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Un simple regard…

Benjamin Combs

La vie d’aujourd’hui va vite et nous permet d’être connecter quasi en permanence avec les autres, virtuellement on s’entend. On n’a jamais eu autant de moyens de communication mais on ne s’est jamais aussi peu vu en personne! C’est tout de même paradoxal… Et je suis loin d’être la première à le constater… Mais chaque fois que je suis dans le métro et que je vois tout le monde sur son mobile, que je marche dans la rue et que je vois toutes ces têtes penchées, je ne peux m’empêcher de trouver cela un peu triste. Et l’ironie du sort : j’écris l’ébauche de ce billet dans le métro, sur le chemin du retour. Optimisation du temps!

Comment peut-on connaître son voisinage si on a constamment le nez collé sur un écran? Comment rencontrer l’âme sœur si on ne lève pas la tête pour croiser le regard de l’autre? C’est rendu à un point tel que lorsque je souris à une personne dans le métro, par politesse, elle doute de mes intentions… Triste constat…

Ayant vécu des années avec un certain trouble anxieux, je n’arrivais pas avant à regarder les gens, à me laisser atteindre par leur regard. Et maintenant que j’en suis capable, notre société est complètement absorbée! J’ai raté mon coup!

Il y a plus d’un an, quelque part à l’hiver 2014, dans le métro, j’ai vécu un de ces moments tout simple mais ô combien marquant… Je prenais, comme à tous les matins, le même wagon de métro pour débarquer devant les escaliers de ma station au centre-ville. Comme à l’habitude, j’entre et je « m’enligne » entre les rangées de bancs, pour éviter d’être « dans le chemin » et d’être bousculée par tout le va-et-vient. En m’installant je constate un beau jeune homme devant moi, que je scrute subtilement en enlevant mon foulard et détachant mon manteau d’hiver.

Un échange de regard, légèrement soutenu… Petit pincement au cœur, petite chaleur… Pas un de ces regard froid qui vous fait dire que certaines personnes le matin peuvent être si désagréables. Non… Un regard chaleureux, sympathique, qui fait rêvasser…

Le métro avance, de station en station… Les gens entrent, on s’entasse et par la force des choses je me rapproche du bel inconnu… J’ai chaud, et pas seulement à cause de mon manteau d’hiver… Les échanges de regard se font plus soutenus… Je remarque des tatous sur ses avant-bras, le livre volumineux qu’il lit, la barbe négligée, l’allure de rebelle repenti… Tout pour plaire à mes yeux.

Un jeune homme entre et s’installe tout près de ma source de rêverie, tête appuyée à la vitre du métro, dans sa bulle. Échange de regard complice dû à l’étrangeté de l’attitude de notre nouveau voisin de wagon… Petit fou rire, grande chaleur, jambe molle (vous voyez le topo).

Je me réjouis que son trajet semble similaire au mien et je me surprends à souhaiter qu’il termine sa course à la même station que moi. Berri-UQAM approche et je me croise les doigts pour qu’il demeure près de moi. Comblée, je constate que, malgré tout le brouhaha autour de moi, Monsieur se tient toujours près de moi. Mais je sens mon cœur battre rapidement car je sais que pour moi, la route se termine dans 3 stations et que je n’ai aucune envie de mettre fin à ce petit jeu fort agréable et stimulant. Une autre station se pointe. Il reste… Ouf!

Mais tout à coup je le vois replacer son manteau, se préparer à sortir… Merde! Il sort la station avant moi. Rendu à destination, il passe devant moi, se retourne et avec le plus beau sourire de l’univers, me dit ces mots tout ce qu’il y a de plus simple : Bonne journée!

J’ai cru que j’allais mourir sur place, me liquéfier, m’évaporer… J’ai réussi à balbutier un Bonne journée avec le sourire le plus niais de tous les temps… Ma journée est demeurée dans ce petit nuage de folie passagère… Et j’ai espéré tous les jours le revoir.

J’ai eu ce bonheur quelques jours plus tard. Même wagon, même endroit… Je ne l’avais pas vu en entrant car il était caché derrière des gens mais rendu à Berri-UQAM, il s’est approché de moi, par derrière… Nos regards se sont croisés à nouveau et nous avons souri comme 2 adolescents maladroits. Et dans ma tête, je me répétais que je devais agir, je ne pouvais pas le laisser partir ainsi et laisser le destin décider de la suite. À quelques secondes de sa sortie, j’ai déniché une carte d’affaires de mon sac et en lui remettant, je lui ai dit : Si jamais tu veux aller prendre un café… Il l’a regardé, m’a souri et est parti en me laissant sur un autre mémorable : Bonne journée!

Sentiment d’évaporation à nouveau… Tremblement, euphorie… Mais qu’est-ce que je venais de faire? J’ai dû prendre quelques minutes pour replacer mes esprits à ma sortie du métro car j’avais l’impression d’avoir fait un geste héroïque! Et pourtant… j’avais simplement pris mon courage à deux mains comme on dit!

Mais je n’ai jamais eu de nouvelles de mon bel inconnu… Jamais revu non plus… Ça m’a déçu un peu mais en même temps, j’ai finalement été fière d’avoir eu l’audace de le faire. Et comme je fais confiance à la vie, je me suis dit que si j’avais à le revoir, la vie s’en chargerait. Et si ce n’est pas le cas, c’est que je ne devais pas le revoir.

Mais si j’avais fait comme tous les autres passagers et que j’avais gardé mon regard sur mon iPhone, mon iPad ou autre… Je n’aurais jamais vécu ce petit moment de plaisir. Garder son esprit ouvert, c’est se donner la chance de vivre de beaux moments, aussi légers et futiles puissent-ils être. Ça fait de beaux souvenirs. Et ça fait de belles histoires à raconter! J

 

Photo : Unsplash | Benjamin Combs

Donner à sa juste mesure

don

En entendant hier l’histoire de P.K. Subban qui verse un don de 10 M$ à la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants, j’ai été envahi d’une vague d’espoir. À l’heure des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes, des guerres  de territoires et/ou de religion qui n’en finissent plus, de la pauvreté grandissante et de la sédentarité qui cause des milliers de maux… de voir qu’un homme décide de poser un tel geste m’anime d’une grande joie.

Les mauvaises langues diront qu’il bénéficiera d’avantages fiscaux importants mais ceux-ci pourront bien déblatérer sur son cas, il n’en demeure pas moins que beaucoup de famille affligées par la maladie de leur enfant ont poussé un soupir de soulagement hier. La seule partie triste dans cette histoire… c’est de constater que nous avons besoin à tout prix de ce type de générosité car le financement de la recherche sur les maladies devrait provenir de nos gouvernements mais ceux-ci coupent allègrement partout où ils le peuvent pour équilibrer leur budget. Et cela m’attriste énormément… Et dieu sait que je n’ai pas envie de lancer un débat sur la place publique car je déteste ces déchirements souvent élaborés avec 3% des faits réels.

Mais que ferait-on si les P.K. Subban, Guy Laliberté et autres richissimes de notre société décidaient simplement d’investir leurs avoirs dans quelque chose qui ne les concernent qu’eux? Si ces gens ne se laissaient pas toucher par le malheur des autres et ne réalisaient pas qu’ils avaient le pouvoir de changer les choses? S’ils n’avaient pas les valeurs à la bonne place pour aider leurs prochains?

Excusez-moi l’expression… mais on ferait dure en sale! À quoi ça sert d’être le « plus beau pays du monde » si on coupe dans l’éducation des générations futures et qu’on laisse mourir des gens faute de trouver un remède ou du moins de trouver une façon de diminuer leur souffrance? Je ne suis vraiment pas une « fan » de la politique mais je suis une croyante en l’humain, en la force du nombre, en la collaboration et l’implication sociale. Chaque petit geste peut faire une différence car l’ensemble de ceux-ci nous donnent un tout cohérent et imposant. On lisait récemment que les Québécois sont des gens qui font souvent de plus petits dons mais en grand nombre et donc que le calcul se fait différemment que dans d’autres provinces où les dons sont comptabilités car apparaissant sur les déclarations fiscales.

Et quand on parle de don on parle souvent d’argent… Mais qu’en est-il des dons de sang, de vêtements, de nourriture et de temps? Être bénévole peut changer la vie de certaines personnes, autant du donneur que du receveur. Car le don de soi apporte un sentiment de fierté et d’appartenance, on sent qu’on fait une différence. Il n’est pas nécessaire d’être riche et de faire partie du CH pour être généreux. Il faut seulement se sortir de sa routine et trouver une cause qui nous tient à cœur, qui rejoint notre fibre intérieure et qui s’aligne avec nos valeurs.

Mais d’ici là, comme le titrait Patrick Lagacé ce matin, peu importe qui le CH nommera comme capitaine de l’équipe, on peut dire que dans nos cœurs, on a trouvé notre capitaine…

Changer pour évoluer

Joe Beck

Le changement…

C’est quelque chose qui nous frappe de plein fouet ou qu’on planifie minutieusement… C’est un hasard de la vie ou une marche que l’on monte vers l’inconnu. C’est parfois une lumière au bout d’un tunnel sombre, parfois un petit vent de fraîcheur qui nous surprend agréablement…

Comme l’a si bien enseigné Bouddha :

Il n’existe rien de constant si ce n’est le changement.

Certains en ont peur comme la peste, d’autres l’embrasse comme un cadeau de la vie.

À certains moments, le changement nous amène complètement ailleurs et d’autres fois il nous rapproche de ce que l’on est vraiment, de ce qui nous ressemble.

Le changement peut être salvateur, souffrant, libérateur, violent, doux, profond, superficiel… Il existe autant de type de changement que de type d’humain. Mais il survient souvent quand on ne s’y attend pas vraiment. On y pense, on en rêve, on le craint, on le fuit… Dans toute une vie il nous aura fait autant rire que pleurer…

S’il est une chose dont on soit sûr, c’est qu’il y en aura d’autres. Et c’est tant mieux! Si on contrôlait tout et pouvait décider de ne pas changer, je n’ose imaginer toutes les belles rencontres, les opportunités d’évoluer et les prises de conscience que j’aurais manqués. Grâce au changement, je suis qui je suis et c’est parfait ainsi!

Mais parfois je réfléchis à ma réaction à certains changements survenus dans le passé et je réalise que la peur a par moment, dominer ma prise de décision. Comme dans bien des sphères de la vie, plus on vieillit et gagne en maturité, plus on apprend de nos erreurs et plus les choses se font naturellement, ou du moins dans un état d’esprit moins tourmenté. Avec le temps, on apprend à se connaître, nos choix sont plus alignés avec notre essence et les changements perturbent moins notre vie. Ou peut-être être simplement que nous accueillons mieux ces perturbations? Qu’on en mesure mieux les impacts?

Et si finalement c’était qu’on attirait simplement de « meilleurs changements »? On dit souvent que quand on commence à changer nous-mêmes, tout autour de nous se met à changer aussi, à entrer dans la danse et à suivre notre rythme. Peut-être est-ce simplement que nous maîtrisons mieux les pas de cette valse? Que nous sommes plus connectés avec notre propre cadence?

Chose certaine, pour ma part, j’aime le changement. En fait, après quelques années de « stabilité », l’envie de bouger me prend. Et cela m’a pris des années à l’accepter et à arrêter de me sentir « anormale ». Je suis comme je suis… j’aime le changement, j’aime le risque, les sauts dans le vide, être déroutée, prise par surprise, me projeter en dehors de ma zone de confort.

Vous savez, c’est comme lorsque l’on est assis trop longtemps à la même place et qu’on a l’impression de ne plus avoir de position… Ma vie est parfois comme ça. Rien de maladif, on s’entend! J’ai parfois douté qu’il s’agissait d’une fuite quelconque. Mais finalement j’ai compris que c’est dans ma nature, tout simplement.

Des changements sont en branle, d’autres surviendront, encore et encore. Et c’est ce qui me nourrit et me fait grandir. Rencontrer de nouvelles personnes, voir de nouveaux lieux, découvrir de nouvelles façons de penser. N’est-ce pas stimulant tout ça?

Mais à travers tous ces changements, une des décisions que j’apprécie le plus, c’est ce blogue, qui me permet de m’exprimer et de partager mes humeurs et coups de cœur. Et si ça plaît, tant mieux! Moi, ça me fait du bien 🙂

Photo : Unsplash | Joe Beck

La reconnaissance au travail

Reconnaissance

Ces jours-ci, je réfléchis beaucoup sur la nature humaine, particulièrement dans un contexte de travail. Et j’ai la vague impression que les gens ont perdu un peu l’essence du travail d’équipe. Je vois de plus en plus de gens travailler pour leur propre égo, constamment à la recherche de la promotion qui le fera paraître plus important, du petit bonus qui leur vaudra le voyage tant désiré.

Mais à tant vouloir chercher plus, ces gens ne profitent plus de ce qu’ils ont et surtout, ne connaissent même plus leurs collègues et employés. Il me semble que la solidarité et la reconnaissance sont des valeurs qui manquent dans cette société axée sur la compétition et l’art de bien paraître. Pourtant, bien des études le démontrent, entre un meilleur salaire et une réelle reconnaissance de leur travail, bien des gens vont opter pour la valorisation de leur travail.

Je lisais dernièrement un petit livre sur l’art de la reconnaissance au travail par les gestionnaires et je constatais tristement que cette pratique ne trouve pas beaucoup d’adeptes. Pourtant, l’ayant moi-même expérimenté par le passé dans des rôles de gestion, s’intéresser à ses employés, prendre le temps de les comprendre et de les féliciter de leur travail crée une synergie inégalée et permet d’obtenir le plein rendement de ses ressources. Comment pensez-vous que vos employés agiront si vous ne prenez jamais le temps d’apprécier leurs efforts?

Il est bien dommage de constater cette pénurie d’intérêt car avec tout ce qui se passe dans le monde, une petite tape dans le dos au travail peut être le petit élément qui nous permet de supporter le reste. Et ce qui est paradoxal, c’est qu’on a tant parlé des enfants rois, ceux qu’on a trop valorisé et qui peinent à s’adapter au travail où justement ils sont si peu encouragés.

J’aimerais entendre plus souvent parler autour de moi d’histoire de gestionnaires qui réussissent à motiver leur équipe, à faire une différence dans l’entreprise avec une approche humaine et valorisante. Il n’est pas nécessaire d’aller dans l’excès mais reconnaître la contribution exceptionnelle d’une personne sur un projet ou dans son équipe illuminera son regard et incitera les autres à faire le petit effort supplémentaire. Affirmer devant les autres qu’une personne a contribué à améliorer un processus ou le rendement de l’entreprise ne créera pas une esprit de compétition comme certains peuvent le penser. Cela favorisera le respect et le désir de se dépasser, deux éléments très recherchés en entreprise.

Pensez aux entrepreneurs inspirants de notre époque. Qu’ont-ils en commun? Ils transpirent cette assurance mais surtout, ils reconnaissent le travail de leur équipe.

Alors pourquoi ne pas tendre l’oreille et ouvrir les yeux sur la qualité du travail autour de nous… Ça vaut beaucoup mieux que de chercher les bibittes selon moi…

 

Journée mondiale de la prévention du suicide

AQPS

Parfois, quand on pense à notre vie, on revoit des moments qui nous sont arrivés, et on se trouve privilégiés d’avoir été épargnés par certaines épreuves. En constatant ce matin que le 10 septembre est la Journée mondiale de la prévention du suicide, je me suis trouvée bien bénie de ne pas avoir été confronté à ce geste de détresse dans mon entourage. Je connais bien une ou 2 personnes qui ont atteint le bord du précipice mais personne qui a mis fin à ses jours. Ce doit être terriblement souffrant de constater qu’une personne que l’on aime n’a vu dans la vie aucune possibilité d’aller mieux, plus rien à quoi s’accrocher.

Je ne connais pas grand-chose sur le sujet et je n’émettrai pas d’opinion car il faut selon moi avoir étudié le dossier pour pouvoir se prononcer. Mais ce que je sais c’est qu’on doit y penser, ne pas se mettre la tête dans le sable et écouter ce qu’on à dire ceux qui travaillent d’arrache-pied pour comprendre cet état d’esprit et nous sensibiliser aux petits gestes. Car c’est parfois un petit geste je crois qui nous permet de changer le cours d’une vie. Il y a encore tant de tabous et de préjugés sur le sujet et je ne m’embarquerai pas dans un discours théorique mais j’aimerais plutôt que les gens ouvrent leur cœur quelques instants, et à 20 h ce soir, posent ce petit geste de solidarité en allumant une chandelle.

Car l’association québécoise de prévention du suicide nous invite à cet « événement » virtuel, sur Facebook : Le 10 septembre, allumez une chandelle pour la prévention du suicide. Une action simple pour démontrer votre appui à la cause, en souvenir d’un être cher et pour tous les endeuillés par suicide. Vous pouvez partager la photo de votre chandelle sur la page Facebook de l’événement.

En lisant le slogan de l’association, j’ai eu beaucoup de respect et d’empathie pour ces gens qui luttent chaque jour pour éviter de des gestes fatidiques soient posés.

Croire. S’engager. Changer.

3 mots si simples mais qui forment une combinaison d’espoir.

À l’échelle mondiale, on estime qu’un suicide a lieu toutes les quarante secondes et une tentative toutes les trois secondes, ce qui correspond à un million de suicides chaque année. C’est plus que l’ensemble des personnes tuées par les guerres et les catastrophes naturelles. À cela s’ajoute dix millions de nouveaux endeuillés. La Journée du 10 septembre vise donc à sensibiliser nos communautés à l’ampleur du problème et aux façons de le prévenir.

Je n’ai rien à vous apprendre sur le sujet ni d’histoire à raconter. J’ai seulement envie de chacun pense à sa vie, à ses proches, et pose ce petit geste qui peut faire une différence. Vous ne savez jamais quand la vie peut vous projeter dans un tourbillon négatif et c’est important d’appuyer les ressources présentes pour les gens en difficulté. Car un jour, ça peut aussi être nous.

Site de l’Association québécoise de prévention du suicide

Photo : page Facebook de l’Aqps