la norme aujourd’hui, ce n’est plus ce que c’était et c’est tant mieux. Mais ça dérange…

Car, il y a toujours quelqu’un, quelque part, pour nous faire sentir qu’on n’est pas normal pour peu qu’on sort du cadre classique, pour nous dire qu’on devrait faire les choses autrement, des gens qui croient nous aider en nous offrant leurs conseils mais qui ne connaissent rien de notre contexte, de nos motivations ni de ce que nos choix impliquent.

Avoir le privilège de vivre sa vie comme on l’entend, ça permet d’être plus actif que passif, de prendre le taureau par le cornes et de sortir de situations qui ne nous conviennent pas. Au lieu de subir un environnement nocif, d’endurer des personnes, collègues ou patrons, qui ne nous permettent pas de déployer notre talent adéquatement, on peut choisir le milieu qui nous convient. Mais je parle de privilège car je sais pertinemment que la mère monoparentale qui peine à joindre les deux bouts n’aura pas nécessairement les moyens ni l’énergie de tout quitter pour vivre son rêve de conception de chapeaux ludiques…

Pourtant, si elle croise la bonne personne au bon moment, si des gens dans son entourage sont là pour l’appuyer, moralement et financièrement, si on l’encourage, l’écoute et la supporte dans les moments difficiles, elle y arrivera, elle gagnera en confiance, elle développera son expertise et de nouvelles compétences. Elle brillera…

Il y a de ces gens qui nous font briller alors que d’autres éteignent toute étincelle qui apparaît. Il y a les leaders positifs et les leaders négatifs. Il y a ceux qui vous transmettent une énergie stimulante au moindre contact alors que d’autres vous siphonneront tout sans ménagement. Et peu importe vos motivations et vos convictions, il se peut que vous mettiez de côté vos projets parce que quelqu’un arrive à vous persuader que c’est trop risqué, que ça ne mènera à rien. Par projection de ses propres peurs ou par simple désir de vous garder à ses côtés au lieu de vous voir réussir, loin d’elle-même.

Il faut savoir bien s’entourer dans la vie, savoir s’éloigner des sources négatives, savoir choisir ses alliés pour avancer à notre rythme. Trouver les gens qui marchent au même tempo que nous, qui pensent selon le même système de valeurs, qui peuvent nous confronter de manière constructive, nous faire évoluer en nous offrant des angles de vues différents, ce n’est pas nécessairement facile mais c’est hautement enrichissant.

Et c’est ce qui fait contre-poids à la panoplie de messages gratuits et insipides qui se promènent sur Internet, qu’on verra défiler sous nos yeux sur nos réseaux sociaux ou ailleurs, à tous ces gens qui se disent nos amis mais qui ne font que s’abreuver de la vie des autres sur leur écran. Avoir le droit de croire et d’agir, au-delà du virtuel, dans le monde réel, c’est presque devenu une utopie dans ce monde trop numérique.

J’aime rencontrer des gens qui ont des rêves, qui vont à contre-courant, qui bâtissent des projets concrets et motivés par un instinct fort, qui, malgré un esprit rationnel, se permettent de sortir du cadre et de penser autrement. Ces gens, ils me donnent l’énergie nécessaire pour foncer, pour continuer d’avancer malgré les obstacles. Ils me stimulent et mettent leur poids du bon côté de la balance. Et je vous souhaite de vous entourer de ce type d’influenceurs pour vous permettre, vous aussi, de vous projeter dans un futur lumineux.

 

Photo : Unsplash | Austin Chan

Des airs de printemps dans la maison

Brigitte Tohm

Hier, en fin de journée, je suis allée récupérer ma commande des Fermes Lufa ou ce que j’appelle affectueusement mon printemps dans un bac J J’avais déjà été abonnée, il y a quelques années mais l’organisation de l’époque n’était pas aussi flexible. J’ai été agréablement surprise des améliorations que l’équipe a apportées à sa structure et c’est remplie d’enthousiasme que j’ai placé ma nouvelle première commande.

J’étais excitée comme une puce hier en ouvrant mes bacs pour découvrir la fraîcheur des aliments et l’odeur de la terre qui émanait des pousses et petits plants de fines herbes. Ayant grandie en partie à la campagne profonde, ces odeurs et textures demeurent pour moi des repères. J’ai toujours été proche de la terre et chaque occasion qui me permet de m’y reconnecter m’apporte beaucoup de bonheur et de réconfort.

Pendant mes premières années en tant qu’adulte dans la grande métropole qu’est Montréal, je me préoccupais moins de ce que je mangeais, je cuisinais peu et je profitais pleinement de l’offre en restauration disponible dans mon entourage. Je découvrais à chaque met, de nouvelle saveur, une nouvelle culture, un nouvel horizon. Mais comme on dit, on fait le tour vite et tout ne me convenait pas, la chaleur des plats cuisinés à la maison me manquait.

J’ai commencé à popoter assez jeune malgré un manque d’expérience et peu de références. J’y allais à tâtons comme on dit… Mais la panoplie de sites de recettes s’étant propagée, j’ai vite eu de nouvelles pistes et balises pour m’aider à faire mes marques dans ma cuisine. Ma curiosité jumelée à mon désir de me perfectionner m’ont amené à établir mon spectre alimentaire et aujourd’hui, je me débrouille assez bien.

Toutefois, rien n’égal le plaisir d’avoir sous la main des aliments frais, des herbes qui nous enveloppent de leur parfum fin, des ingrédients dénués de produits chimiques et qu’on sait avoir été cultivés tout près de nous, avec soin et attention. Tout cela ajoute un niveau supplémentaire, un volet émotif et presque mystique. Savoir d’où vient ce qu’on mange, ça enrichit l’expérience gastronomique.

Le concept de Lufa est intéressant mais il y a beaucoup de petits producteurs locaux qui tentent de percer de leur propre chef, selon leurs désirs et ambitions bien à eux. Peu importe la source que vous choisissez, le simple fait de prendre cette habitude d’encourager nos artisans d’ici, nos cultivateurs chevronnés, cela vous amène à contribuer à l’amélioration des conditions de travail de ceux-ci autant qu’à bénéficier de leurs aliments sains et savoureux. Une solution gagnante pour toutes les parties comme on dit…

Je vous invite fortement à faire l’effort d’ajouter à votre routine hebdomadaire une visite d’un producteur d’ici ou de vous abonner aux paniers bios, de Lufa ou d’un autre organisme similaire. Les formules se sont grandement bonifiées et même dans les régions les plus éloignées, il existe maintenant des marchés et autres points de vente temporaires qui vous donnent accès à ces produits aisément.

Personnellement, ça me fait un effet bœuf de voir cette verdure dans ma maison, de sentir le basilic, le thym et autres odeurs de fraîcheur et de pouvoir me préparer des mets à partir de ces ingrédients de choix. Ça me fait un petit baume après cet hiver qui fut un peu rude sur le moral et très froid. Malgré la neige annoncée cette semaine, je sens poindre le printemps et avec lui, les semis et éventuellement, le potager. On garde espoir puisque heureusement, on sait que le beau temps, la chaleur et les jardins verdoyants reviennent nous envelopper à chaque année.

 

Photo : Unsplash | Brigitte Tohm

Cette langue que je chéris

Carli Jeen

Ces jours-ci, j’ai entamé un autre cours universitaire, celui sur la rédaction fondamentale. Le titre peut paraître intense, voir prétentieux, mais en lisant le préambule, j’ai tout de suite été interpellée. On parle du fondement, de la base même du fait de rédiger. On l’oublie parfois mais communiquer verbalement ou par l’écrit ne constitue pas le même acte, n’offre pas les mêmes avenues et ne génère pas les mêmes réactions.

Du lundi au vendredi, sauf exception, j’écris sur ce blogue ce qui me préoccupe, m’habite, ce que j’ai récemment découvert, ce qui m’a touché ou perturbé dans les médias ou la vie en général. Je ne peux toujours pas répondre clairement à la fameuse question : pourquoi écris-tu sur ce blogue? Mais je sais que j’ai besoin d’extérioriser et de partager.

Alors, quand j’aborde un nouveau cours, j’espère toujours apprendre à mieux m’exprimer, à structurer mon travail, à développer de nouvelles techniques et à éviter des pièges langagiers. C’est ce que les cours précédents m’ont apporté et c’est la raison pour laquelle j’ai entrepris ce parcours scolaire marginal. Et je ne suis pas déçue jusqu’à maintenant, même si certains dimanches, je préfèrerais flâner, un bouquin à la main et une tisane dans l’autre plutôt que de me farcir cette matière parfois indigeste.

Hier, en écoutant les compléments sonores fournis avec mon manuel, sorte d’échange entre un cinéaste et un auteur, j’ai souri. Je me suis vu, attablée devant tout mon matériel scolaire à tenter de saisir les subtilités de la langue française et de percevoir la profondeur des échanges entendus. En lisant l’exercice noté de mon premier chapitre, j’ai eu un vertige, comme chaque fois que je ne comprends pas du premier coup. Mais, en faisant quelques recherches, j’ai compris l’objectif et je me suis trouvé bien naïve d’avoir eu cette peur devant l’inconnu, devant l’opacité momentanée.

Comprendre ce qu’on attend de nous, le message qu’on tente de nous livrer, la tonalité, le non-verbal, les sous-entendus, bref, saisir les niveaux de langage, c’est un atout et j’ai réalisé récemment à quel point ce n’est pas un acquis. On entend souvent parler des gens analphabètes et quand on est allé à l’école, qu’on a étudié suffisamment longtemps et avec une certaine facilité, ça peut être difficile de s’imaginer ne pas être capable de lire le journal ou de décortiquer les circulaires d’épicerie.

Mais, à force d’approfondir mes connaissances de notre belle langue française, j’en arrive aussi à observer tous les obstacles possibles. Quiconque n’a pas le contexte idéal pour apprendre risque de s’y perdre et d’abandonner. Et je trouve particulièrement dommage qu’on n’accorde pas assez de financement aux organismes qui réchappent ceux que le système régulier a laissé tomber. Car oui, le régulier, c’est la voie rapide et si vous roulez trop lentement, on finira par vous tasser sur le bas-côté…

J’ai réalisé tout le privilège que représente mon parcours marqué d’amour de la langue et de facilité d’apprentissage. D’avoir eu ce milieu facilitant, d’avoir pu prendre le temps d’apprendre, d’avoir eu l’avantage de ne pas souffrir d’un syndrome ou d’un trouble qui freine l’instruction. On prend tellement pour acquis ce que l’on a dans la vie qu’on ne voit plus les autres possibilités, les autres routes qu’on aurait pu prendre sans le vouloir.

Je suis empreinte de gratitude ce matin envers la vie qui m’a été aisée et envers ce désir d’apprendre qui m’a été transmis. Même si mes choix n’ont pas toujours été parfaits, j’ai pu bénéficier de cet héritage non négligeable qui m’a évité bien des soucis. Je crois qu’il faut, dans la vie, savoir savourer notre bagage et nos connaissances pour pouvoir se propulser et mettre à profit ce legs. Et cette aisance à communiquer mes pensées, je vous la partage en toute humilité sur ce blogue. Je vous suis infiniment reconnaissante de m’accompagner dans ce parcours à la destination indéfinie. Mais ce n’est pas la finalité qui compte, c’est le chemin pour s’y rendre qui nous construit.

 

Photo : Unsplash | Carli Jeen

Du réconfort à chaque bouchée

Chinh Le Duc

Partout au Canada, Mars est le mois de la nutrition. Et, on le sait, les aliments, c’est notre carburant pour fonctionner au quotidien, accomplir nos tâches et combattre les virus. Mais, au-delà d’avoir le pouvoir de nous nourrir, le repas fait office de rassembleur et c’est l’occasion de vivre des découvertes, des moments de partage. On n’a jamais eu accès à autant d’information et de conseils sur la nutrition mais cette surabondance peut aussi mener à des excès et des obsessions.

Se nourrir, c’est la base de la vie, car sans eau ni nourriture, on ne fait pas long feu. Mais mal se nourrir peut être pire que de ne rien ingurgiter et être obnubilé par ce qui entre dans notre système devient parfois, aussi, malsain et maladif. Notre relation avec la nourriture nous vient de l’enfance et peut teinter toute notre vie. On a tous des souvenirs très marqués de repas de famille, de recettes classiques, d’aliments qui nous faisaient réagir fortement, d’allergies pour certains et de coups de cœur émotifs.

Notre énergie trouve son fondement dans ce que nous choisissons de fournir à notre système et, on le sait, ça peut coûter très cher pour bien s’alimenter. Si on veut cuisiner avec des ingrédients biologiques et/ou locaux, ça peut devenir un casse-tête budgétaire car l’offre est loin d’être uniforme et accessible partout. Pour me promener au Québec assez souvent, je peux vous assurer que les aliments fétiches des Montréalais sont une denrée rare dans certaines régions plus éloignées.

Dernièrement, j’ai décidé de me réinscrire aux paniers des fermes LUFA pour retenter l’expérience qui n’avait pas été concluante pour moi par le passé. Recevoir un gros panier de légumes bios quand on vit seule, ça peut devenir un problème et le gaspillage n’est pas une option à mes yeux… Mais l’offre s’est améliorée, tout comme le processus, et j’espère qu’elle saura me satisfaire.

Mais, au-delà des ingrédients de base, il y a le temps qu’on consacre à notre alimentation aussi. Quand on est constamment à la course, qu’aller à l’épicerie devient une corvée à glisser dans un horaire surchargé, il peut devenir difficile voire impensable d’aller visiter des producteurs locaux en faisant une tournée des marchés. Entre le patinage artistique de la plus jeune et les cours de karaté du plus vieux, ça se résume parfois en un sprint au Costco…

Peu importe la source des victuailles, il est possible de consacrer un minimum de temps à la préparation de bons repas même avec une grosse famille. Les émissions de télé pullulent de trucs et astuces pour y arriver. Je ne veux pas faire de promotion mais j’avoue que la nutritionniste Geneviève O’Gleman, accompagnée d’Alexandra Diaz, dans l’émission Cuisine futée, parents pressés, c’est dur à battre. Je ne compte plus le nombre de recettes « vite faites bien faites » que j’ai découvertes sur leur site. Une source inépuisable de trésors culinaires…

Ce mois de la nutrition, ça amène à réfléchir et à se demander si on met nos priorités à la bonne place. On perd un temps fou sur les réseaux sociaux ou même, pour certains, devant la télé sans vraiment la regarder. Alors quand on me dit manquer de temps pour cuisiner, j’ai toujours la même réflexion en tête : manque-t-on simplement de motivation?

Personnellement, j’adore cuisiner et recevoir avec le bon plat que j’ai apprêté avec affection et plaisir. Les odeurs, les saveurs, les textures et les couleurs; toutes ces caractéristiques ajoutent une touche de bonheur supplémentaire dans la préparation ainsi que la dégustation des plats que l’on prend la peine de préparer soi-même. Le temps de la préparation et de la cuisson embaume nos maisons du fruit de notre travail. Et ça, c’est une source de réconfort gratuite et qu’on ne peut que faire grandir.

 

Photo : Unsplash | Chinh Le Duc

Mission accomplie

Brooke Lark

Nous sommes le 1er mars et j’ai accompli ma mission sobriété. Pas une goutte d’alcool depuis un mois. Ce n’est en rien un exploit mais j’avais envie de faire un petit post mortem de ce défi 2018, de constater les effets et de partager avec vous mes impressions. Car, même si ça n’a rien d’exceptionnel en soi, il n’en demeure pas moins qu’il y a de conséquences palpables de faire un tel exercice.

Tout d’abord : le sommeil. On ne le répètera jamais assez mais il y a beaucoup de sucre dans le vin et la digestion de l’alcool, et de toutes les composantes des boissons qu’on ingère, exige un travail ardu pour notre système pendant la nuit. On néglige souvent cet aspect et une fois l’effet de l’alcool dans notre corps, on ne veut surtout pas y penser et gâcher notre plaisir éphémère. Mais les lendemains de veille deviennent de plus en plus pénibles avec l’âge et ce n’est pas que momentané. Ça s’accumule inévitablement… Quand on ne boit pas depuis quelques jours, on sent déjà cet effet positif sur la qualité de notre sommeil.

Le système digestif… Ayant une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, j’ai malheureusement une sensibilité plus grande mais le commun des mortels verra aussi son intestin, et autres organes, affectés par une consommation d’alcool excessive ou récurrente. Les principaux effets nocifs sont le ralentissement de la digestion, une irritation du tube digestif et, avec une consommation abusive, la possibilité d’une gastrite chronique. Combien de personne consomment des Zantac, Gaviscon, Pepto-Bismol et autres antiacides le lendemain d’une soirée bien arrosée? Ce n’est pas anodin…

L’énergie! Je suis une personne qui, à la base, profite d’une dose d’énergie quotidienne assez élevée. Et je n’ai pu que constater que de ne pas boire du tout pendant un mois a multiplié mon énergie. Quel bel effet n’est-ce pas? Je me lève d’un bond le matin, je peux attaquer des tâches colossales sans me fatiguer à mi-chemin, mes performances à la course reflètent aussi ce regain et j’ai surtout l’impression que c’est sans fin, que je n’arrive pas à vider le réservoir.

La conscience. J’ai longtemps cherché le mot pour ce volet et je ne suis pas convaincue qu’il est parfait donc je vais tenter de l’expliquer du mieux que je le peux. J’ai l’impression d’être plus allumée, alerte, consciente de ce qui se passe autour de moi. Comme si mes antennes étaient sorties d’un brouillard épais et que je voyais les choses à travers une vitre propre tout à coup. Ça apporte aussi son lot de prises de conscience… On se voit plus clairement, telle que l’on est, et ça aide à s’améliorer, sans vivre dans le déni ou s’anesthésier pour éviter d’affronter ses petits démons.

Est-ce que je vais poursuivre la sobriété totale? Surement pas (surtout que j’ai déjà une sortie prévue ce soir). Mais je sais que je vais boire autrement, que je vais prioriser la qualité à la quantité et que je vais devoir me trouver de nouveaux repères. Mais j’ai l’impression que je vais savourer plus et être moins compulsive dans ma consommation. C’est un choix maintenant assumé, qui remplace la compulsion qui me menait par le bout du nez.

Au nombre de personnes qui m’ont avoué qu’elles seraient incapables de faire le défi, je constate qu’on a une relation souvent ambiguë et malsaine avec l’alcool et que, loin des projecteurs, des plateformes officielles et des groupes d’entraide, il est possible de se questionner, de se positionner, de s’informer et d’aller chercher l’aide nécessaire pour comprendre notre besoin de boire. Le premier pas, c’est l’acceptation et collectivement, si on consomme mieux, on cohabite mieux. Il me semble que ça nous ferait du bien, tout le monde ensemble, de sortir du brouillard, non?

 

Photo : Unsplash | Brooke Lark