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Février sobre

1er février déjà. Je suis de retour de quelques jours au soleil, dans ce froid glacial. Mais je ne vais pas torturer ceux et celles qui ne peuvent pas partir avec mes photos de voyage et mes pensées sur la beauté de la mer. Comme on dit, je vais me garder une petite gêne. J’avais plutôt envie de vous entretenir sur le « défi » 28 jours qui consiste à ne pas boire d’alcool (ou consommer des drogues d’ailleurs) pendant tout le mois de février.

C’est qu’hier, une connaissance à moi a publié un commentaire mitigé sur Facebook concernant ce « défi » et ça m’a interpellé. Premièrement, je comprends que d’un point de vue marketing, c’est plus vendeur d’appeler cela un défi. Toutefois, j’ai l’impression que ça pervertit un peu le fondement de cette organisation. Je participe à la cause par choix et par nécessité. Par choix, parce que j’aime me déstabiliser un peu et que, même si je n’ai vraiment pas envie de boire tous les jours, ça peut devenir plus difficile lorsqu’on a quelques sorties entre amis prévues dans le mois. Un 5 à 7 sans alcool, ça peut représenter un certain défi.

Mais aussi par nécessité puisque je connais des gens qui, eux, sont incapables de se priver d’alcool pendant une aussi longue période. Pas parce qu’ils sont faibles, pas parce qu’ils n’ont aucune volonté : parce qu’ils sont malades. L’alcoolisme, c’est une maladie. Soyons-en conscient.

Je relève ce « défi » car il permet de mettre en lumière un problème de société mais aussi d’intimité. Collectivement, on soutient cette place accordée à l’alcool. Il suffit d’allumer la télé pour voir des personnages ouvrir une bouteille de merlot après une journée difficile, arroser une victoire à grand coup de Gin tonic ou des amis festoyer allègrement. Mais dans l’intimité des maisons, beaucoup de famille souffrent de cette légèreté associée à l’alcool. Car quand ça devient nécessaire, quand la bouteille est une béquille, ça n’a plus rien de léger. Ça devient un boulet, un poids lourd pour l’entourage autant que pour la personne qui en souffre.

Je relève ce « défi » pour aider à amasser des fonds que la Fondation Jean Lapointe investit dans la formation et la sensibilisation aux problèmes liés à la consommation, particulièrement auprès des jeunes. Ce que réalise cet organisme est grandiose et il a besoin de notre soutien. Parce que le gouvernement n’injecte pas assez de fonds et que ça prend du monde qui y croit et qui s’investit corps et âme pour que ça fonctionne.

Se priver d’alcool pendant 28 jours, ça n’a rien d’un exploit pour moi. J’aurai peut-être quelques moments de blues, des semaines difficiles qui se termineront par une envie de chablis le vendredi soir. Mais comme je le fais à chaque année depuis quelques temps, je n’aurai pas de difficulté à passer par-dessus cette pulsion. Tous n’ont pas cet ancrage en eux pour se maîtriser.

Ça fait du bien de se priver car ça permet de constater, de prendre du recul et de réfléchir de façon lucide et profonde. Et si quelqu’un autour de moi flanche en cours de route, je l’épaulerai au lieu de le juger. Parce que je crois sincèrement qu’on doit accepter les gens comme ils sont, dans leur force autant que dans les moments moins glorieux.

Vous trouvez cela insignifiant comme « défi »? Je vous invite à regarder autour de vous et à ouvrir vos yeux mais aussi votre cœur. C’est facile de ne pas voir la souffrance quand on ne veut pas la voir. Ce n’est peut-être pas un défi pour vous mais ça l’est pour bien des gens et on peut, collectivement, embarquer dans cette initiative pour démontrer notre soutien.

Je fais ce défi pour ma santé mais aussi pour celle de tous ceux qui ont besoin de ce petit coup de pouce pour changer leurs habitudes malsaines. J’ai fait mon don et je tenterai d’en collecter pendant tout le mois pour que la Fondation Jean Lapointe puisse continuer de rencontrer des dizaines de milliers d’adolescents dans les écoles secondaires du Québec chaque année. Leurs ateliers de prévention au sujet des risques liées à la consommation d’alcool, de cannabis et des autres drogues fonctionnent vraiment.

Merci à la fondation d’être là pour que nos jeunes comprennent mieux que nous.

Merci à vous de nous soutenir dans cette cause. Si l’envie vous prend de faire un don, c’est par ici. Et si vous désirez participer, joignez-vous à nous. Plus on est de fous, plus on rit!

Minuit moins une

Javardh

Hier soir, à Radio-Canada, une grande émission portant sur la thématique de l’environnement était diffusée en direct. Animée par Céline Galipeau, « Minuit moins une pour la planète » regroupait un panel de spécialistes du domaine. Et au lieu d’opter pour l’approche alarmiste, quoi qu’on nous ait quand même servi quelques statistiques et faits inquiétants nécessaires à la compréhension de la situation, on nous invitait à réfléchir et à s’informer sur les moyens de faire notre part. Des exemples de partout dans le monde étaient présentés, grâce aux correspondants présents à l’étranger, pour démontrer qu’avec de la volonté et l’ouverture d’esprit, tout est possible.

Si vous n’avez pas pu visionner cette émission spéciale, elle est disponible en ligne ici. Surprise agréable, l’animatrice a pu s’entretenir précédemment avec l’ancien ministre français de la Transition énergétique, Nicolas Hulot, qui avait démissionné en direct à la radio à la suite de son constat décevant du manque de volonté de son gouvernement de faire les changements nécessaires pour freiner la dérive environnementale. L’icône du mouvement écologiste français n’a pas réussi à imposer un nouveau modèle, à faire changer les choses. Et il avait cette impression de tromper la population.

Plusieurs figures marquantes de la sphère écologique nous ont partagé leur vision, dont Laure Waridel que j’adore écouter car elle sait nous transmettre sa passion et son amour infini pour l’innovation en développement durable. Pionnière du commerce équitable et cofondatrice d’Équiterre, elle est membre de la Chaire de recherche de la transition écologique de l’UQAM. Et ses acolytes étaient tout aussi qualifiés et intéressants : Catherine Morency, ingénieure, professeure à Polytechnique et titulaire de deux Chaires de recherche sur la mobilité des personnes et Alain Webster, professeur en économie de l’environnement à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke

Regrouper des experts en la matière pour échanger et partager les initiatives de partout, ça me semble le meilleur moyen d’éveiller les consciences et de faire réaliser au plus récalcitrant que l’heure est venue de sortir de son petit nombril et d’accepter de modifier ses habitudes. Ensemble, on peut faire une différence et c’est à nous de mettre de la pression sur nos gouvernements pour qu’ils instaurent des projets, des lois et des normes à la hauteur du respect que nous avons envers notre planète souffrante.

Le titre le dit bien, il est minuit moins une. Et à voir les recours collectifs de jeunes, d’ici et d’ailleurs, qui se regroupent pour défendre leur droit de vivre sur une planète saine, ça démontre clairement qu’il ne nous reste que peu de temps pour changer de cap radicalement. Les coûts reliés aux catastrophes générées par les changements climatiques dépassent largement les investissements nécessaires pour s’adapter et ça ira en empirant… Ça prend quoi pour qu’on mette en place les mesures nécessaires? Plus de morts? Plus de disparitions d’espèces de la faune et la flore?

Heureusement, nous sommes ingénieux et nous avons les moyens de faire le virage vert dont on parle depuis si longtemps. Et nous avons des maîtres dans l’art de nous mobiliser et nous informer face aux défis environnementaux auxquels nous faisons face. Il faut cependant tendre l’oreille et accepter que oui, on devra changer et s’adapter. Le changement, ça fait peur et fondamentalement, l’humain est réfractaire. Mais si on veut conserver notre qualité de vie, nos belles forêts et nos rivières si agréables, on doit agir. MAINTENANT.

Ce n’est plus qu’une simple question de recyclage. C’est une question de justice sociale. Car les générations à venir ont droit à une qualité de vie. Et actuellement, nous sommes en train de détruire et de gaspiller les ressources de manière sauvage, ce qui les privera d’une vie saine. C’est dur à lire ce matin? Imaginer à vivre, en 2050. 2050 en passant c’est dans 31 ans. Pas dans un million d’années…

La planète a déjà prouvé par le passé qu’elle peut expulser les éléments perturbateurs à sa survie. Ça serait le fun qu’en tant que population humaine, on ne soit pas évincé de notre demeure. Que dans l’histoire du monde, dans des milliers d’années, on ne soit pas les cancres dans les livres d’histoire, quand la nouvelle vie qui renaîtra découvrira notre massacre écologique. Yes, we can!

Photo : Unsplash | Javardh

Le silence n’est pas une option

Kristina Flour

Ce matin, j’ai été complètement outrée de lire les articles concernant l’affaire Rozon. Le DPCP a rejeté du revers de la main plusieurs plaintes pour diverses raisons. Ces femmes, qui ont eu le courage de sortir de leur silence, de dénoncer, de se lever debout et de tenir tête à un homme abject se font dire qu’elles n’auront pas accès à la tribune légale au criminel pour obtenir justice. Et ça me dégoûte, ça me répugne.

Parce que ça revient encore à dire que l’argent achète tout, que le pouvoir est difficilement ébranlable et que les femmes ne sont toujours pas prises au sérieux. Ça me jette à terre de constater qu’encore aujourd’hui, après la vague du #metoo, après les dénonciations, les manifestations, les rassemblements et les beaux discours, on n’a pas avancé d’un iota du point de vue de la loi.

Alors si vous subissez une agression aujourd’hui, serez-vous tentée de dénoncer, de porter plainte, de subir les multiples interrogatoires où vous répéterez dans cesse votre histoire au point que vous en serez mêlée vous-même? Selon moi, une victime de décembre 2018 se taira après avoir constaté que même l’évidence de l’affaire Rozon n’a pas suffi à ébranler le système actuel.

J’ai moi-même dû subir une dizaine d’événements dans ma vie qui auraient pu mener à une plainte. De la violence aux comportements irrespectueux d’ordre sexuel, j’en ai vu, j’en ai vécu et je connais très peu de femmes de mon entourage qui n’ont jamais subi cela. Sans qu’on parle d’une soirée d’horreur après une date douteuse, au quotidien, on peut facilement être victime d’agression. Dans le métro, au bureau, dans un bar, ou peu importe où, on doit demeurer vigilantes.

Je parle au féminin mais je connais suffisamment d’hommes qui ont eu aussi vécu de telles histoires pour dire que tout humain est à risque. Et tout ça, ce n’est pas normal, ce n’est pas acceptable. Certains diront peut-être que les dénonciations médiatiques constituent une forme de règlement de compte, que la vie de ces agresseurs connus ne sera plus jamais la même. Mais entre avoir un dossier criminel et simplement se faire regarder de travers, il y a tout un monde.

Je n’accepte pas la décision du DPCP et je n’ose imaginer le coup de poignard que cette nouvelle a pu être pour les victimes qui, les unes après les autres, ont dû rencontrer le procureur en charge du dossier cette semaine. À lire les réactions dans la presse ce matin, on comprend que la délicatesse n’est pas non plus la grande force de cette entité judiciaire qu’est le DPCP.

On parlait avant des policiers qui minimisaient les plaintes des victimes mais on constate aujourd’hui que c’est tout l’appareil qui est à revoir, à moderniser. Espérons que le procès au civil, intenté par le collectif Les courageuses, portera fruit pour au moins apporter un baume à ces battantes qui tentent d’obtenir justice.

Ce mercredi 12 décembre en est un sombre pour la justice et l’égalité. Être une femme aujourd’hui, ce n’est pas encore être traitée également et justement. Et c’est ça, au fond, qui m’horripile. Quand je pense à ma nièce et aux enfants qui m’entourent, j’ai mal de savoir que si un tel événement leur arrive, on n’aura pas su leur offrir une option juste et équitable pour se défendre, pour retrouver un peu de foi en l’humanité.

J’ai honte pour ces femmes qui ont osé se lever et qui croyaient qu’on pourrait enfin mettre un terme à ce cercle vicieux de la culpabilisation de la victime. L’intégrité physique et mentale d’un humain, quand elle est bafouée, doit faire l’objet d’un examen consciencieux et juste. Cessons d’avoir peur, d’être frileux devant les changements de loi et démontrons que nous sommes solidaires à ces victimes qui viennent de recevoir une claque en plein visage, une fois de plus.

On leur a dit qu’on ne voulait pas les écouter. Mais il est trop tard pour cela. On ne peut plus se taire.

Photo : Unsplash | Kristina Flour

Aller à la rencontre de l’autre

Charlein Gracia

Hier, journée étrange. Je ne sais pas si c’est l’annonce d’une tempête qui ne s’est finalement jamais pointée ou l’alignement des planètes (dont je ne connais absolument rien mis à part que la NASA veut réviser les signes astrologiques) mais ma journée a été teintée de plusieurs événements ou rencontres insolites.

D’abord un appel de l’entreprise Maison verte que j’avais contactée, d’instinct, il y a quelques temps, sachant que mon grenier ne respirait pas et ayant eu certains « symptômes » révélant que cet espace requérait une attention particulière. Miracle, une annulation dans la journée m’a donné un rendez-vous l’après-midi même. Quand on dit qu’il n’y a pas de hasard…

À l’heure du dit rendez-vous se pointe un homme fort sympathique qui, au lieu de faire comme tous les techniciens qui passent chez-moi d’habitude, c’est-à-dire me traiter comme une « tite madame qui ne connait rien », prend le temps de me poser des questions, creuse le sujet et m’explique en détails en quoi consiste son expertise et ce qui peut résulter de son analyse.

Au fur et à mesure de la rencontre, on s’intéresse l’un à l’autre au-delà du volet professionnel. Quand deux personnes du nord (lui du Saguenay) se rencontrent, les atomes crochus finissent toujours par surgir, c’est comme ça. Bref, il examine scrupuleusement mon grenier, photos à l’appui et m’invite à m’asseoir pour me montrer le fruit de son travail. Bon on s’entend que ce n’est pas le moment le plus appétissant de ma journée mais malgré la mauvaise nouvelle de décontamination nécessaire et isolation complète à refaire, je me suis sentie soulagée de régler ce problème et intriguée par cet homme sorti de nulle part. Bref, un début de journée inattendu.

Ensuite, j’ai reçu plusieurs alertes contradictoires de Lufa concernant ma commande qui, tantôt était en retard, tantôt venait d’arriver au point de chute. Je me suis finalement rendue au lieu de ramassage pour constater que nos paniers n’étaient pas du tout arrivés. Mais cela a provoqué un échange épique entre voisins qui ne se connaissaient pas. Car on a fini par être une dizaine à se retrouver les mains vides, ou plutôt le sac réutilisable vide. Alors on a échangé, on a partagé nos découvertes luforiennes et nos expériences de vie.

Tout cela m’a fait réaliser à quel point c’est important, les relations humaines, les échanges, les connexions avec les autres. Je m’enlignais pour une journée banale, sans réelles interactions, à travailler de la maison, en ligne mou. Et j’ai finalement rencontré de belles âmes, des gens de cœur avec qui j’ai en commun ce désir d’être heureuse. Car tous ces gens m’ont parlé avec authenticité et c’est ce qui m’a fait comprendre à nouveau qu’on peut bien échanger virtuellement avec les gens, ça ne vaudra jamais le quart d’un regard, d’un sourire et d’un bonjour en personne.

Bien sûr, ma journée va me coûter plusieurs milliers de dollars mais j’essaie de voir le côté positif des choses. Si j’avais attendu, ça aurait pu dégénérer vraiment plus que cela. Et je n’aurais peut-être pas rencontré ce gentil homme si sympathique qui m’a rassuré par son professionnalisme et sa sincérité. J’ai aussi mesuré ma chance d’avoir les moyens de réagir dans cette situation car pour plusieurs, une telle facture les mettrait dans le pétrin. Pour moi, certes, je devrai me priver d’un voyage et piger dans mes économies mais ce n’est pas la catastrophe.

L’importance de relativiser me saute encore aux yeux. Il y a quelques années de cela, j’aurais surement fait une grosse crise d’angoisse, paniquée à l’idée que la trajectoire dévie d’un millimètre. J’aurais vu cela comme une perte de contrôle et je me serais surement flagellée de ne pas avoir fait vérifier tout cela plus tôt. Aujourd’hui, je me dis que c’est la vie et que le pire a été évité. Les choses changent, on change. On évolue, on grandit, au fur et à mesure des expériences de vie. Et des fois, quand on s’assied pour y penser, avec un peu de recul, ça fait du bien de voir où on est rendu.

 

Photo : Unsplash | Charlein Gracia

Un peu de profondeur

Matt Collamer

Dernièrement, j’échangeais avec une amie sur les relations à l’ère des réseaux sociaux. Sincèrement, quand je nous regarde aller, des fois je me dis que bientôt, on ne se parlera plus du tout. Elle me racontait un épisode étrange qui lui est arrivé récemment. Lors d’une panne dans le métro qui s’éternisait un peu, elle a souri à une autre femme, tout bonnement, question d’engager un peu la conversation et de rendre le moment un peu moins long.

La dame l’a regardé, hébétée, et lui a demandé ce qui la dérangeait. Mon amie, surprise, a tenté de lui expliquer qu’elle voulait simplement être polie et cordiale et que, dans l’attente, c’est une occasion d’apprendre à connaître les gens, de s’intéresser aux autres. Et son interlocutrice réfractaire lui a répondu : si tu es si désespérée, appelle les lignes d’aide téléphonique.

Son commentaire que je juge blessant est resté à l’esprit de mon amie au point que plusieurs jours plus tard, elle m’a a parlé, le cœur encore chamboulé devant cette révélation de l’état de l’espèce humaine : les gens ont peur les uns des autres. Je ne sais pas exactement ce qui a causé cela et comme je disais à cette dernière, cela en révèle plus sur l’autre personne que sur elle-même, mais c’est tout de même très troublant.

Est-on vraiment rendu à un point où un sourire est devenu louche? Est-ce qu’on doit se méfier de tout le monde à ce niveau? Je suis désolée, peut-être est-ce ma naïveté de fille originaire d’une campagne profonde mais ça ne me rentre pas dans la tête. Fut un temps où, avec ma face de guide touristique ambulante, je me faisais accoster à Montréal par toutes les dames âgées un peu perdues ou les touristes qui cherchaient leur chemin. Ça en était devenu un running gag avec mes amis…

Il m’arrive encore d’être la « cible » d’une personne qui cherche de l’aide à travers une foule (je dois dégager quelque chose de profondément doux car même dans ma phase semi-gothique avec tatous et perçage, ça m’arrivait).  Mais j’avoue qu’à y réfléchir, c’est moins fréquent. Et je constate aussi que, dans le métro ou ailleurs, la majorité des gens sont centrés sur eux-mêmes, plutôt fermés et déconnectés.

Est-ce que ça nous prend des catastrophes pour soudainement lever le nez et s’intéresser aux autres? Et encore, à voir les gens tomber sur la glace sans que personne ne les aide, ou avoir une faiblesse dans le métro sans que quiconque ne daigne s’y attarder, je me demande parfois quel choc sera requis pour déclencher tout à coup une vague de solidarité.

Car la solidarité, l’ouverture aux autres et l’empathie, ce n’est pas qu’une question de guignolée. Ce n’est pas sur demande où une fois par année, on ouvre notre portefeuille aux plus démunis pour soulager sa conscience et s’acheter un coupon de bon sentiment. Si on continue de s’éloigner et de s’isoler, humainement, on ne vivra pas vieux. Car c’est prouvé : ce sont nos relations qui agissent sur nous comme un véritable baume quand un malheur survient. Lisez les articles qui parlent de l’effet d’un câlin sur le corps pour comprendre…

Dernièrement, j’ai commencé à chercher un organisme pour qui je ferai du bénévolat. J’ai envie d’investir mon temps, mes connaissances et mon énergie pour aider mais aussi pour apprendre et pour m’enrichir l’âme au contact des autres. C’est souvent dans les organismes que l’on retrouve des perles de bonté et être près d’elles me semble un bon moyen pour contrer la grisaille des relations humaines que je constate. Si vous avez des suggestions, je suis ouverte à les recevoir. Car au-delà des dons matériels, j’ai envie de voir la face cachée du monde, des gens, de l’humain dans ce qu’il y de plus beau, de plus profond et de plus pur : l’entraide.

 

Photo : Unsplash | Matt Collamer